Une Française licenciée après Fukushima

Une Française licenciée après Fukushima gagne son procès au Japon

  • Emmanuelle Bodin a gagné son procès contre son ancien employeur, NHK.Emmanuelle Bodin a gagné son procès contre son ancien employeur, NHK. | AFP

Emmanuelle Bodin a obtenu gain de cause auprès de la justice japonaise. La Française avait été licenciée pour avoir quitté son travail après les incidents de Fukushima.

La justice japonaise a donné gain de cause à une présentatrice française de la radio du groupe audiovisuel public NHK licenciée en 2011 pour avoir décidé de quitter le pays après l’accident nucléaire de Fukushima, selon la décision de justice obtenue par l’AFP.

« À l’issue de trois années de procès, j’ai le sentiment que mon honneur est rétabli après mon licenciement injuste par NHK, il y a près de cinq ans », a déclaré mardi Emmanuelle Bodin au cours d’une conférence de presse.

La NHK « va étudier attentivement la décision du tribunal et examiner la manière de traiter la question », a indiqué un porte-parole à l’AFP.

Demande d’autorisation pour partir

Le 15 mars 2011, alors qu’une nouvelle explosion venait de se produire sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima endommagée par le séisme et le tsunami, Mme Bodin avait contacté sa supérieure directe pour lui demander l’autorisation de partir, a indiqué au cours de la même conférence son avocat Kazuyuki Azusawa.

Mme Bodin, qui travaillait à Tokyo, affirme avoir reçu cette autorisation. La décision de justice indique que NHK confirme cet appel mais ne dit pas avoir donné son accord.

Elle avait également contacté un collègue pour s’assurer qu’il pouvait la remplacer ce jour-là, a précisé l’avocat. Ce collègue avait nié devant le tribunal l’existence de ce dernier appel, néanmoins confirmé ensuite par les investigations qui font état de six minutes de conversation, selon le texte du tribunal.

NHK condamnée

Le 24 mars, alors qu’elle avait indiqué à la NHK son intention de reprendre le travail le 30, son employeur lui avait annoncé par courrier électronique qu’il mettait fin à son contrat, selon ce même texte.

Le tribunal de district de Tokyo a annulé cette rupture de contrat par la NHK qu’il a condamnée à verser à Mme Bodin 5,1 millions de yens (près de 39.000 euros). Mme Bodin demandait plus de 15,7 millions de yens de dédommagements.

« Mme Bodin ne peut pas être critiquée vivement pour avoir quitté le pays et donné la priorité à sa sécurité et sa santé », indique la décision de justice, précisant que de nombreux étrangers avaient quitté le pays sur les conseils de leurs ambassades. Le départ de Mme Bodin a « entraîné une certaine confusion » chez son employeur, ajoute néanmoins le texte.

Mme Bodin a précisé à la presse que six autres personnes avaient quitté leur poste pour les mêmes raisons avant elle et que d’autres avaient suivi, affirmant être la seule à avoir été licenciée. Contactée par l’AFP, la NHK n’a pas souhaité préciser le nombre de départs mais a indiqué que Mme Bodin était en effet la seule personne dont la NHK a mis fin au contrat tandis que d’autres n’ont pas renouvelé le leur, a précisé la société.

Trois des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi étaient entrés en fusion quelques heures après le raz-de-marée meurtrier qui a ravagé la côte nord-est de l’archipel en mars 2011 et provoqué la mort de quelque 18.500 personnes.

Des explosions d’hydrogène s’étaient ensuite produites, détruisant des bâtiments du site et de très importantes quantités d’éléments radioactifs s’étaient échappées.

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