Fukushima : premiers rejets en mer…

Fukushima : premiers rejets en mer d’eau contaminée puis filtrée

14 Sept. 2015, 09h40 | MAJ : 14 Sept. 2015, 12h22

Fukushima (Japon). Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire accidentée, a diffusé des images du système de filtrage destiné à traiter les eaux contaminées rejetées par l'installation.   Fukushima (Japon). Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire accidentée, a diffusé des images du système de filtrage destiné à traiter les eaux contaminées rejetées par l’installation.   AFP PHOTO / JAPAN POOL via JIJI PRESS

La compagnie japonaise Tepco, qui gère la centrale nucléaire de Fukushima, ravagée par le tsunami du 11 mars 2011, a commencé à rejeter en mer de l’eau contaminée issue de puits plus proches des réacteurs. Depuis l’an passé, Tokyo Electric Power relâche déjà dans l’océan de l’eau prise en amont des installations, mais il s’agit d’eau pompée avant qu’elle ne soit contaminée.

Elle est alors seulement contrôlée et non traitée. Cette fois, il s’agit d’eau souterraine pompée dans des tranchées à proximité des réacteurs. La compagnie l’assainit par un dispositif qui retire l’essentiel des radionucléïdes (à l’exception du tritium) avant d’être contrôlée puis diluée dans la mer.

Cette opération a pris du retard car les pêcheurs de la région, craignant une contamination du milieu halieutique, ont mis longtemps avant de donner leur accord sur la base de mesures effectuées par Tepco. Ils ont négocié en échange d’un promesse d’indemnisations maintenues tant que leur activité sera contrariée par les effets du désastre atomique.

Greenpeace rappelle, dans une note signée Shaun Burnie, que si cette eau «ne doit pas être confondue avec celle, hautement radioactive, qui est utilisée pour refroidir les coeurs des réacteurs fondus, (…) il faut avoir à l’esprit que de l’eau contaminée s’écoule chaque jour naturellement, de façon incontrôlée dans l’océan Pacifique».

Près de 700.000 tonnes d’eau contaminée et en partie assainie sont actuellement stockés dans plus d’un millier de réservoirs montés sur le site de la centrale de Fukushima. Environ 300 tonnes d’eau souterraine entrent chaque jour dans les bâtiments du site, augmentant ainsi la quantité d’eau contaminée au contact des équipements, eau qu’il faut ensuite stocker, puis assainir, une tâche qui mobilise de nombreux travailleurs et handicape les autres opérations.

Le pompage en amont permet de réduire la quantité d’eau qui descend naturellement de la montagne vers la mer en s’infiltrant sous la centrale où elle est souillée au passage. «C’est une importante étape dont nous attendons de très importants résultats», s’est félicité le président du Forum des industriels japonais de l’énergie nucléaire (JAIF). Le volume d’eau nouvellement contaminée par jour devrait selon lui être diminué de moitié.

Le problème de l’eau est un des plus épineux qu’ait à traiter Tepco à Fukushima Daiichi, où le tsunami a entraîné la fusion des coeurs de trois réacteurs. S’y mêlent des eaux d’arrosage, des eaux souterraines, des eaux de pluie, alors que toute cette masse liquide plus ou moins radioactive doit être gérée avec des moyens qui peinent à suivre.

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