L’Isle le 14 juillet:
Appel urgent pour éviter une nouvelle catastrophe nucléaire mondiale
Il aura fallu plus de 15 mois pour « digérer » Fukushima. 15 mois de trop car la situation est gravissime depuis cette semaine de mars 2011 où 4 unités nucléaires ont explosé sur le même site. 15 mois pour analyser, décortiquer, comprendre, réaliser ce qui sétait produit. Passé ce choc, cette collisioninimaginable, il nous faut reprendre nos esprits et résister à la tentation doublier. Car le danger est toujours là, de plus en plus menaçant au fur et à mesure que le temps passe.
Ce sont encore et toujours les Japonais qui nous le rappellent. Non seulement ils ne désarment pas face à leur gouvernement qui a choisi de redémarrer les réacteurs nucléaires dÔi alors que ceux-ci sont situés près dune faille active, mais ils se mobilisent aussi de manière forte en sadressant directement au secrétaire national de lONU afin dessayer déviter le pire : la perte de contrôle du refroidissement des 264 tonnes de combustible entreposés dans la piscine de lunité 4 de Fukushima Daiichi. Cet évènement possible nest absolument pas anodin, car il signerait lévacuation dune grande partie du Japon, et il polluerait le monde entier de manière irréversible pour des milliers dannées.
Tout cela, on le sait depuis 15 mois, mais la prise de conscience de lurgence de régler ce problème majeur nest jamais allée au-delà des bonnes intentions. Aujourdhui, après la stupeur et la souffrance de la catastrophe en cours, de plus en plus de monde semble enfin comprendre quil est encore possible dagir, des voix éclairées se lèvent dans tous les pays : il est réellement temps de faire quelque chose avant quil ne soit trop tard !
Chers lecteurs, écoutez-les encore une fois, ou bien si vous êtes déjà convaincus de lurgence dagir, allez directement au texte de la pétition adressée au secrétaire général de lONU !
Sur le risque sismique
Katsuhiko Ishibashi, sismologue enseignant au Centre de recherche pour la Sécurité Urbaine de l’Université de Kōbe :
« Le très fort séisme de mars 2011 augmente la probabilité d’autres tremblements de terre dévastateurs à l’avenir. » (lien)
Dapeng Zhao, professeur de géophysique à la Tohoku University :
« Dans la mesure où un séisme important sest produit à Iwaki il y a peu de temps, nous pensons quil est possible quun séisme de magnitude similaire se produise à Fukushima. » (lien)
Sur la solidité du bâtiment réacteur n°4
Masashi Goto, ex-ingénieur japonais chez Toshiba, expert en conception de centrales nucléaires résistantes aux séismes :
« Même si les murs existent, il ny a pas de manière simple den connaître la stabilité. A quel point la stabilité a-t-elle été compromise par la haute température de lincendie ? Il est essentiel davoir toutes les données quand vous travaillez sur un calcul structurel. Mais [les ingénieurs de Tepco] nont jamais publié une donnée que quelquun de lextérieur pourrait utiliser pour vérifier leurs conclusions. » (lien)
Arnie Gundersen, expert nucléaire étatsunien :
« Je pense que les dommages à la structure de lunité 4 sont si importants que, si un séisme de magnitude 7,5 se produit, le réacteur ny résistera pas. » (lien)

Jean-Louis Basdevant, physicien, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de physique des hautes énergies et dastrophysique nucléaire. :
« A lheure actuelle où nous parlons, le 25 juin 2012, [le bâtiment réacteur n°4] pose de très graves soucis parce quil y a dans des piscines à 30 mètres de haut ‒ qui tiennent par lesprit ‒ des quantités de barres radioactives. » (lien)
Sur la radioactivité qui se dégagerait par une perte de contrôle de la piscine 4
Olivier Isnard, expert français en sécurité nucléaire à lIRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) :
« Le combustible de cette piscine serait mis à lair, sur un kilomètre de distance il y aurait un débit de dose qui serait sur des centaines de Gray/heure, et il ny a pas un humain qui serait en mesure dapprocher le site. » (lien)
Hiroaki Koide, professeur à lInstitut de Recherche Nucléaire Universitaire de Kyoto :
« Si la piscine devait seffondrer à cause dun nouveau gros séisme, les émissions de matière radioactives seraient énormes : une estimation prudente donne une radioactivité équivalente à 5000 fois la bombe nucléaire dHiroshima. » (lien)
Chris Harris, ancien ingénieur nucléaire étatsunien :
« Dans le cas de l’unité 4, vous pouvez avoir une recriticité. ( ) Ce serait un processus sans fin sans aucun moyen de le stopper. ( ) Vous auriez une autre fontaine inépuisable de particules et de gaz.» (lien)
Robert Alvarez, expert nucléaire étatsunien, ex-conseiller auprès du Federal Department of Energy du gouvernement américain (1993-1999)
« La piscine n°4 est située à environ 30 mètres au-dessus du sol ; sa structure est endommagée et elle est exposée à lair libre. Si un séisme ou tout autre événement entraînait sa vidange, il pourrait en résulter un incendie radiologique catastrophique, avec près de dix fois la quantité de césium-137 relâchée par la catastrophe de Tchernobyl. » (lien)
Sur les conséquences de la perte de leau de refroidissement dune piscine
Paul Gailey, professeur agrégé de physique à l’Université d’Ohio :
« Une défaillance catastrophique de la piscine de combustible usé de l’unité 4 pourrait potentiellement provoquer en cascade des émissions supplémentaires provenant des autres piscines de combustible usé et des réacteurs. » (lien)
Yukiteru Naka, ex-ingénieur japonais chez General Electric, directeur de Tohoku Entreprise, :
« Si la piscine se vide, aucun travailleur ne pourra sapprocher du bâtiment réacteur 4, ni des bâtiments 1, 2 et 3. ( ) Jaimerais que le gouvernement et Tepco se préparent avec une notion de crise imminente à lesprit.» (lien)
Akio Matsumura, diplomate japonais ayant travaillé trois décennies pour divers organes des Nations-Unies :
« [Un effondrement de la piscine n°4 en cas de séisme] détruirait lenvironnement mondial et notre civilisation. ( ) Cest une question de survie de lhumanité. » (lien)
Mitsuhei Murata, ex-ambassadeur du Japon en Suisse et au Sénégal :
« [Si la piscine n°4 seffondrait], non seulement les six réacteurs de la centrale devraient être arrêtés, mais cela affecterait aussi la piscine de stockage commune [complémentaire aux piscines propres à chaque réacteur] qui contient 6375 assemblages combustibles, située à 50 mètres du réacteur n°4. ( ) Cela provoquerait une catastrophe mondiale sans précédent. » (lien)
Ron Wyden, sénateur étatsunien (Oregon) :
« Le statut précaire des réacteurs de Fukushima Daiichi et le risque que représente lénorme inventaire de matériaux radioactifs et de combustible usé en cas de séismes ultérieurs devraient être un sujet de préoccupation pour tous, et devrait concentrer de plus grands efforts dassistance internationale. » (lien)
Pour éviter le pire, il faut appliquer le principe de précaution
avant quil ne soit trop tard !
Signez la pétition adressée à lONU
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Puis partagez-là : personne ne doit ignorer cette menace !
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Dossier technique sur la piscine du réacteur 4 de Fukushima Daiichi
A télécharger ici : « Fukushima, la piscine de tous les dangers »
