Fukushima: Greenpeace met en garde…

Fukushima: Greenpeace met en garde les évacués autorisés à rentrer chez eux

Le 17 juillet 2015, Jan Van de Putte, spécialiste des mesures de radioactivité au sein de Greenpeace prélève des échantillons de terre de la localité d'Iitate évacuée après l'accident de Fukushima en 2011-AFP/Archives/TOSHIFUMI KITAMURALe 17 juillet 2015, Jan Van de Putte, spécialiste des mesures de radioactivité au sein de Greenpeace prélève des échantillons de terre de la localité d’Iitate évacuée après l’accident de Fukushima en 2011-AFP/Archives/TOSHIFUMI KITAMURA

Le gouvernement japonais s’apprête à décréter de nouveau habitable Iitate, une des localités évacuées après l’accident de Fukushima en mars 2011, mais sans avoir calculé les radiations sur le long terme auxquelles seraient exposées les personnes y retournant, a affirmé mardi Greenpeace.

« Des valeurs relativement élevées de rayonnements, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des maisons de la localité d’Iitate, montrent un risque inacceptable d’exposition pour les citoyens s’ils y retournent », s’alarme dans un communiqué l’organisation écologiste, qui a effectué des milliers de mesures dans les différentes zones d’Iitate (maisons et leurs alentours, routes, champs, forêts).

Iitate fait partie des localités de Fukushima relativement éloignées de la centrale en péril Fukushima Daiichi (plus de 40 km au nord-ouest du site atomique) mais qui ont été fortement contaminées. Les autorités ne s’en sont rendu compte que tardivement et l’évacuation n’a eu lieu que fin avril 2011.

Des sacs contenant de la terre contaminée sont empilés sur un site de stockage le 17 juillet 2015, dans la localité d'Iitate -AFP/Archives/TOSHIFUMI KITAMURADes sacs contenant de la terre contaminée sont empilés sur un site de stockage le 17 juillet 2015, dans la localité d’Iitate -AFP/Archives/TOSHIFUMI KITAMURA

En juin dernier, la section de gestion des sinistres atomiques du ministère de l’Industrie (Meti) a publié un communiqué disant « les conditions de la levée de l’ordre d’évacuation étant remplies, il ne sera plus en vigueur à compter du 31 mars 2017 à minuit ». Selon les mesures envisagées par le gouvernement, des indemnités versées aux évacuées doivent être interrompues un an plus tard.

D’après la préfecture, au 1er février, les plus de 6.000 ex-habitants d’Iitate vivaient à l’extérieur du bourg.

Six ans après le drame de Fukushima, le gouvernement considère cette zone rurale comme de nouveau habitable, grâce à la décontamination qui a permis de réduire les doses d’exposition aux pourtours des maisons.

Toutefois, lors d’un entretien avec l’AFP, les responsables de Greenpeace ont jugé cet assainissement partiel et hétérogène. Ils estiment que la répartition de la radioactivité est telle que l’évitement du risque obligerait à mener une vie « anormale ».

Le 9 mars 2012, un chat erre dans une rue de la localité d'Iitate, évacuée après l'accident de Fukushima en 2011-AFP/Archives/Toru YAMANAKALe 9 mars 2012, un chat erre dans une rue de la localité d’Iitate, évacuée après l’accident de Fukushima en 2011-AFP/Archives/Toru YAMANAKA

« Le niveau de la radioactivité dans les forêts, qui représentent 75% de la zone et faisaient partie intégrante du cadre de vie des habitants avant l’accident, reste comparable à celui de la zone de 30 km toujours interdite d’habitat autour de Tchernobyl », dit Greenpeace dans un rapport rendu public mardi.

La décontamination de la forêt est impossible et les pouvoirs publics, qui le reconnaissent, se sont résolus à ne nettoyer que les maisons et 20 mètres autour des lieux de vie et de passage.

« Greenpeace ne souhaite pas se substituer aux citoyens, c’est à eux de décider en conscience s’il veulent revenir à Iitate ou non, mais nous leur donnons des informations supplémentaires pour étayer leur jugement », explique à l’AFP Jan Van de Putte, un spécialiste des mesures de radioactivité au sein de l’organisme.

Selon lui, la principale cause d’inquiétudes est que « le gouvernement n’a évalué ni l’exposition des habitants non pas sur une seule année, mais sur des décennies, durant le reste de leur vie, ni le danger de recontamination via les forêts ».

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