FUKUSHIMA. Des cancers de la thyroïde plus précoces, plus nombreux et plus graves chez les enfants
06 OCTOBRE 2014 | PAR PHILIPS MICHEL

Nous savions déjà que l‘apparition des cancers de la thyroïde chez les enfants de Fukushima avait été plus précoce qu’à Tchernobyl. A peine 3 ans après la catastrophe, on commençait déjà à en observer. Lire ici. Auparavant, l’idée des scientifiques était que ce type de cancer, après un accident nucléaire, mettait au moins 4 ou 5 ans pour apparaitre.
De plus, la fréquence de ces cancers était alarmante : 100 fois plus fréquents qu’en « temps normaux ».
On savait que ces cancers touchaient préférentiellement les enfants, des organismes où les divisions cellulaires sont plus nombreuses que chez les adultes. Fukushima l’a amplement confirmé.
A Fukushima, non seulement le relevé de fréquence des cancers de la thyroïde chez les enfants a explosé rapidement après l’accident, mais le suivi des enfants a montré que, avec le temps, de plus en plus de nouveaux cancers apparaissaient.
Première confirmation en mai 2014, ici.
Seconde confirmation en août 2014. Lire ici. Nous en étions à 104. Cancers plus précoces mais donc aussi plus fréquents.
Nous apprenons aujourd’hui que, au sein de cette population d’enfants touchés par un cancer de la thyroïde, dans 2 cas, à l’occasion de l’opération, il a été mis en évidence des métastases pulmonaires. Cette découverte tendrait à accréditer l’idée que ces cancers sont particulièrement agressifs. Tout se passe comme si, non seulement, ces cancers apparaissaient rapidement mais qu’ils étaient également plus « méchants ». Lire ici.
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A ces mauvaises nouvelles, il faut ajouter la volonté évidente des autorités pour en faire connaitre le moins possible. Il s’agit, en l’occurrence, de la mise en application d’une loi visant à réduire au maximum la publication d’informations concernant Fukushima et ses suites : à partir de décembre, un simple tweet pourra envoyer quelqu’un en prison ! Lire ici.
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Rappelons enfin que tout est fait pour « déplacer » les responsabilités vers les populations concernées par la catastrophe. Lire à ce sujet l’article d’une universitaire française vivant au Japon, Mme Asanuma Brice. Tout se passe comme si la responsabilité des conséquences de la catastrophe (radiations, retour au domicile abandonné,…) revenait à ceux qui en sont les victimes ! Une véritable manipulation des esprits.