Ça recommence !

Fukushima, ça recommence !

7 NOV. 2017

Article du 30 octobre 2017 sur  http://www.fukushima-blog.com/

Extraits :

« On dénombre 440 réacteurs opérationnels dans le monde, dont la moitié environ sont situés au bord d’une côte. C’est le cas de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (FDNPP), qui a subi une multiple fusion de ses réacteurs en mars 2011, à l’origine d’un rejet de radioactivité dans le milieu marin.

Tandis que les phénomènes de dépôt à la surface de l’océan par voie atmosphérique ou par le biais des rivières sont habituellement bien connus après un accident nucléaire, aucune étude ne s’est jamais focalisée sur des voies souterraines.

Tout le temps qu’a duré notre étude [2013 – 2016], nous avons observé des niveaux en Césium 137 les plus élevés qui soient – jusqu’à 23 000 Bq/m3 à l’extérieur du site de la Centrale Nucléaire de Fukushima Daiichi – non pas dans l’océan, ni dans les rivières, ni non plus dans les nappes phréatiques d’eau potable, mais dans les eaux souterraines au-dessous de plages de sable, à plusieurs dizaines de kilomètres de la centrale.

Dans ce cas précis, nous pouvons attester à l’évidence d’une source en Cs 137 issu de Fukushima, insoupçonnée jusqu’alors, et qui se déverse en continu le long de la côte océanique.

            Nous postulons que ces sables de plages ont été contaminés en 2011 par du Cs hautement radioactif contenu dans de l’eau de mer, au gré des échanges provoqués par le phénomène des vagues et des marées.

Nous avons mesuré la quantité de la désorption en Cs qui s’en est suivie, de même que l’écoulement fluide provenant des sables de plage, en utilisant comme marqueur les occurrences naturelles d’isotopes de radium.

Nous estimons que cette source de Césium dans l’océan (0,6 TBq/an) est d’une magnitude équivalente aux rejets persistants de Cs en provenance de Daiichi de 2013 à 2016, comme aux dépôts de Cs 137 de Fukushima qui ont été dissous dans les rivières.

Bien que cette source, qui continue de se déverser, ne présente pas actuellement de risque sanitaire pour la population du japon, le rejet de Cs sous cette modalité et à une telle échelle doit être pris en compte, quand il s’agit d’installer une centrale nucléaire et, à l’avenir, dans les simulations de scénarios d’accidents. »

 

[En ce qui concerne l’accident nucléaire de Fukushima]

« Plus de 80% des retombées atmosphériques se sont déposées dans l’océan, et pour la plupart dans l’environnement marin à proximité du rivage. En outre, de l’eau de refroidissement contaminée a été déversée directement dans l’océan, ce qui fait de la catastrophe de FDNPP le plus important déversement accidentel de radionucléides dans l’océan. Le Césium-137 est un produit de fission abondant à l’ère de l’énergie nucléaire et ce depuis les essais nucléaires, dont la présence dans l’environnement à partir du moment où il y est rejeté, persiste pendant des décennies en raison d’une longue demi-vie   (30,2 années). La majeure partie des rejets de Cs 137 issu de Fukushima ont eu lieu au cours du premier mois de l’accident. Les sources connues des rejets qui perdurent englobent les rivières et le flux des eaux souterraines dans les sous-sols de FDNPP, mais, à titre de comparaison, ils sont plus de mille fois inférieurs aux rejets de 2011, bien qu’ils durent depuis bientôt six ans.

Le déversement d’eaux souterraines sous-marines a été reconnu comme un important vecteur de transport de matières, depuis les terres jusque dans l’océan, mais on n’avait jamais évalué ce process de transmission continue de radionucléides à l’environnement côtier, au-delà des abords de FDNPP.

Nous exposons ici l’activité du Cs 137 mesurée dans les eaux souterraines recueillies au-dessous de plages jusqu’à une distance de 100 km de FDNPP.

Huit plages ont été examinées de 2013 à 2015, en particulier une étude aux prélèvements plus intensifs a été conduite sur la plage de Yotsukura, à 35 km au sud de FDNPP. On a fait des prélèvements supplémentaires dans une nappe phréatique d’eau douce et d’eau de rivière à proximité de ces plages sablonneuses.

Suite ICI

Publié par Evelyne Genoulaz dans au japon

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