Fukushima: le Japon reconnaît le lien…

Fukushima: le Japon reconnaît le lien entre le cancer d’un ouvrier et la catastrophe

Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le , mis à jour à
Un employé de Tepco le 12 novembre 2014 dans la centrale Fukushima Daiichi.
Un employé de Tepco le 12 novembre 2014 dans la centrale Fukushima Daiichi. afp.com/Shizuo Kambayashi

Pour la première fois, l’exposition à la radioactivé sur le site de la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi est officiellement mise en cause dans le déclenchement d’une maladie chez un ex-employé du site.

Il s’agit d’une première. Le gouvernement japonais a reconnu que la leucémie d’un travailleur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima était due aux radiations, a annoncé ce mardi le ministère de la Santé.

Jusqu’à présent, même si d’autres ex-ouvriers du site Fukushima Daiichi, saccagé par le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon, ont pu développer un cancer, c’est la première fois que l’exposition à la radioactivé sur le site est officiellement mise en cause dans le déclenchement de la maladie. « Ce cas remplit les conditions » pour la reconnaissance, a expliqué un fonctionnaire du ministère lors d’une conférence de presse à Tokyo. L’ex-ouvrier était trentenaire lorsqu’il a travaillé d’octobre 2012 à décembre 2013 à la centrale Fukushima Daiichi. Il a aussi passé plusieurs autres mois auparavant sur un site nucléaire différent.

Outre cette première reconnaissance, trois cas sont toujours en cours d’examen, a précisé le ministère, qui avait précédemment écarté plusieurs autres dossiers soumis par d’ex-travailleurs.

Pas de décès lié aux radiations

Trois des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi étaient entrés en fusion quelques heures après le raz-de-marée meurtrier qui a ravagé la côte nord-est de l’archipel il y a quatre ans et demi. Des explosions d’hydrogène s’étaient ensuite produites, détruisant des bâtiments du site et de très importantes quantités d’éléments radioactifs se sont échappées.

Des milliers de travailleurs se sont relayés quotidiennement sur place depuis pour reprendre le contrôle des installations, mettre en place des moyens d’urgence afin d’arroser et refroidir les réacteurs, retirer des détritus contaminés, tenter de gérer les centaines de milliers de tonnes d’eau radioactive et préparer le démantèlement.

La limite annuelle d’exposition des travailleurs avait ponctuellement été élevée durant le pic de la crise, avant d’être ramenée à un niveau plus habituel pour les ouvriers du secteur. Officiellement, nul n’est décédé en raison de son exposition aux radiations après la catastrophe de la centrale Fukushima Daiichi, le pire accident atomique dans le monde depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.

Même la mort par cancer de celui qui était directeur de la centrale au moment de l’accident, Masao Yoshida, n’est officiellement pas liée aux radiations reçues à ce moment. Masao Yoshida, décédé en juillet 2013, était présent à Fukushima Daiichi au moment du drame et a oeuvré d’arrache-pied sur le site pendant les six mois suivants.

Le cas reconnu ce mardi est le premier concernant l’accident de Fukushima mais, dans le passé, les cancers de 13 travailleurs du secteur nucléaire (non impliqués dans les travaux à Fukushima) avaient été attribués à une exposition aux radiations.

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