La France n’est pas à l’abri d’un accident « de type Fukushima »

La France n’est pas à l’abri d’un accident « de type Fukushima », selon le patron de l’Autorité de sûreté nucléaire

Le président de l’ASN est cité dans un livre-enquête sur la sûreté nucléaire en France. 

AFP Une partie de la centrale nucléaire de Tricastin, située dans le Vaucluse et dans la Drôme. 

NUCLÉAIRE – Le titre du livre parle de lui-même: le nucléaire français présente un « danger immédiat ». Dans leur enquête à paraître mercredi 7 février (Nucléaire, danger immédiat, Flammarion), les journalistes Thierry Gadault et Hugues Demeude révèlent l’état alarmant de certaines centrales françaises, et questionnent le dogme de la rentabilité du nucléaire. Le Journal du dimanchepublie des extraits de leur livre dans son édition du 4 février.

Les auteurs reviennent notamment sur les fissures constatées sur plusieurs cuves, qui renferment le cœur des réacteurs. Selon EDF, 10 cuves en exploitation ont des fissures qui datent de leur fabrication. « Si elles grandissent, elles pourraient percer la cuve! », écrivent les journalistes, précisant que ces fissures sont « soigneusement examinées car elles sont dangereuses ».

Gadault et Demeude s’arrêtent sur la centrale de Tricastin, dans la Drôme et le Vaucluse, redémarrée à la fin de l’année 2017 après avoir été provisoirement mise à l’arrêt pour des travaux de renforcement d’une digue jugée trop fragile. Dans cette centrale, les défauts s’accumulent au fil des ans dans la cuve du réacteur 1, mais pas seulement.

« Tricastin, avec son réacteur 1, est la pire centrale du pays. Ce réacteur cumule tous les problèmes: défauts sous revêtement, absence de marge à la rupture, et dépassement des prévisions de fragilisation à quarante ans! Sans oublier le risque d’inondation catastrophique en cas de séisme, comme l’a relevé en septembre 2017 l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a arrêté d’office le fonctionnement des quatre réacteurs de la centrale en attendant qu’EDF fasse, enfin, les travaux de renforcement de la digue du canal de Donzère-Mondragon. La centrale est en contrebas du canal, à 6 m en dessous du plan d’eau. »

Les auteurs du livre ont interrogé le président de l’ASN Pierre-Franck Chevet à ce sujet. Et ses confidences ne sont pas pour rassurer: « en cas de séisme fort on pourrait aller vers une situation, avec quatre réacteurs simultanés en fusion, qui ressemble potentiellement à un accident de type Fukushima, explique-t-il. EDF a trouvé l’arrêt immédiat de la centrale pour réaliser ces travaux injustifié, moi je le trouve justifié. »

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