Deux réacteurs condamnés cinq ans après Fukushima
Un tribunal japonais a ordonné mercredi pour des raisons de sûreté l’arrêt de deux réacteurs nucléaires à peine relancés.
10/03/2016 04:31 | IG |
La justice japonaise a tranché: les unités 3 et 4 de la centrale de Takahama (ouest), qui ont pourtant obtenu les feux verts techniques et politiques pour redémarrer, doivent fermer. C’est la première fois qu’un ordre d’arrêt vise une installation nucléaire relancée.
« A la lumière de l’accident de Fukushima […] il reste des interrogations sur les mesures de protection vis-à-vis d’un tsunami et concernant les plans d’évacuation », souligne la décision de justice.
« Une victoire qui fera date »
« On ne peut pas dire que la compagnie ait fourni suffisamment d’explications sur le plan de la sûreté », a estimé le juge.
Les plaignants, un groupe de 29 personnes de la préfecture de Shiga, contiguë à celle de Fukui où se trouvent les réacteurs de Takahama, ont crié leur joie devant les caméras à la sortie du tribunal, brandissant des banderoles où l’on pouvait lire « nous sommes très heureux et saluons le courage du jury ».
« C’est une victoire qui fera date », a déclaré Hisayo Takada, un responsable de l’organisation écologiste Greenpeace au Japon, ajoutant que « le tribunal adresse ainsi un message clair au secteur nucléaire, une semaine après la décision de traduire en justice des ex-dirigeants de la compagnie exploitante de la centrale de Fukushima pour négligence professionnelle ayant entraîné l’accident » de mars 2011.
Ce rebondissement dans la saga judiciaire de Takahama constitue un revers pour le gouvernement du Premier ministre conservateur Shinzo Abe. Celui-ci assure que les installations nucléaires japonaises peuvent redémarrer sans craintes à partir du moment où l’Autorité nucléaire a délivré son certificat de conformité à de nouvelles normes durcies.
La compagnie exploitante, Kansai Electric Power, va devoir se conformer à cette injonction qu’elle a qualifiée de « regrettable et inacceptable » et qui vient perturber son calendrier de relance progressive, du moins en attendant un éventuel retournement de jugement en appel.
« Nous allons faire notre possible pour prouver la sûreté des réacteurs Takahama 3 et 4 », a insisté un porte-parole.
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