Autour de la centrale de Fukushima, …

Autour de la centrale de Fukushima, l’exposition que personne ne peut voir

« Don’t follow the wind »
mardi 1 septembre 2015 / par Vincent Ricci

Tout a été dit, vu et écrit concernant le catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima. 300,000 personnes forcées de quitter leur logement pour vivre plusieurs mois voire plusieurs années dans des préfabriqués, des villes fantômes inhabitables pendant des décennies et une centrale ingérable.

Un collectif d’artistes rassemblé sous le label Chim↑Pom a installé une exposition dans la zone contaminée interdite. L’inauguration en présence de… personne s’est faite le 11 mars 2015, quatre ans après le tsunami.

« Don’t follow the wind », c’est son nom, est une exposition qu’en théorie personne ne peut voir. Personne ne peut même confirmer si elle existe ou non. Toujours est-il qu’une campagne de communication a vu le jour et quelques photos ont été transmises à certains sites dont DozoDomo.

Qu’elle soit réelle ou non, l’initiative a au moins le mérite de faire parler d’une région dévastée et de mettre en lumière les ravages provoqués par l’accident survenu en mars 2011.

Le plus grand secret entoure donc cette opération. Le site internet de l’exposition lui-même joue la carte du mystère. Voici une capture d’écran de l’unique page du site sur lequel tourne en boucle un fichier mp3 de 2min52.

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Les commissaires de l’exposition- Kenji Kubota, Jason Waite, et le duo d’artistes Eva et Franco Mattes- ont invité 12 artistes, dont Ai Weiwei, Grand Guignol Mirai, Nikolaus Hirsch et Jorge Otero-Pailos, Takeuchi Kota, Takekawa Nobuaki, Ahmet Ögüt , Trevor Paglen, et Taryn Simon, pour créer de nouvelles œuvres.

Ces dernières sont installés dans quatre sites contaminés prêtés par les anciens résidents d’une maison, d’un entrepôt, d’une ferme et d’un centre de loisirs qui ont été évacués immédiatement après la catastrophe.

L’originalité de cette exposition est que pour des raisons de santé et de sécurité évidentes, personne ne pourra voir ces œuvres dans les prochaines décennies qui est, jusqu’à ce que la zone est à nouveau en sécurité. L’exposition, d’après le communiqué de presse, « est en grande partie invisible -du fait de la contamination du lieu-, mais restera installée jusqu’à ce que les populations puissent revenir y vivre. »

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