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Fukushima : la plainte rejetée contre les fabricants des réacteurs

Cinq ans après la catastrophe, le chantier d'assainissement et de démantèlement de Fukushima doit s'étaler sur encore une quarantaine d'années.Cinq ans après la catastrophe, le chantier d’assainissement et de démantèlement de Fukushima doit s’étaler sur encore une quarantaine d’années. | TEPCO-AFP

Un tribunal japonais a rejeté mercredi une plainte en nom collectif déposée contre les fabricants des réacteurs nucléaires de la centrale Fukushima daiichi dévastée par le tsunami de mars 2011.

Alors que l’on a rendu hommage aux cinq ans des tragiques événements survenus à Fukushima, les premières conclusions sont rendues par la justice japonaise après l’accident nucléaire. Un tribunal nippon a rejeté mercredi une plainte en nom collectif déposée contre les fabricants des réacteurs nucléaires de la centrale Fukushima daiichi dévastée par le tsunami de mars 2011.

Six réacteurs du site nucléaire visés par un recours

Le conglomérat américain General Electric et les Japonais Toshiba et Hitachi, qui ont fabriqué successivement les six réacteurs du site nucléaire du nord-est du Japon, étaient visés par un recours de quelque 3 800 plaignants de 32 pays (dont les États-Unis, l’Allemagne et la Corée du Sud) réclamant une indemnité symbolique pour marquer une responsabilité juridique de ces industriels dans le drame.

Selon le principal avocat des plaignants, Akihiro Shima, il s’agit de la première action en justice intentée contre ces groupes dans le cadre de la catastrophe de Fukushima qui a chassé de chez eux quelque 160 000 habitants, dont la plupart n’ont pas pu revenir.

La loi japonaise exempte les fournisseurs de réacteurs

Les réacteurs de Fukushima, dont les premiers avaient près de quarante ans au moment du sinistre, n’étaient pas adaptés aux possibles risques, estiment les plaignants, ce qui a aggravé les dégâts le 11 mars. Selon la loi japonaise, les fournisseurs de réacteurs nucléaires sont généralement exempts de dommages et intérêts en cas d’accident.  « Nous savions qu’il serait difficile de gagner dans le contexte du système juridique japonais actuel mais il n’est de toute évidence pas bon que les fabricants de centrales nucléaires n’aient pas à porter la responsabilité d’un accident », a déclaré à l’AFP un des plaignants Masao Imaizumi, 73 ans. « Si on leur épargne toute responsabilité, cela pourrait conduire à négliger la qualité des équipements », a-t-il poursuivi, précisant que les plaignants feraient appel.

Une plainte déposée en janvier 2014

« Notre compagnie considère qu’il s’agit là d’une décision juste rendue par le tribunal », a déclaré pour sa part Toshiba dans un communiqué. Hitachi et General Electric n’avaient pu être contactés pour réagir à la décision de justice. La plainte avait été déposée initialement auprès d’un tribunal de Tokyo en janvier 2014 avec un peu plus de 1 000 participants, mais beaucoup d’autres ont rejoint par la suite cette procédure collective.

D’autres recours émanant de citoyens japonais visent notamment les ex-dirigeants de Tokyo Electric Power (Tepco), opérateur de la centrale dont quatre des six réacteurs ont été sérieusement endommagés par le tsunami et ont provoqué des rejets massifs d’éléments radioactifs dans l’atmosphère.

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