Fukushima. L’ordre d’évacuation…

Fukushima. L’ordre d’évacuation d’une localité désertée a été levé

Japon
C'est la première fois que le gouvernement japonais lève l'ordre d'évacuation d'une localité touchée par la catastrophe de Fukushima et totalement désertée. C’est la première fois que le gouvernement japonais lève l’ordre d’évacuation d’une localité touchée par la catastrophe de Fukushima et totalement désertée. | EPA/MAXPPP

C’est la première fois que le gouvernement japonais lève l’ordre d’évacuation d’une localité touchée par la catastrophe de Fukushima et totalement désertée.

Le gouvernement japonais a annoncé lundi aux autorités locales son intention de lever début septembre l’ordre d’évacuation de la localité de Naraha dans la préfecture de Fukushima (nord-est), une première pour une ville totalement désertée après l’accident nucléaire de mars 2011.

La levée de l’ordre d’évacuation suppose que les quelque 7 400 habitants de l’agglomération pourront regagner leur domicile et y séjourner durablement. Les autorités estiment que le niveau d’exposition à la radioactivité à Naraha, ville située à moins de 30 km de la centrale accidentée Fukushima Daiichi, est revenu à un niveau inférieur à 20 millisieverts par an. Ce niveau permet en théorie selon le gouvernement nippon aux habitants d’y revivre presque normalement, même si la décontamination n’est ni intégrale ni parfaite.

Une levée d’interdiction « inacceptable »

Les avis divergent cependant sur cette question et les organisations écologistes s’insurgent contre ces conclusions. « Le niveau de contamination est très variable dans cette localité et selon les maisons, ce qui risque de créer des tensions entre les personnes », a souligné à Tokyo Jan Vande Putte de Greenpeace.

Initialement, le gouvernement voulait lever l’ordre d’évacuation mi-août, mais les ex-habitants ont protesté, encore apeurés par les radiations et jugeant que les infrastructures et commerces de la ville n’étaient pas encore prêts. « Un mois de report ne change pas grand-chose et l’on peut avoir de très grands doutes sur l’état de préparation de la ville », a relevé M. Vande Putte.

À l’instar d’autres militants antinucléaires, Greenpeace juge « inacceptable » que la levée de l’interdiction d’habiter puisse entraîner la suppression un an plus tard des indemnités pour préjudice moral versées mensuellement aux personnes ayant dû quitter leur domicile.

Une cité intégralement vidée en 2011

« Il est très dangereux de traiter de la même façon tout le monde (personnes âgées, foyers avec enfants), il faut laisser le choix aux gens et ne pas les placer devant l’obligation de revenir pour des raisons financières. C’est la responsabilité du gouvernement et de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) de continuer à indemniser ceux qui ont choisi de mener leur vie ailleurs », insiste M. Vande Putte.

Jusqu’à présent, le retour a été autorisé dans les parties évacuées de Kawauchi et Tamura (également dans la province de Fukushima), mais c’est la première fois que la levée va concerner une cité intégralement vidée de ses habitants.

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