Japon : La sécurité alimentaire …

Japon : La sécurité alimentaire est-elle assurée à Tokyo ?

Entretien:

Restaurant de sushi à Tokyo, le 6 août 2015. Restaurant de sushi à Tokyo, le 6 août 2015. (Crédit : EURASIA PRESS / Photononstop / via AFP)
Tokyo est situé à 230 kilomètres de Fukushima. Malgré la proximité de ces deux préfectures, nombreux sont les Tokyoïtes qui continuent de vivre comme si Fukushima était situé dans un autre pays. Et pour cause : le tabou lié à la contamination des sols, de l’eau et de la nourriture persiste. Les détracteurs du gouvernement dénoncent des « mensonges successifs » depuis le début de la catastrophe, et une absence de débat public critique, alors que les autorités incitent à « manger Fukushima ». Des militants écologistes locaux et étrangers, comme Jannick Magne, appellent à une transparence complète sur la sécurité alimentaire. Entretien.
Malgré les 300 tonnes d’eau radioactive quotidiennes qui continuent de s’échapper de la centrale accidentée (selon les déclarations du gouvernement nippon en août 2013) et qui s’écoulent dans l’océan Pacifique, un nombre record de touristes a déjà été enregistré au Japon en 2015. Entre janvier et octobre, plus de 16 millions d’étrangers se sont rendus au Japon. Un chiffre qui a plus que doublé par rapport à la même période de 2014.
Il est vrai que le gouvernement s’est voulu très rassurant sur les risques sanitaires, en particulier lorsque la ville de Tokyo a candidaté pour devenir la ville d’accueil des jeux olympiques de 2020 : « Elle (la centrale) n’a jamais fait et ne fera jamais de dommages à Tokyo. Il n’y a pas eu de problème sanitaire jusqu’à maintenant et il n’y en aura pas à l’avenir », avait alors déclaré le Premier ministre Shinzo Abe pour défendre la candidature de Tokyo.

Entretien:

Janick Magne vit à Tokyo depuis fin 1978 où elle enseigne à partir de 1983. Titulaire de l’université Kyoritsu depuis 1991, passionnée de pédagogie, elle se met alors au service du FLE (enseignement du français langue étrangère) à travers de multiples activités : théâtre, radio, télévision (elle collabore régulièrement aux cours de français de la NHK depuis une quinzaine d’années), rédaction de manuels reconnus. Très active depuis longtemps dans le mouvement associatif au Japon, elle s’engage en politique à Europe Ecologie-Les Verts (EELV) suite aux tragiques événements de 2011 et témoigne inlassablement sur la situation à Fukushima par ses enquêtes, photos, interviews de victimes et de réfugiés, déplacements fréquents dans toute la région et en zone interdite, expos et conférences. Ses photos de Fukushima voyagent à travers l’Europe. En 2014, elle est élue conseillère consulaire des Français du Japon avec la liste Solidaires au Japon en 2014.Outre les problématiques liées à la radioactivité, les produits nippons s’illustrent par une utilisation record de pesticides à l’hectare dans le monde (soit 2,5 fois plus qu’en France, selon l’OCDE), ainsi qu’une utilisation outrancière de produits chimiques dans l’eau du robinet. Pourtant, le Japon continue de jouir d’une excellente réputation à l’étranger en matière de sécurité, notamment face aux scandales sanitaires de son concurrent chinois. Dans un entretien à Tokyo avec Agnès Redon, Janick Magne appelle à davantage de transparence sur les conditions sanitaires du pays.

Jannick Magne, militante écologiste basée au Japon depuis 1983. Jannick Magne, militante écologiste basée au Japon depuis 1983. (Crédit : DR)
Suite à la catastrophe nucléaire de 2011, le niveau de sécurité alimentaire est-il suffisant, notamment lorsqu’on vit à Tokyo ?
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