Japon: Pic de radiation…

Une caméra envoyée dans l’enceinte de confinement du réacteur 2 a notament permis de détecter un trou d’un mètre de côté sous la cuve, fin janvier. Photo Tepco

Japon : pic de radiation, magma et trou béant dans les entrailles de Fukushima

Par Arnaud Vaulerin, correspondant au Japon — 3 février 2017 à 17:36

La compagnie électrique Tepco dit avoir relevé des taux mortels de plus de 500 sieverts par heure au niveau du réacteur 2 de la centrale nucléaire ravagée par le tsunami du 11 mars 2011.

Dans son grand chantier de démantèlement de la centrale de Fukushima Daichi, Tepco vient de faire des découvertes qui risquent de compliquer sa mission. Jeudi, la compagnie électrique qui gère le site endommagé par le tsunami et l’accident nucléaire de mars 2011, a dit avoir relevé des taux de radiations records : 530 sieverts par heure dans la partie basse de l’enceinte de confinement du réacteur 2, l’un des plus détériorés sur les six unités du site installé en bordure du Pacifique. Il est possible que ce taux astronomique soit dû au fait qu’une partie du combustible fondu ne soit pas immergée dans les eaux de refroidissement, comme l’a expliqué à la NHK Miyano Hiroshi, professeur émérite de l’université Hôsei.

Même si, comme l’a précisé Tepco à la presse japonaise, il faut tenir compte d’une marge d’erreur de 30 %, le chiffre constaté reste très au-delà du précédent record de 73 sieverts établi en 2012 sur ce même réacteur. Avec de tels niveaux de rayonnement, «inimaginables» selon des experts japonais cités par l’agence Kyodo, la mort est quasi instantanée pour l’être humain.
Selon les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR), les ouvriers du nucléaire en milieu radioactif ne doivent pas être exposés à des doses efficaces et supérieures à 20 millisieverts (mSv) par an, «moyennées sur des périodes définies de cinq ans», indique la CPIR, soit 100 mSv. On s’est rendu compte qu’au-delà de ce seuil, le risque de leucémie s’accroît significativement.

Pâtés noirs
Depuis la fin décembre, Tokyo Electric Power Company a percé une petite ouverture dans l’enceinte de confinement du réacteur 2. La compagnie cherche à déterminer quel est l’état du cœur des réacteurs, ce magma extrêmement radioactif constitué de débris et de barres de combustibles qui ont fondu dans les heures qui ont suivi le 11 mars 2011. Selon des calculs de l’Institut international de recherche sur le démantèlement nucléaire, ce corium représenterait une masse globale de 880 tonnes réparties entre les unités 1, 2 et 3 de Fukushima. Tepco cherche également à localiser où se situe précisément ce magma.

Fin janvier, elle a donc envoyé une caméra fixée sur un bras télescopique de guidage qui doit parcourir une dizaine de mètres. Avant d’expédier un robot d’ici à la fin du mois, la compagnie électrique a pu ainsi réaliser une petite vidéo qui permet d’apercevoir une petite partie des entrailles de réacteur.

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