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Fukushima : premières images prises à l’intérieur du réacteur 1 par un robot

C’est une première : un robot a transmis des photos et vidéos de l’intérieur de l’enceinte de confinement primaire du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, ravagée par le tsunami de mars 2011. L’exploration a tourné court mais Tepco dit avoir néanmoins récolté des données précieuses.

14 Avril 2015, 08h34 | MAJ : 14 Avril 2015, 10h37
Fukushima (Japon), vendredi 10 avril 2015. Une des premi&egrave;res images prises &agrave; l'int&eacute;rieur de l'enceinte de confinement primaire du r&eacute;acteur 1. La radioactivit&eacute; ambiante y est mortelle en moins d'une heure pour un humain.<br /><br />
Fukushima (Japon), vendredi 10 avril 2015. Une des premières images prises à l’intérieur de l’enceinte de confinement primaire du réacteur 1. La radioactivité ambiante y est mortelle en moins d’une heure pour un humain.AFP / Tepco

L’exploitant de la centrale accidentée de Fukushima, au Japon, a présenté lundi soir pour la première fois des images de l’intérieur de l’enceinte de confinement primaire du réacteur 1 où règne une radioactivité phénoménale.

La vidéo et les photos rendues publiques par Tokyo Electric Power (Tepco), assez indéchiffrables par le commun des mortels, ont été prises par un robot en forme de serpent qui a été introduit vendredi dans le réacteur, l’un des six du complexe Fukushima Daiichi ravagé par le tsunami du 11 mars 2011.

Les données ainsi récoltées sont jugées précieuses. «Nous avons confirmé qu’il existait une voie d’accès et n’avons pas repéré de dégâts majeurs des principaux équipements», a indiqué Tepco lors d’une conférence de presse. Reste néanmoins beaucoup d’investigations à opérer pour comprendre précisément où est tombé le combustible fondu du cœur des réacteurs 1 à 3 et décider ainsi des techniques qui seront nécessaires pour le récupérer. Une opération qui s’annonce extrêmement délicate et qui exigera des décennies.
 – AFP / Tepco

Outre les images qu’il a laissées, le robot a permis de mesurer la radioactivité à l’intérieur de l’enceinte de confinement qui va de quelque 6 sieverts par heure à près de 25 sv/h, mais ne dépasse pas 10 sv/h aux points cruciaux de mesure définis par Tepco. Des doses dans tous les cas mortelles en moins d’une heure pour un humain, d’où l’obligation de n’y dépêcher que des robots.

Un robot comme un reptile de 60 cm

Tepco se faisait une joie d’annoncer l’utilisation de ce robot développé entre autres par le conglomérat Hitachi avec l’aide de l’Irid, une structure spéciale de recherche et développement de technologies spécifiques pour les interventions nécessaires à Fukushima Daiichi. Une première pour ce type de contrôle in situ. Mais l’opération a tournée court. Long de 60 centimètres, se déplaçant un peu comme un reptile, le petit engin a parcouru quelque dix mètres avant de stopper sa progression et de ne plus répondre aux instructions.

La compagnie a essayé pendant plus de deux jours diverses manipulations pour faire revenir l’animal mécatronique récalcitrant, sans succès. La compagnie a fini par annoncer dans la nuit de dimanche à lundi qu’elle abandonnait la partie et son robot à l’intérieur. «Une caméra peut résister pendant environ 2 ou 3 jours» dans un tel environnement radioactif à l’intérieur de l’enceinte, alors que la température, elle, tourne autour de 20° Celsius seulement, a précisé Tepco.

Reste que désormais, à cause de l’obstacle que constitue l’épave du robot, la deuxième phase d’investigation qui devait commencer dès lundi matin avec un autre robot est ajournée.

Le redémarrage de deux réacteurs bloqué par la justiceUn tribunal de l’ouest du Japon a jugé, ce mardi, inaptes à redémarrer deux réacteurs atomiques pourtant considérés comme sûrs par l’autorité de régulation nucléaire. Une cour de la province de Fukui, où sont implantées les tranches Takahama 3 et 4, a estimé que les conditions n’étaient pas réunies sur le volet parasismique pour autoriser ces unités à être remises en exploitation. Prise à la suite d’une action engagée par un groupe de citoyens, «la décision prend en compte les avis des citoyens quant à la menace importante que constituent Takahama 3 et 4 pour des millions de personnes dans la région de Fukui et du Kansai», s’est immédiatement réjouie l’organisation écologiste Greenpeace.Ce couple de deux unités de Takahama était le deuxième à obtenir le certificat de sûreté, après les réacteurs 1 et 2 de la centrale Sendai (située dans le sud-ouest) pour lesquels une décision de justice est également attendue le 22 avril.

Les 48 tranches de l’archipel (sans compter les six condamnées de la centrale Fukushima Daiichi) sont stoppées sine die par mesure de précaution en attendant que soit contrôlée la conformité de leur sûreté vis-à-vis de normes durcies après la catastrophe atomique consécutive au tsunami de mars 2011. Cinq devraient être démantelées et le sort des 43 autres demeure une inconnue.

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