Les trois géants japonais…

Les trois géants japonais du nucléaire vont regrouper leurs activités de combustible pour centrales atomiques

Les trois géants japonais du secteur nucléaire que sont Mitsubishi Heavy Industries (MHI), Toshiba et Hitachi vont regrouper leurs activités de combustible pour centrales, mal en point en raison de l’arrêt prolongé de la quasi-intégralité du parc de réacteurs au Japon, a indiqué le quotidien Nikkei jeudi.

MHI, Toshiba et Hitachi vont dans un premier temps chacun élever leur participation directe dans ces activités avant de les rapprocher.

Ainsi, MHI devrait-il monter à 95% (au lieu de 35% actuellement) dans la filiale de combustible nucléaire qu’il détient notamment avec le français Areva. Hitachi ferait de même pour une société contrôlée conjointement avec l’américain General Electric, et Toshiba prendrait en direct des parts que possède sa filiale américaine Westinghouse.

Ensuite, les trois sociétés filiales seront rassemblées dans une entité conjointe dont chacun prendra un tiers, avant une éventuelle fusion complète.

Tout cela est encore à l’étude et rien n’est encore figé selon le Nikkei qui précise néanmoins que le but est de parvenir à rendre effectif ce rapprochement au printemps 2017.

« Nous n’avons rien annoncé de tel et, même si nous étudions diverses options pour nos activités de combustible, rien n’est décidé à ce stade. Si quelque chose devait être rendu public nous le ferions dans les meilleurs délais », ont indiqué MHI et Toshiba dans des communiqués séparés mais à peu près identiques, reprenant une formulation quasi systématique.

Les sociétés japonaises de fabrication de combustible nucléaire, qui se procurent de l’uranium auprès de firmes des Etat-Unis ou de France, sont à la peine depuis l’accident de Fukushima en mars 2011.

Ce dernier a entraîné l’arrêt progressif de tous les réacteurs de l’archipel qui ne peuvent pas redémarrer sans avoir obtenu un certificat de l’Autorité de régulation nucléaire japonaise, sur la base de normes durcies vis-à-vis des risques de catastrophe naturelle, attentat ou autre accident.

Actuellement, sur un parc de 42 unités (contre 54 avant l’accident de Fukushima), il n’y a que trois réacteurs opérationnels dans l’archipel, dont l’un, Ikata 3 (sud-ouest), vient tout juste d’entrer en exploitation commerciale après avoir été réactivé en août. Les deux autres, Sendai 1 et 2, relancés en 2015, doivent en outre être de nouveau stoppés respectivement en octobre et décembre, pour une session de maintenance régulière de plusieurs semaines, entretien de routine obligatoire après 13 mois de fonctionnement.

Dans ce contexte, MHI, Toshiba et Hitachi estiment qu’une fusion est nécessaire pour réduire les frais de fonctionnement de leurs entités de fabrication de combustible, éliminer les redondances et espérer ainsi dégager quelques marges, insiste le Nikkei.

Les investisseurs à la Bourse de Tokyo ont réagi de façon mitigée: MHI gagnait 1,35% à 426,7 yens dans les premières minutes d’échanges et Hitachi prenait environ 2,10% à 481 yens.

Toshiba perdait en revanche 0,89% à 342,1 yens, peut être en raison d’une autre information. Le groupe a confirmé jeudi matin qu’une usine de sa filiale Westinghouse aux Etats-Unis faisait l’objet d’investigations de l’Autorité nucléaire américaine en raison de la détection dans les équipements d’une teneur en uranium plus importante que la limite prévue, sans que cela ne présente cependant de problème de sûreté.

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