Japon 2011- Après le déluge/83

 L’Isle le 27 juin :             Ce bulletin NHK Word du 27 juin aborde l’inquiétude du gouvernement au sujet des personnes potentiellement contaminées par les radiations. …  internes. Une grande campagne d’examens et de contrôles vient de s’engager dans la préfecture de Fukushima. Egalement dans ce bulletin, quelques mots sur les circuits de refroidissement qui posent des problèmes, ainsi que sur la baisse de fréquentation dans la restauration depuis trois mois … En fin d’article une interview (vidéo) de Michelle Ravisi, députée Européenne « Europe Ecologie » de retour du Japon, nous parle des difficultés que rencontrent les techniciens de Tepco.

Mise à jour le 27 juin à 22h03 (local)

« Le circuit de refroidissement utilisant de l’eau décontaminée a été arrêté

L’opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi a annoncé avoir suspendu, 90 minutes après l’avoir mis en fonctionnement, un système qui devait utiliser de l’eau décontaminée comme liquide refroidisseur.



Le système de circulation d’eau qui devait refroidir les réacteurs avait commencé à fonctionner lundi après-midi.



La compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a annoncé que de l’eau fuyait à la jointure de tuyaux et qu’elle était actuellement en train de rechercher la cause du problème.

A Fukushima, des examens pour mesurer la radioactivité interne des résidents

Certains résidents de la préfecture de Fukushima subiront des examens destinés à mesurer leur degré de contamination radioactive interne. L’exposition interne peut-être causée par l’inhalation ou la consommation de substances radioactives, ou peut faire suite à des blessures de la peau.



Une fois dans le corps, les substances radioactives sont peu à peu excrétées, c’est pourquoi des examens d’urine seront menés afin de déterminer le degré d’exposition.



Les personnes examinées devront également entrer dans un appareil, l’anthropogammamètre, qui analysera le degré de radiation émis depuis l’intérieur de leur corps et déterminera le type de substances radioactives encore présentes dans leur organisme.



Le degré de radiation interne sera également estimé avec l’aide d’un questionnaire, qui permettra de déterminer quand et comment les personnes examinées sont susceptibles d’avoir été exposées à des substances radioactives.

Les examens médicaux destinés aux personnes potentiellement contaminées par les radiations ont commencé

Les contrôles de santé ont commencé pour les personnes susceptibles d’avoir été exposées sévèrement à la contamination radioactive émanant de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.



Dix personnes ont subi des examens lundi dans un centre spécialisé proche de Tokyo. Les autorités prévoient de contrôler plus de deux millions de résidents de la préfecture de Fukushima.



Les premiers examens concerneront environ 28 mille résidents de trois municipalités situées à proximité de la centrale : le village d’Iitate et les villes de Kawamata et de Namie. Des taux de radiation relativement élevés ont été mesurés dans ces trois localités.



Les personnes examinées devront donner des détails sur leur vie quotidienne depuis l’accident nucléaire du 11 mars afin qu’une estimation puisse être faite de leur degré d’exposition aux radiations.



Plus de 2900 personnes devront également se soumettre à un examen anthropogammamétrique, qui permettra de déterminer leur degré de contamination radioactive interne.



La généralisation des contrôles de santé à tous les résidents de la préfecture devrait commencer en août.

Commentaire : les contrôles de santé à Fukushima

Nous avons demandé aujourd’hui au vice-directeur de l’Institut du réacteur de recherche de l’université de Kyoto, Sentaro Takahashi, de nous parler des contrôles de santé pour les habitants de la préfecture de Fukushima, qui ont commencé lundi. L’objectif est de détecter une éventuelle exposition aux radiations. M. Takahashi est un expert des contrôles de sécurité liés aux radiations.



Radio Japon


Pourriez-vous nous expliquer en quoi consistent ces contrôles de santé ?

 

Sentaro Takahashi


Il y a deux types d’exposition aux radiations : l’exposition externe, c’est-à-dire une exposition aux rayonnements ionisants et l’exposition interne provoquée par l’inhalation de substances radioactives en suspension dans l’air ou l’ingestion de denrées alimentaires contaminées par les radiations.


Dans la préfecture de Fukushima, les taux de radiation dans certaines zones atteindraient ou dépasseraient même 20 millisieverts. C’est le niveau annuel maximal autorisé par le gouvernement dans les situations d’urgence. Dans de telles conditions, il est important de vérifier à plusieurs reprises les niveaux possibles d’exposition aux radiations pour chaque habitant, afin que les autorités puissent utiliser les données et prendre des mesures appropriées.



Radio Japon


Certains critiques se demandent si des données précises peuvent vraiment être obtenues grâce à des examens commencés trois mois après le début de la crise. Quelle est votre opinion sur la question ?



Sentaro Takahashi
Il est vrai que des voix se sont élevées dans ce sens. Mais l’exposition approximative aux radiations peut être estimée en examinant simplement certains détails de la vie quotidienne des habitants, en leur demandant par exemple où ils sont allés dans la journée avant de rentrer chez eux un jour particulier. Des informations plus détaillées, concernant par exemple le temps passé à l’extérieur, ne seraient pas vraiment essentielles.


Je pense que les derniers contrôles, même effectués maintenant, peuvent produire des données suffisantes sur l’exposition aux radiations.


Au Japon, des examens similaires ont été mis en place, après un certain temps, pour les victimes des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, ainsi que pour les personnes affectées par des accidents qui se sont produits dans le passé, dans des installations nucléaires.


Les habitants de Fukushima peuvent se référer aux données des derniers examens de santé pour évaluer la façon dont ils ont été exposés aux radiations dans leur vie quotidienne et envisager des mesures pour minimiser leur exposition aux radiations à l’avenir.



Radio Japon


Y a-t-il des mesures particulières que le gouvernement et les administrations locales devraient prendre, concernant les contrôles ?



Sentaro Takahashi


Les municipalités qui offrent les examens de santé doivent faire attention à ne pas trop insister sur les données numériques lorsqu’ils publieront les résultats.


Mettre l’accent sur les seuls chiffres, notamment le niveau moyen d’exposition aux radiations et les risques pour la santé sous forme de pourcentage pourrait susciter des craintes injustifiées au sein de la population.


La limite annuelle actuelle d’exposition aux radiations est fixée à 20 millisieverts, mais il s’agit de la limite pour les travailleurs du nucléaire qui subissent des contrôles fréquents. Elle ne concerne pas les citoyens ordinaires. 
La Commission internationale sur la radioprotection a fixé elle aussi à 20 millisieverts la limite pour les situations d’urgence.


Mais la commission autorise seulement une telle exposition à condition que les taux de radiation puissent être réduits dans un proche avenir à la limite permise de 1 millisievert pour les situations non urgentes.


Pour s’assurer que les habitants puissent vivre sans craindre les radiations, des mesures doivent être prises pour limiter l’exposition annuelle à 1 millisievert, conformément à la loi.



C’était Sentaro Takahashi, vice-directeur de l’Institut du réacteur de recherche de l’université de Kyoto.

Les ventes des restaurants en baisse pour le troisième mois consécutif

Les ventes sont en baisse pour le troisième mois consécutif dans les secteurs de la restauration et de la restauration rapide alors que les effets de la double catastrophe du 11 mars continuent de se faire sentir.



L’Association japonaise des services alimentaires a affirmé lundi que le chiffre des ventes de 207 chaînes de restauration dans l’ensemble du pays avait accusé une baisse de deux pour cent par rapport au mois de mai 2010.



Cette baisse est attribuée d’une part au déclin de fréquentation consécutif au désastre du 11 mars, d’autre part aux récents cas d’intoxications alimentaires qui ont touché une chaîne de restaurants spécialisée dans les grillades.



Selon l’association, les clients retournent peu à peu dans les restaurants et la situation s’améliore progressivement. Cependant, poursuit-elle, de possibles coupures d’électricité pendant l’été rendent le rétablissement du secteur incertain. »

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