Japon: la justice autorise le redémarrage d’un réacteur

Nucléaire au Japon: la justice autorise le redémarrage d’un réacteur

mediaDans la région de Fukushima, des enfants jouent dans un bac à sable intérieur afin de limiter leur exposition aux radiations (Koriyama, février 2014). REUTERS/Toru Hanai

La Cour d’appel de la préfecture de Fukuoka dans le sud du Japon a rejeté un recours déposé par un groupe de citoyens demandant l’arrêt des deux seuls réacteurs nucléaires actuellement en service dans l’archipel depuis l’accident de Fukushima. Si la justice avait décidé de cesser leur fonctionnement, le Japon serait retombé dans une période «zéro nucléaire». Ce jugement est reçu avec soulagement par le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe décidé à réactiver les réacteurs jugés sûrs par l’Autorité de régulation nucléaire en dépit d’une opinion publique majoritairement défavorable.

avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Les deux réacteurs de la centrale de Sendai, proches de plusieurs volcans en activité dans le sud du pays, pourront continuer de fonctionner. Ils ont été réactivés en août 2015. Un groupe de citoyens estime que les nouvelles normes de sûreté «manquent de rationalité». Elles sous-estimeraient les risques sismiques et les plans d’évacuation en cas d’accident seraient très limités.

La Cour d’appel de Fukuoka trouve, au contraire, très rationnelles les nouvelles normes de sûreté nucléaires devenues les plus draconiennes au monde depuis l’accident de Fukushima.

Le redémarrage de la centrale de Takahama bloqué en justice 

Le Japon peut donc poursuivre son lent retour au nucléaire. Mais non sans difficultés.
Car, au début de cette année, dans le centre du pays, deux autres réacteurs, ceux de la centrale de Takahama, ont été arrêtés sur ordre d’un autre tribunal, peu après leur rédemarrage.

Le tribunal estimait que la centrale de Takahama n’avait pas tiré toutes les
leçons de l’accident de Fukushima. Son opérateur qui alimente la region d’Osaka en électricité a fait appel. Selon le journal Asahi, la sinistre leçon de Fukushima est que les accidents nucléaires dépassant tous les scénarios envisagés peuvent se produire.

Le Japon compte encore 42 réacteurs exploitables et le gouvernement veut porter à 20% la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2030.

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