Fukushima, 6 ans déjà…

Fukushima, 6 ans déjà…

6 ans déjà…

La centrale de Fukushima, un des sites les plus sensibles du Japon, construit en front de mer, comportait 6 réacteurs nucléaires, 6 réacteurs installés en bord de mer !

Quand on connaît la fréquence des tremblements de terre dans ce pays, avec les possibilités de tsunamis, on se dit que l’inconscience humaine est terrible…

Tremblement de terre, tsunami, raz-de-marée : le 11 mars 2011, une vague submerge la centrale et envahit le site, l’eau inonde les sous-sols, les réacteurs n’ont plus aucune source d’électricité, leur système de refroidissement s’arrête, l’uranium chauffe intensément, le coeur du réacteur est susceptible de rentrer en fusion et d’exploser.

A ce moment, personne n’a de solution : l’entreprise Tepco qui gère la centrale est dépassée, car personne n’avait prévu une telle catastrophe et un tsunami aussi puissant.

En France, l’IRSN, l’institut de radio protection et de sûreté nucléaire est prévenu par une source interne à Tepco de la situation à Fukushima…

Le Japon est le jumeau nucléaire de la France, avec ses 17 centrales. Des ingénieurs sont mobilisés : il s’agit d’anticiper l’éventuelle arrivée d’un nuage radio-actif sur la France.

6 heures après le tsunami, dans la salle des commandes, les 24 opérateurs observent l’état du réacteur n° 1 : ils ignorent que faute d’électricité, leurs instruments de mesure sont déréglés. Deux techniciens inspectent l’installation, l’alarme de leur dosimètre se met, alors, à sonner. La radioactivité est très supérieure à la normale.

Le réacteur n’est plus sous contrôle : la fusion a commencé, l’eau chargée de refroidir le combustible s’est évaporée, la température atteint plus de 2800 degrés.

Le Japon connaît, alors, un véritable chaos : le tsunami a fait 19000 morts et 310000 sinistrés.

Les scientifiques japonais sont désemparés face à l’ampleur de la catastrophe. Il est urgent de rétablir l’électricité : on amène un groupe électrogène, mais les câbles ne correspondent pas et ne peuvent être connectés.

On le sait maintenant : de nombreuses erreurs humaines et improvisations ont aggravé cette catastrophe nucléaire.

Dans un domaine si sensible, ces erreurs et ces approximations sont incroyables.

Le premier ministre se rend sur place : il faut évacuer les gaz afin d’éviter l’explosion du réacteur…. deux opérateurs se portent volontaires pour se rendre dans la zone irradiée et ouvrir les vannes, mais c’est un échec. Une autre équipe est envoyée et parvient à libérer les gaz accumulés dans le réacteur.

Il faut injecter de l’eau dans la centrale : des pompiers sont dépêchés mais le bâtiment du réacteur 1 explose, c’est le toit du bâtiment qui a été soufflé.

La population japonaise est, alors, informée bien tardivement de ce qui se passe à Fukushima.

En France, une réunion d’urgence est organisée à Matignon : comment parler de Fukushima aux français ? L’avenir de l’industrie nucléaire est en jeu… Pour Eric Besson, alors ministre de l’industrie, mieux vaut minimiser l’accident.

La France est le pays du nucléaire… Eric Besson déclare donc : « C’est un accident grave mais ce n’est pas une catastrophe nucléaire…. » Il faut, bien sûr, éviter que ne se répande la peur.

Puis, c’est une nouvelle alerte dans le réacteur n° 3, avec une menace d’explosion : deux opérateurs sont chargés d’ouvrir des soupapes et libérer la pression, mais face à la chaleur insoutenable, ils renoncent.

Finalement, des techniciens branchent des batteries de voiture sur les tableaux de commande du réacteur afin d’ouvrir les soupapes, mais la fusion a commencé.

Un deuxième réacteur est sur le point d’exploser. Le vent pousse les rejets radio-actifs vers la capitale, Tokyo.

L’ambassadeur de France publie un message pour conseiller aux ressortissants français de s’éloigner de la région de Tokyo.

Le gouvernement français, lui, préfère communiquer sur le tsunami, plutôt que sur la catastrophe de la centrale.

Au Japon, le réacteur 3 explose : le combustible se répand dans les sous-sols du bâtiment. La situation est grave : l ‘IRSN annonce que le coeur en fusion s’est échappé de son confinement, il pénètre dans la dalle.

Seule solution : injecter constamment de l’eau pour refroidir le réacteur.

Le premier ministre demande à des japonais de se sacrifier et de rester sur place…

Puis c’est au tour du réacteur 3 d’exploser : des salariés sont désignés pour intervenir encore sur la centrale, ils font du bricolage. Tout l’univers de la centrale est hautement radio-actif.

Angela Merkel annonce, alors, l’arrêt du nucléaire dans son pays : le gouvernement français craint la contagion.

François Fillon, alors premier ministre décide de tester tous les réacteurs de l’hexagone, afin de contrebalancer la décision allemande.

Après un audit, la décision est prise de construire des bunkers pour protéger les centrales, mais les générateurs de secours auraient une durée limitée.

Des pompiers d’élite japonais sont, enfin, envoyés à Fukushima : de l’eau est alors projetée en continu sur le réacteur n° 3, mais cette solution est provisoire.

Les ingénieurs français imaginent alors d’envoyer des robots, mais les japonais refusent cette offre, ils veulent, aussi, des techniciens compétents pour diriger ces robots.

La France expédie finalement des tonnes de matériel périmé à la place des robots. Quant à la directrice d’Areva, Anne Lauvergeon, elle déclare n’avoir rien su de ces ratages !!

Le premier ministre japonais annonce la fin du nucléaire dans son pays. Nicolas Sarkozy vient, alors, au Japon pour plaider la cause du nucléaire.

Maintenant encore, la centrale de Fukushima continue à polluer l’environnement : le sol est irradié, dans un rayon de 30 km, les villages sont inhabitables, les japonais évacués doivent régulièrement subir des contrôles de santé.

6 ans après, seule l’Allemagne a abandonné le nucléaire… Le Japon a rouvert 3 centrales…

Dans le monde, 68 nouveaux réacteurs sont en construction.

L’industrie du nucléaire continue à vendre des centrales un peu partout dans le monde…

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2017/02/fukushima-6-ans-deja.html

Source : une émission de France 2 : Cellule de crise…

http://pluzz.francetv.fr/videos/cellule_de_crise.html

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