Fukushima : l’évacuation devrait être levée…

Fukushima : l’évacuation devrait être levée à 30km de la centrale

Les populations pourraient revenir dès septembre à Naraha, une petite localité désertée à moins de 30km au sud de la centrale de Fukushima. C’est en tout cas le souhait du gouvernement japonais.

Après l'accident survenu Fukushima, une zone de 20 à 40 km autour de la centrale nucléaire a été totalement évacuée.
Après l’accident survenu Fukushima, une zone de 20 à 40 km autour de la centrale nucléaire a été totalement évacuée. (NHK)

Le gouvernement japonais a annoncé lundi aux autorités locales son intention de lever début septembre l’ordre d’évacuation de la localité de Naraha dans la préfecture de Fukushima (nord-est), une première pour une ville totalement désertée après l’accident nucléaire de mars 2011.

La levée de l’ordre d’évacuation suppose que les quelque 7400 habitants de l’agglomération pourront regagner leur domicile et y séjourner durablement.
Les autorités estiment que le niveau d’exposition à la radioactivité à Naraha, ville située à moins de 30 kilomètres de la centrale accidentée Fukushima Daiichi, est revenu à un niveau inférieur à 20 millisieverts par an. Ce niveau permet en théorie, selon le gouvernement nippon, aux habitants d’y revivre presque normalement, même si la décontamination n’est ni intégrale ni parfaite. Il s’agit en fait de la dose maximale annuelle tolérée pour un salarié du nucléaire en France.

CARTE. Moins de 30km séparent la localité de Naraha de la centrale nucléaire accidentée

CARTE. Nahara figure dans la zone dite des 20km où toute la population a été évacuée à cause de la radioactivité (2012)
Nahara figure dans la zone dite des 20km où toute la population a été évacuée à cause de la radioactivité – LP
Les organisations écologiques vent debout contre cette décision

Les avis divergent cependant sur cette question  du niveau de radiations et les organisations écologistes s’insurgent contre ces conclusions. «Le niveau de contamination est très variable dans cette localité et selon les maisons, ce qui risque de créer des tensions entre les personnes», a souligné pour l’AFP à Tokyo Jan Vande Putte de Greenpeace.

Initialement, le gouvernement voulait lever l’ordre d’évacuation mi-août, mais les ex-habitants ont protesté, encore apeurés par les radiations et jugeant que les infrastructures et commerces de la ville n’étaient pas encore prêts.

«Un mois de report ne change pas grand chose et l’on peut avoir de très grands doutes sur l’état de préparation de la ville», a relevé Jan Vande Putte.

La levée de l’interdiction pour ne plus payer les indemnités aux délogés?

A l’instar d’autres militants antinucléaires, Greenpeace juge «inacceptable» que la levée de l’interdiction d’habiter puisse entraîner la suppression un an plus tard des indemnités pour préjudice moral versées mensuellement aux personnes ayant dû quitter leur domicile.

«Il est très dangereux de traiter de la même façon tout le monde (personnes âgées, foyers avec enfants), il faut laisser le choix aux gens et ne pas les placer devant l’obligation de revenir pour des raisons financières. C’est la responsabilité du gouvernement et de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) de continuer à indemniser ceux qui ont choisi de mener leur vie ailleurs», insiste Jan Vande Putte.

Jusqu’à présent, le retour a été autorisé dans les parties évacuées de Kawauchi et Tamura (également dans la province de Fukushima), mais c’est la première fois que la levée va concerner une cité intégralement vidée de ses habitants.

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