Tweets sur Fukushima

Un poète récompensé en France pour ses tweets sur Fukushima

Bouder Robin – 28.06.2017

Raconter la catastrophe nucléaire de Fukushima sous forme de tweets, « sur le vif » : voilà l’idée qui a valu au poète Ryôichi Wagô d’être récompensé par la revue française NUNC. Celui qui est considéré comme l’un des plus importants poètes du Japon raconte la douleur et le souvenir dans ses vers, rassemblés dans un recueil publié par les éditions Érès, traduit par Corinne Atlan et illustré par Élisabeth Gerony-Forestier.


Jets de poèmes : dans le vif de Fukushima, Ryôichi Wagô, éditions Érès

6 ans après la catastrophe nucléaire qui a frappé la ville de Fukushima, un écrivain rend hommage aux victimes… sur Twitter. Ryôichi Wagô, né sur l’île en 1968, y vit toujours et s’attache depuis le désastre à honorer la mémoire de ce qu’il s’y est produit. Récompensé de multiples fois pour ses œuvres, Wagô est considéré aujourd’hui comme l’un des plus éminents poètes japonais qui soient.

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Ses derniers poèmes ont été écrits « sur le vif » de la catastrophe, dans des tweets postés à partir de mars 2011 ; les éditions Tokuma Shoten Publishing Co. ont repris ces vers pour les publier en 3 recueils : la première vague, « Jet de poèmes : dans le vif de Fukushima », raconte la catastrophe et les ressentis de l’auteur ; le deuxième ouvrage, « Hommage silencieux », se consacre à honorer les disparus, tandis que le dernier, « Retrouvailles », évoque les survivants.

 

« Minuit. Sixième jour après le séisme.

Tandis que de nombreux habitants partaient se réfugier ailleurs, j’ai choisi de rester seul dans mon appartement pour rassembler mes pensées sous forme de tweets.

Avec radiations et répliques pour compagnons de route.

Dans ma cellule solitaire, ma seule pensée était que ma propre vérité se trouvait dans les mots, et uniquement dans les mots. Nulle part ailleurs. Je m’efforçais de ne penser à rien d’autre, alors que la société s’écroulait, que la vie pouvait m’être arrachée à tout moment. Je m’agrippais à cette seule vérité comme un enfant aux bras de sa mère. C’était mon seul soutien.

Cette nuit-là, j’ai envoyé plus de 40 tweets.

J’ai intitulé « Jets de poèmes » la série de messages que j’envoie. »
Traduit en français par Corinne Atlan, qui avait déjà travaillé sur les livres de Haruki Murakami (1Q84), le premier recueil était publié en 2016 par les éditions Érès. Il vient de remporter le prix de poésie de la revue NUNC, magazine de poésie et d’essais des éditions Corlevour.

La cérémonie de remise du prix se tiendra le 20 juillet lors du Festival de la revue NUNC « Présences à Frontenay », et l’écrivain s’en réjouit d’avance : « J’espère que ce sera l’opportunité pour que mes mots touchent plus de personnes étrangères et les aident à en apprendre plus sur la catastrophe et sur Fukushima.»

Ryôichi Wagô – Jets de poèmes : dans le vif de Fukushima – éditions Érès – 9782749250373 – 25 €

Via Japon infos

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