Fukushima: Eldorado de la mafia

Japon: quand la mafia tire profit de la reconstruction à Fukushima

Trois hauts responsables du plus puissant gang nippon, le Yamaguchi-Gumi, viennent d’être arrêtés.
Trois hauts responsables du plus puissant gang nippon, le Yamaguchi-Gumi, viennent d’être arrêtés. – © FRANK ZELLER – AFP
Bernard Delattre – Publié à 09h30

La région de Fukushima est en pleine reconstruction depuis 2011 lorsqu’elle a été dévastée par le séisme puis le tsunami qui ont causé la catastrophe nucléaire. Cette reconstruction est un chantier immense et des personnes très peu recommandables tirent profit des budgets colossaux qui y sont investis: les yakuzas, comme on appelle la pègre au Japon, la mafia donc. De quelle manière le crime organisé s’enrichit-il dans la région de Fukushima?

En jouant les courtiers en main-d’œuvre, par exemple. Les entreprises, pour parvenir à embaucher, doivent passer par quantité de sous-traitants, de bureaux de placement ou de courtiers. C’est là que les yakuzas se sont immiscés. Via une nébuleuse de sociétés-écrans, ils fournissent énormément de chantiers aux travailleurs journaliers, et au passage, ils prélèvent bien sûr de plantureuses commissions. Trois hauts responsables du plus puissant gang nippon, le Yamaguchi-Gumi, viennent d’être arrêtés. Ces commissions leur rapportaient des millions de yens par mois.

Eldorado de la mafia

En fait, depuis 2011, la région de Fukushima est l’Eldorado de la mafia. Elle a toujours gangrené le secteur du bâtiment, des travaux ou des déchets. Or, ces activités tournent évidemment à plein dans cette région. En plus, des dizaines de milliers d’ouvriers, venus d’autres préfectures, travaillent sur les chantiers. Ils sont loin de chez eux, donc la mafia se charge de les « divertir ». Dans cette région, elle engrange des profits faramineux grâce à la prostitution, au trafic de stupéfiants ou aux tripots clandestins.

Les yakuzas, cela dit, ne sont pas les seuls à s’enrichir illégalement à Fukushima. Plusieurs chantiers de reconstruction ou de décontamination ont été éclaboussés par des scandales de corruption ou de surfacturation.

Ce contenu a été publié dans Japon 2017. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *