Le film de Fukushima

David Pujadas se penche dans Cellule de crise sur le drame de FukushimaDavid Pujadas © GUYON Nathalie

David Pujadas décortique les événements de la catastrophe de Fukushima survenue en mars 2011, dans un numéro spécial de Cellule de crise, le magazine de France 2 très documenté.

11 mars 2011, 14h46. Le Japon est victime du séisme le plus fort jamais enregistré. Il atteint 9 sur l’échelle de Richter. Les répliques s’enchaînent ensuite toutes les 7 minutes. Au large de l’archipel, une vague de 15 m se forme et avance sur le pays à plus de 500 km/heure. Le tsunami ainsi créé s’abat sur les côtes japonaises 1h après la première secousse : la centrale nucléaire de Fukushima est alors touchée. David Pujadas revient sur cet événement et plus particulièrement sur l’attitude des responsables japonais ainsi que du gouvernement français dans les heures et dans les jours qui suivirent.

Des couacs et une grande pagaille

Dans ce récit digne d’un film catastrophe, nous sommes saisis par la succession des événements. Il est incroyable de voir les erreurs ou les attitudes de responsables qui dans des moments importants, font passer les intérêts économiques avant les vies humaines. Avant l’explosion du premier réacteur, un désordre semble régner. Les informations circulent mal, d’autres sont contenues. Avec le recul, difficile de ne pas avoir froid dans le dos en imaginant ce qu’il aurait pu se passer dans d’autres circonstances ou avec moins « de chance ».

Et la France dans tout cela ?

L’un des grands intérêts du documentaire est de découvrir ce que la France a fait alors. D’un côté très prompte à sauver ses intérêts, la France ne s’est pas empressée de porter assistance aux populations locales. Principale préoccupation de notre pays : sauver l’économie du nucléaire. Après Tchernobyl, le secteur avait été ravagé et l’État ne souhaitait pas que cela se reproduise. La priorité était ailleurs.

Des témoins de premier ordre

Au gré du document, divers intervenants sont interrogés. Parmi eux le Premier Ministre japonais, mais aussi Philippe Faure, ambassadeur de France au Japon au moment de la catastrophe, le directeur de cabinet d’Éric Besson, alors ministre de l’Industrie, Nathalie Kosciusco-Morizet, ministre de l’Ecologie ou encore Anne Lauvergeon la directrice d’Areva en 2011. Ils reviennent sur les situations qu’ils ont eu à gérer, sur les questions qui se sont posées à eux durant ces quelques jours de crise intense.

Le témoignage du Premier Ministre japonais est particulièrement instructif. Personnage clé, au plus haut niveau des décisions de l’archipel, il est mis à l’écart de certaines informations, prend des risques et se saisit de l’importance de la situation avant même les responsables du site de Fukushima. Son éclairage est un atout indéniable au document.

 

Le magazine détaille le déroulé des faits qui constituent la plus grosse catastrophe nucléaire post-Tchernobyl. Aidé de la journaliste Linda Bendali, David Pujadas remonte le fil de l’histoire, pour faire comprendre au mieux toutes les étapes qui ont compliqué le drame. Un travail édifiant.

Cellule de crise, « De Paris à Fukushima, les secrets d’une catastrophe », dimanche 12 février à 22h45 sur France 2

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