Fukushima: combustible nucléaire introuvables

Six cents tonnes de combustible nucléaire introuvables à Fukushima

 
Six cents tonnes de combustible nucléaire introuvables à Fukushima
Plus de 40 ans seront nécessaires au nettoyage de la zone. (Christopher Furlong/Getty Image)

Le responsable en chef des opérations de décontamination de la centrale nucléaire Dai Ichi à Fukushima, dévastée par le tsunami de 2011, a reconnu devant les médias internationaux être dans l’incapacité de localiser 600 tonnes de combustible nucléaire.

Naohiro Masuda, responsable en chef des travaux de TEPCO (Tokyo Electric Power Company) à Fukushima, a indiqué à la télévision ABC que son entreprise espère pouvoir localiser et évacuer le combustible d’ici à 2021. Cependant, reconnaît M. Masuda, la technologie nécessaire doit encore être inventée. « Lorsque nous aurons localisé le combustible en fusion et identifié son état, je pense que nous pourrons développer les outils pour le retirer. »

Plus de 6 500 employés de TEPCO travaillent depuis 2011 à la décontamination de la zone, un travail qui devrait coûter des dizaines de milliards d’euros et prendre 30 à 40 ans.

« Dans le réacteur 1, tout le combustible est entré en fusion. Dans les réacteurs 2 et 3, 30-50 % du combustible restent dans la zone pressurisée, le reste a fusionné. Mais malheureusement nous ne savons pas exactement où il est », a expliqué M. Masuda

Gregory Jaczko, qui dirige la Commission de régulation du nucléaire des Nations unies au moment de la catastrophe en 2011, doute que ce combustible puisse un jour être récupéré : « Personne ne sait vraiment où est ce combustible, il est très radioactif et le sera pendant encore longtemps », a-t-il expliqué au bureau des correspondants de presse étrangers à Washington DC. TEPCO a en effet échoué dans ses tentatives de développer des robots pour la recherche du combustible. « Tous les robots ont été détruits par les radiations », explique M. Jaczko, en s’interrogeant sur la sécurité de l’ensemble des sites nucléaires mondiaux : « Vous devez maintenant accepter le fait que tous les réacteurs, où qu’ils soient dans le monde… peuvent voir se produire ce type de catastrophe et libérer des niveaux importants de radiation. »

Naoto Kan, Premier ministre japonais au moment du tsunami, est lui aussi revenu de son soutien passé à l’énergie nucléaire : « Le gouvernement japonais a déjà payé 70 milliards de dollars pour soutenir TEPCO. Mais ce n’est pas assez, cela coûtera probablement plus de 240 milliards. Et je pense qu’[une décontamination de la zone] en 40 ans est une vision optimiste. »

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