Japon 2011- Après le déluge/28

L’Isle le 19 avril: Au moment même ou se tient aujourd’hui la conférence des donateurs, présidée par François Fillon (1re ministre français), afin de trouver les 740 millions d’euros manquant pour achever la nouvelle chape isolant le réacteur de Tchernobyl d’un coût total de 1,5 milliard d’euros, au Japon les techniciens de Tepco continuent leurs efforts afin d’éviter les problèmes qu’a connu l’Ukraine suite à l’explosion du réacteur de l’une de leur centrale nucléaire, le 26 avril 1986, contaminant une grande partie de l’Europe de l’Est. Rappelons au passage que ce sont deux entreprises françaises, Bouygues et Vinci qui ont en charges ce colossale chantier (Une arche en acier de 108m de haut, pesant 20 000 tonnes, assemblée à coté du sarcophage actuel , pour être ensuite glissé par dessus ce dernier afin d’éviter la propagation des poussières radioactives, et permettre dans un deuxième temps, le démantèlement de la centrale et le remplacement de ce premier sarcophage qui présente des défaillances et génère actuellement des fuites).… Plus de détails sur Fukushima Dai-ichi dans la retranscription de l’emission NHK Word de ce jour

Mise à jour le 19 avril à 14h54 (local)

 

« Le transfert de l’eau contaminée du réacteur 2 commence

L’opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi a entamé le transfert de l’eau hautement radioactive du réacteur 2 vers une installation de traitement.



Au préalable, la Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a colmaté les fissures dans les murs de l’installation pour prévenir toute fuite d’eau et a inspecté les tuyaux de drainage.



Mardi matin, Tepco a mis en action une pompe pour transférer l’eau, après un contrôle par l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle des procédures et mesures de sécurité afférentes à l’opération.



L’eau fortement contaminée s’est accumulée dans le sous-sol du bâtiment de la turbine et dans le tunnel le reliant au réacteur.



La présence d’eau a freiné les efforts des techniciens pour restaurer le système de refroidissement du réacteur.



Tepco envisage de déplacer au total 10 mille tonnes d’eau vers l’installation de traitement dans les 26 prochains jours.

 

Naoto kan présente ses excuses mais refuse de démissionner

Le premier ministre japonais Naoto Kan reconnaît que le gouvernement a sous-estimé l’impact potentiel du tsunami géant sur les centrales nucléaires de l’Archipel, mais indique qu’il ne démissionnera pas pour en assumer la responsabilité.



M. Kan répondait hier lundi aux questions des parlementaires sur l’accident de la centrale de Fukushima, lors d’une réunion de la Commission budgétaire de la Chambre haute.



Le gouvernement, a-t-il expliqué, pensait que les systèmes de refroidissement des réacteurs nucléaires continueraient à fonctionner en cas de puissant séisme, les générateurs de secours étant activés pour restaurer l’alimentation.



Il a reconnu que cela n’avait pas été le cas en ce qui concerne la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi. Les systèmes de refroidissement a-t-il ajouté, ont cessé de fonctionner car la puissance du tsunami a dépassé toutes les prévisions.

 

M. Kan s’est excusé pour l’incapacité du gouvernement à vérifier à l’avance la résistance du système. Il a déclaré qu’aune excuse ne pouvait justifier l’incapacité à se préparer au pire. 

Il a également suggéré que la politique nucléaire du pays soit réexaminée, et que le gouvernement ne continue pas avec les directives existantes tant que leur sécurité n’aura pas été confirmée.



M. Kan s’est dit conscient du fait que la réponse du gouvernement à la crise a été largement critiquée. Il a déclaré qu’il attendrait le jugement de l’histoire.

 

Le Japon veut transformer en électricité ses déchets en bois

Le ministère japonais de l’Agriculture envisage d’utiliser les déchets en bois, résultant des destructions du séisme et du tsunami du 11 mars pour produire de l’électricité.



Le ministère a calculé que 100 mille tonnes de bois pourraient produire près de 10 mille kilowatts d’électricité. Or, le bois compte pour environ 75 pour cent des quelque 2 millions 500 mille tonnes de décombres à éliminer.



Six compagnies d’électricité des régions du Tohoku et du Kanto se sont déjà montré intéressées par la fabrication de copeaux de bois à partir de ces décombres.

 

Informations sur les niveaux de radiation sur le site web du ministère japonais des Sciences

Le ministère japonais des Sciences communique sur son site internet les niveaux de radiation relevés dans le pays entier. Ces informations sont également fournies en anglais, en coréen et en chinois.



Les niveaux de radiation et de susbstances radioactives détectés au sol, dans l’eau de pluie, dans l’eau du robinet et dans l’atmosphère sont disponibles sur le site du ministère.



Des mesures indépendantes de radiation effectuées par le ministère près de la centrale Fukushima Dai-ichi, gravement touchée par le séisme, sont aussi publiées.



Retrouvez ces informations à l’adresse suivante : www.mext.go.jp

 

Tepco va vérifier la présence éventuelle de plutonium sur le fond marin

Tepco, l’opérateur de la centrale Fukushima Dai-ichi, annonce qu’il va procéder à des examens du fond marin au large du complexe afin de vérifier si du plutonium a fui ou non dans l’océan Pacifique.



Lundi, l’entreprise annonçait qu’elle va effectuer ces inspections parce que le plutonium, plus lourd que d’autres substances radioactives, pourrait s’être accumulé sur le fond de la mer. Rappelons que, s’il est inhalé, le plutonium peut causer des cancers du poumon.



Jusqu’ici, Tepco a décelé de petites quantités de plutonium dans le sol autour des bâtiments de la centrale, mais la quantité, affirme-t-il, est trop faible pour être nocive pour la santé humaine. Jusqu’ici, aucune trace de plutonium n’a été détectée dans les échantillons d’air et d’eau de mer, prélevés autour de la centrale.



Junichi Matsumoto, un haut responsable de Tepco, a reconnu qu’il existe quelques doutes que du plutonium se soit échappé de la centrale lors de l’accident. On a constaté, en effet, que des échantillons de terre étaient légèrement contaminés par cette substance. L’entreprise poursuivra ses examens de manière à rassurer la population, a conclu M. Matsumoto.

 

Le Koweït promet 5 millions de barils de brut au Japon

Le Koweït, un important pays exportateur de pétrole, va faire don de 5 millions de barils de brut au Japon.



Cheikh Ahmad al Abdullah al-Sabah, le ministre koweïtien du Pétrole, a fait cette promesse à une réunion des ministres du Pétrole et de l’Energie des économies de l’Asie, réunion qui s’est tenue lundi à Koweït City.



Le Japon doit faire face à un manque d’électricité du fait des destructions provoquées dans la centrale de Fukushima par le séisme et le tsunami survenus le 11 mars.



Le ministre koweïtien du Pétrole a dit espérer que le Japon surmontera cette tragédie et reconstruira son économie dans les meilleurs délais. Le ministre a précisé que son pays fournira du pétrole pour une valeur supérieure à 550 millions de dollars, soit plus que la consommation d’une journée au Japon.

 

Rappelons encore que le Koweït est le 5ème exportateur de pétrole vers le Japon et que, de son côté, l’Arabie saoudite, le premier producteur mondial, a déjà promis de fournir au Japon du brut pour un montant voisin de 19 millions de dollars.

 

Sondage de la NHK : 32 pour cent approuvent une augmentation des impôts pour soutenir la reconstruction

Une enquête de la NHK révèle qu’un tiers des répondants soutiennent une augmentation des impôts nationaux pour financer la reconstruction des zones frappées par la double catastrophe du 11 mars. 32 pour cent approuvent cette mesure. 26 pour cent y sont opposés et 38 pour cent sont sans opinion. »

 

Mise à jour le 19 avril à 22h00 (local)

 

« Début du transvasement d’eau contaminée à Fukushima

Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi, a commencé de transvaser de l’eau fortement radioactive du réacteur numéro 2 vers une installation de retraitement.



Avant ces travaux, la Compagnie d’électricité de Tokyo a colmaté des fissures dans les parois de l’installation en question et a pris d’autres mesures afin de prévenir toute fuite ultérieure d’eau contaminée.



Tepco a démarré les opérations de transvasement ce mardi matin après des inspections, effectuées par l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle.

 

Près de 25 mille tonnes d’eau hautement contaminée se sont accumulées dans le sous-sol du bâtiment des turbines et dans une galerie reliée au réacteur 2. Cette eau doit être déplacée dans les meilleurs délais pour éviter qu’elle ne s’écoule vers l’océan.



L’opérateur de la centrale prévoit de transvaser environ 480 tonnes d’eau par jour. Il faudra donc près de 26 jours pour déplacer environ 10 mille tonnes d’eau vers l’installation de retraitement, située près du réacteur numéro 4.

 

Un tiers des Japonais approuvent une hausse des impôts pour financer la reconstruction

Un tiers des Japonais qui ont répondu à un sondage d’opinion effectué par la NHK approuvent une augmentation des impôts pour financer la reconstruction des régions sinistrées par la double catastrophe du 11 mars.

 

32 pour cent saluent cette initiative qui permettrait de dégager des financements requis pour la reconstruction, alors que 26 pour cent y sont opposés.

60 pour cent disent qu’ils sont d’accord avec les appels, demandant au gouvernement dirigé par le Parti démocrate pour qu’il révise en profondeur son programme d’allocations au bénéfice des enfants et d’autres promesses électorales, de manière à pouvoir canaliser ces fonds vers la reconstruction.



Depuis le séisme et le tsunami du 11 mars, la population de l’Archipel a spontanément réduit ses dépenses. Elle a fait preuve de retenue, ajournant ou annulant des festivités et d’autres manifestations récréatives par solidarité avec leurs compatriotes des régions dévastées.



Le sondage de la NHK révèle encore que 13 pour cent des répondants partagent ce sentiment national de retenue, alors que 51 pour cent ne l’approuvent pas.

 

92 pour cent des décès dus à la noyade

La plupart des personnes décédées dans la catastrophe du 11 mars dernier ont été tuées par le tsunami et étaient relativement âgées.



Selon l’Agence nationale de la police, 92 pour cent des morts sont dues à des noyades et les deux tiers des victimes avaient plus de 60 ans.



L’Agence a publié ces chiffres mardi après avoir analysé pendant un mois la cause du décès des 13 135 victimes originaires des trois préfectures les plus touchées, celles d’Iwate, de Miyagi et de Fukushima, au nord du Japon.



Lors du grand tremblement de terre du Hanshin à Kobe, en 1995, plus de 70 pour cent des victimes avaient péri écrasées ou étouffées sous les décombres.

 

Le nouveau doyen du monde fête ses 114 ans

Le doyen de l’humanité a soufflé sa 114ième bougie aujourd’hui et il est japonais !



Jiroemon Kimura habite dans la préfecture de Kyoto. Il est né le 19 avril 1897.

 

M. Kimura a travaillé à la Poste avant de se consacrer à l’agriculture jusqu’à l’âge de 90 ans. Il a cinq enfants, 14 petits-enfants, 25 arrière-petits enfants et 11 arrière-arrière-petits enfants.



Selon un groupe de recherche américain en gérontologie, M. Kimura serait l’homme le plus âgé du monde depuis le décès d’un citoyen américain de 114 ans, le 14 avril dernier.

 

Les habitants de Fukushima victimes de discrimination

Selon le ministre japonais de la Stratégie nationale, Koichiro Gemba, les personnes originaires de la préfecture de Fukushima font l’objet de discriminations en raison des rejets radioactifs de la centrale nucléaire endommagée.



M. Gemba a déclaré devant la presse, mardi, que des habitants de Fukushima s’étaient vus refuser dans des hôtels d’autres préfectures du Japon et que des enfants étaient rejetés par leurs camarades de classe sous prétexte qu’ils avaient été irradiés.



Selon M. Gemba, les habitants de Fukushima s’efforcent de garder leur calme et de vivre normalement malgré leur inquiétude. Il a ajouté que les sinistrés avaient, globalement, bénéficié d’un important soutien de la part de la population, mais que, malheureusement, certaines personnes avaient manqué de considération à leur égard.



De son côté, le porte-parole du gouvernement japonais Yukio Edano a indiqué que les radiations n’étaient pas contagieuses. Il a ajouté que certaines réactions étaient excessives et que chacun se devait de reconnaître des faits scientifiquement prouvés.

 

110 écoles des zones sinistrées sont inutilisables

Plus de cent écoles situées dans le nord-est du Japon et dont les bâtiments ont été détruits par le séisme ou emportés par le tsunami du 11 mars ont été contraintes de réouvrir ailleurs.



La NHK a découvert que 73 écoles primaires et 37 collèges des préfectures d’Iwate, de Miyagi et de Fukushima avaient dû être transférés dans d’autres écoles ou espaces publics. Certains utilisent des établissements scolaires ayant fermé leurs portes.



Les classes sont en sureffectifs. La NHK cite le cas de 4 écoles primaires regroupées dans un seul immeuble. Ailleurs, une école transformée en centre d’évacuation a recueilli des élèves en provenance d’un autre établissement, si bien que les classes comptent près de 60 enfants.

 

Commentaire : Soins aux enfants traumatisés par le séisme et le tsunami

Dans les régions sinistrées du Nord-Est de l’Archipel, les écoles ont ouvert leurs portes pour la nouvelle année scolaire qui, au Japon, commence début avril. Dans les écoles mais aussi dans les foyers, la santé mentale des enfants qui ont vécu le séisme et le tsunami peut devenir un sujet de préoccupation.


Dans ce commentaire, un psychothérapeute, le professeur Yoshiki Tominaga de l’université d’éducation de Hyogo, nous livre ses réflexions sur ce sujet.



Yoshiki Tominaga :
Pour soigner les traumatismes mentaux subis par des enfants, l’élément le plus important est de leur permettre de retrouver leur mode de vie normale. Les écoles ont repris et je pense que cela va jouer un grand rôle pour rétablir leur équilibre. L’être humain a des capacités de récupération qui lui permettent de se remettre d’expériences pénibles qui ont affecté son mental et son physique. Le moment est venu pour les enseignants et les adultes de faire le maximum pour soutenir le rétablissement individuel des enfants.



Certains rapports signalent que des écoliers sont actifs et pleins d’entrain dans les centres d’évacuation. Mais il est difficile de savoir ce qui se passe dans la tête de ces enfants. Ils peuvent passer la plupart de leur temps de façon énergique, mais ensuite, ils sont fatigués le reste du temps. Ils sont actifs et travaillent bien en classe, mais quand ils rentrent chez eux, ils restent couchés, incapables de se livrer à d’autres activités. Il existe aussi des cas et des situations inverses. Par conséquent, il est nécessaire d’observer ces enfants 24 heures sur 24.

Sitôt après le désastre, la priorité est accordée à la nourriture, aux vêtements, au logement et au fait que la sécurité soit garantie. Pour les enfants, une fois que la sécurité est assurée, l’étape suivante doit consister à apprendre à contrôler leurs émotions. Cela signifie apprendre à se détendre en se relaxant physiquement. Une fois que les enfants commencent à sentir qu’ils peuvent se contrôler physiquement et mentalement, ils cherchent à parler avec quelqu’un, au sujet de la pénible expérience qu’ils ont vécue. Ils commencent à se sentir capables de dialoguer à propos de leur expérience, du moins avec cette personne. Et c’est en parlant avec quelqu’un des durs moments qu’ils ont traversés que les enfants apprennent à rééquilibrer leur esprit.



Radio Japon :
Vous venez d’entendre les réflexions de Yoshiki Tominaga de l’université d’éducation de Hyogo. »

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Une réponse à Japon 2011- Après le déluge/28

  1. Christine dit :

    J’ai bien tout lu Ha Ha

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