Fukushima: Tepco récuse…

Fukushima: Tepco récuse les accusations de camouflage et rétention d’information

Accident de Fukushima: Le PDG de Tepco admet une mauvaise communication en 2011. «Mais nous n’avons pas sciemment dissimulé des données» affirme-t-il.

Image: Keystone

Tokyo (awp/afp) – Le patron de la compagnie japonaise Tepco, gérante de la centrale de Fukushima, a réfuté devant une commission parlementaire les accusations de camouflage d’informations sur la gravité de l’accident nucléaire de mars 2011, sans nier une communication inappropriée.

« Nous avons causé beaucoup de soucis à un grand nombre de personnes et nous présentons à nouveau nos excuses », mais « nous n’avons pas sciemment dissimulé des données », a insisté Naomi Hirose, questionné jeudi.

« Nous allons demander à une structure indépendante d’enquêter sur les raisons pour lesquelles n’ont pas d’emblée été employés les termes appropriés pour qualifier la situation », a promis le dirigeant.

Tokyo Electric Power (Tepco) a en effet avoué la semaine passée avoir minimisé ce qui se passait dans les réacteurs en ne reconnaissant pas aussi rapidement que possible le fait que le coeur de trois d’entre eux était en fusion.

Le groupe n’a parlé de fusion qu’au mois de mai, alors qu’il était en théorie possible de faire ce diagnostic dans les tout premiers jours suivant l’accident du 11 mars 2011.

« Le 14 mars 2011, nous avons pu effectuer des mesures pour évaluer la proportion d’endommagement du coeur des réacteurs et en avons déduit qu’elle était de 55% pour l’unité numéro un notamment. Cette information a été rapportée aux autorités », a relaté M. Hirose.

Pour autant, il est reproché au groupe de ne pas avoir alors employé le terme « meltdown » (fusion du coeur) qui aurait mieux qualifié la gravité de la situation, alors même que les manuels de gestion de crise spécifiaient clairement que « si l’endommagement du coeur d’un réacteur excède 5%, on peut en déduire qu’une fusion est en cours ».

A sa décharge, la compagnie peut dire que les circonstances à la centrale étaient exceptionnelles: installations sens dessus dessous, pas d’électricité, 4 réacteurs simultanément gravement touchés, deux autres également affectés quoique moins sévèrement, traumatisme lié au séisme et au tsunami et une deuxième centrale, Fukushima Daini, à une douzaine de kilomètres, également endommagée.

Reste que nombre d’experts s’inquiétaient dès le départ de la nature des informations données par Tepco et les autorités, soupçonnés de volontairement faire de la rétention de données afin de ne pas entraîner un mouvement de panique.

afp/al

(AWP / 04.03.2016 10h57)

Ce contenu a été publié dans Japon 2016. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *