Fukushima: Toshiba va traquer …

 27 mars 2015

Fukushima: Toshiba va traquer la dispersion des muons pour localiser le combustible fondu

Le conglomérat japonais Toshiba a présenté vendredi un immense dispositif pesant 40 tonnes et permettant de mesurer la dispersion de particules cosmiques muons afin de localiser le combustible fondu (corium) des réacteurs de la centrale accidentée de Fukushima.

Nul pour le moment ne sait en effet où s’est enfoncée cette matière des coeurs fondus, si elle est encore dans l’enceinte en béton de chacun des trois réacteurs incriminés, comme l’estime Tepco, ou si elle l’a déjà traversée, comme le craignent certains experts.

Les muons, cousins des électrons, sont des particules de haute énergie et charge négative, difficiles à arrêter, sauf par une matière très dense, comme l’est le combustible radioactif.

Toshiba dit avoir conçu une approche nouvelle de mesure de la dispersion de ces muons face à la matière, avec le concours d’un organisme japonais, l’IRID, créé pour développer des technologies spéciales afin de démanteler le complexe atomique ravagé Fukushima Daiichi.

Dans les faits, les muons voyageront entre deux imposants « sandwiches » de 20 tonnes et 8 mètres de haut chacun, constitués de différentes couches de tubes de matériaux spéciaux et truffés de cartes électroniques. Ils seront placés en vis-à-vis de chaque côté du réacteur 2 dont le combustible a fondu, pour tenter de « voir » par une reconstitution informatique où se trouve le corium, en quelle quantité et dans quel état.

Cette technique, qui sera employée à Fukushima Daiichi dans le courant de l’année, s’appuie sur des travaux initialement réalisés au laboratoire américain de Los Alamos.

« Notre système, contrairement à un autre testé dernièrement, permet d’observer la forme et la quantité du combustible à partir de débris de seulement 30 cm de côté », a expliqué à l’AFP l’ingénieur Naoto Kume, lors de la présentation dans un centre de recherches de Toshiba à Yokohama, en banlieue de Tokyo.

Cette technique est différente de celle qui vient d’être utilisée par une autre équipe de recherche à la centrale accidentée pour confirmer que tout le combustible du coeur du réacteur 1 était fondu et tombé, sans que l’on sache où.

La récupération du corium issu de la fusion des coeurs des tranches 1, 2 et 3 constituera l’opération la plus délicate et la plus longue du processus de démantèlement engagé.

Selon les prévisions actuelles de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) et du gouvernement japonais, il faudra entre 20 et 30 ans uniquement pour procéder à ce retrait qui, dans le meilleur des cas, ne pourra pas débuter avant 2020.

kap/alc

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