A Fukushima, les représentants de la Manche…

A Fukushima, les représentants de la Manche découvrent la centrale nucléaire accidentée

A Fukushima, les représentants de la Manche découvrent la centrale nucléaire accidentée 

La Cli de la Manche à pu visiter la centrale accidentée de Fukushima mardi 14 mars 2017.

– Arnaud Le Gall

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Par : Arnaud Le Gall

Mardi 14 mars 2017, la délégation des commissions locales d’information des sites nucléaires de la Manche était en visite sur la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi, au Japon. Elle a pu se rendre compte de l’avancement du chantier colossal que mènent les Japonais et du chemin qu’ils reste à parcourir pour sécuriser la zone, six ans après la catastrophe. Nous y étions.

Au pied du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, celui qui avait explosé en premier, le 12 mars 2011, les membres des commissions locales d’information (Cli) des sites nucléaires de la Manche, en visite ce mardi 14 mars 2017, sont plongés dans un univers de béton.

Les ouvriers japonais ont entièrement recouvert les berges et ce qui reste du bâtiment réacteur. La pluie et le brouillard, ainsi que les salariés de Tepco, tout de blanc vêtus et équipés de masques à gaz, ajoutent à la scène encore un peu de théâtralité. Plus loin, les visiteurs aperçoivent la deuxième tranche. L’édifice est encore debout. Immédiatement, ils reconnaissent sa silhouette qui s’affichait dans les JT et en une des journaux au moment de l’accident.

Une zone désertée

La zone d’accès limité démarre à environ 20 km de la centrale de Fukushima Daiichi. Les membres de la Cli montent dans un bus. Par les fenêtres, partout le même spectacle de désolation. Des habitations vides, parfois en ruine à cause du passage du tsunami. Les habitants ne sont pas autorisés à y vivre dedans. Seuls des salariés chargés de la décontamination sont parfois visibles.

Dans la ville fantôme de kuma, le bus passe devant une étendue, à perte de vue, de sacs de terre contaminée. Arrivée aux portes de la centrale, la délégation, très encadrée par les équipes de Tepco, doit passer des portiques de sécurité et s’équiper de gants et de sur chaussures, avant de remonter dans un bus.

Quatre réacteurs à sécuriser

Celui-ci parcourt le site de Daiichi, d’un réacteur à l’autre. Six en tout. Quatre ont été sérieusement endommagés par le tsunami, dont trois étaient en fonctionnement. Les Japonais sont parvenus à stabiliser la situation en mettant en place un système de refroidissement. Le défi reste de retirer le combustible nucléaire qui se trouve derrière les débris. Pour cela, Tepco procède avec prudence, avec des robots notamment.

Que faire de l’eau radioactive?

L’autre casse-tête est la gestion des eaux contaminées. Un filtrage permet d’éliminer presque toutes les radionucléides, sauf le tritium. Alors l’eau doit être stockée dans des fûts dont Tepco ne sait pas quoi faire.

Le site a pratiquement doublé de volume, simplement pour entreposer ces réservoirs. Le phénomène est amplifié par une nappe souterraine qui est aussi contaminée lorsqu’elle passe sous la centrale. Pour lutter contre cela, les Japonais sont en train de terminer un barrage de glace tout autour des réacteurs.

« Rejeter à la mer, C’est ce que tout le monde fait partout dans le monde. Il suffirait de diluer. Avant l’accident c’est ce que nous faisions, mais maintenant, ce ne serait plus accepté par la population. Il y a déjà beaucoup de rumeurs sur ce que nous faisons. En fait, si nous le faisons, ce serait environ 1/10 de ce que vous rejetez dans la Hague en un an », compare Yoshiyuki Ishizaki, vice-président en charge de la décontamination du site.

Une radioactivité très localisée

Au plus fort de la visite, la radioactivité mesurée est de 51 microsiverts par heure. C’est-à-dire qu’une personne qui resterait à cet endroit, pendant un an, 24/24h, serait exposée à 44 milisiverts. Cette radioactivité est très localisée, en parcourant quelques mètres, elle peut chuter rapidement, puis réaugmenter en s’approchant d’un réacteur. A titre de comparaison, la radioactivité naturelle en France est de 2,4 milisiverts par an et un salarié du nucléaire peut être exposé, au maximum, à 20 milisiverts par an.

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