Fukushima: trois ex-dirigeants de Tepco seront finalement poursuivis
Vue aérienne de la centrale de Fukushima-Daiichi, gérée par la compagnie japonaise Tepco. Ici en août 2013. REUTERS/Kyodo
Trois anciens dirigeants de la compagnie Tepco qui gérait en 2011 la centrale nucléaire du nord-est du Japon vont être poursuivis en justice. Une première au Japon depuis la catastrophe de Fukushima. La décision a été prise vendredi par un comité de citoyens.
La mise en place de comités citoyens pour évaluer les décisions de la justice japonaise est une procédure extrêmement rare au Japon. La justice, en première instance l’an dernier puis cette année en appel, avait décidé de ne pas poursuivre les dirigeants de Tepco, affirmant ne pas disposer de suffisamment de preuves pour conclure que l’ancien PDG du groupe et deux de ses vice-présidents auraient pu « prévoir ou éviter » l’accident. Comme le premier comité l’an dernier, le second a demandé ce vendredi que les trois hommes soient poursuivis pour « négligence professionnelle ayant entraîné la mort ».
En 2013, un rapport parlementaire révélait que Tepco savait que la centrale de Fukushima-Daiichi était vulnérable et qu’il n’avait délibérément rien fait. Mais la justice avait estimé que l’entreprise ne pouvait pas prévoir qu’un tsunami aussi gigantesque aurait effectivement lieu. Du côté du comité citoyen, on estime que Tepco, connaissant l’étendue catastrophique des éventuelles conséquences, aurait dû se préparer au pire. Et comme il s’agit là de la seconde contestation d’un comité citoyen, cette fois en appel, le juge doit renvoyer les trois hommes devant la justice.
« Nous avions abandonné tout espoir d’un procès, a réagi une organisation représentant 15 000 victimes et proches de victimes. Si les responsabilités de chacun ne sont pas établies, les morts ne pourront pas reposer en paix. »