Rester à Fukushima

CAPTURE D’ÉCRANS

mercredi 29 novembre 2017

Ils ont choisi de rester à Fukushima

En partenariat avec Tënk, France Inter vous propose de voir gratuitement un documentaire sur la poignée d’habitants de la région de Fukushima qui a décidé de rester sur place. « La terre abandonnée » est aussi un hommage à la nature qui reprend ses droits. Un film fascinant.

La Terre abandonnée La Terre abandonnée © CVB/Documentaire sur Grand Ecran

►►► Cliquez ici pour voir ce film gratuitement jusqu’au 6 décembre, en partenariat avec Tënk. 

Jamais regarder la nature n’a été aussi troublant. Gilles Laurent filme les arbres, la forêt, la rivière, le vent qui fait danser une herbe haute et les images sont aussi sublimes que terrifiantes. Parce que nous sommes à Tomioka, un village de la préfecture de Fukushima, au Japon. Depuis la catastrophe nucléaire de mars 2011, la radioactivité est partout. Et la décontamination, opérée par les autorités, semble bien dérisoire. Ce film est un hommage au rythme inchangé des saisons, à la lumière de ce recoin du Japon, à la beauté de cette nature abimée qui reprend ses droits.

Voilà pour le décor, mais il y a aussi les personnages

Car oui, il reste des habitants à Fukushima. Une poignée d’irréductibles. Des inconscients, peut-être, qui sont tellement attachants, dans ce film. Prenez ce vieil homme voûté et souriant qui cultive son potager. On se pose évidemment la question : va-t-il vraiment manger ces légumes? Mais on réfléchit surtout au lien qui l’unit à cette terre. Il n’a pas l’air d’avoir beaucoup hésité à rester vivre ici :

Au final, le meilleur endroit pour vivre, c’est là ou vous avez vos habitudes.

Question vertigineuse : que vaut sa santé face à ce petit morceau de terre qui est le sien?

Et puis le héros de ce film, un héros comme seuls les contes peuvent en inventer, c’est Naoto Matsumura. Cet homme de 55 ans dit en rigolant qu’il est le plus irradié du monde. Il a d’ailleurs promis de léguer son corps à la science après sa mort. S’il est retourné chez lui après l’évacuation générale, dans ce village désert, c’est pour les animaux : des dizaines de chiens et de chats, des vaches et même une autruche, que les gens ont abandonné en quittant la région. Naoto les a recueillis, et il s’occupe d’eux. C’est la mission qu’il s’est trouvé dans cette terre abandonnée. Une arche de Noé des temps modernes. 

L’auteur de ce film qui résonne comme un vibrant plaidoyer antinucléaire

Gilles Laurent, était un Belge qui vivait au Japon. Il est rentré à Bruxelles pour terminer le montage et il est mort, à 46 ans, dans les attentats de mars 2016. Son film est un magnifique hommage aux Japonais, à ce peuple qu’il aimait tant : Naoto Matsumura et les autres sont des très belles personnes.

La terre abandonnée : documentaire de Gilles Laurent (durée : 1h10) à voir gratuitement jusqu’au 6 décembre, en partenariat avec Tënk.

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