Japon 2014 – Fukushima/297

Japon: Pas assez de bus pour évacuer la population en cas d’accident nucléaire

Avant d’autoriser le rédémarrage d’une centrale nucléaire, les préfectures et communes japonaises doivent préparer un plan d’évacuation des populations pour le cas d’un accident nucléaire.

Certaines préfectures sont en train de s’apercevoir qu’elles ne pourront pas disposer de suffisamment d’autocars pour assurer une évacuation.
Les cars seraient destinés à ceux qui n’ont pas de voiture ou à ceux qui nécessitent des soins.
Il serait nécessaire de signer des accords avec les compagnies privées

un exercice d'évacuation

La centrale de Sendai, préfecture de Kagoshima, a passé les tests techniques pour redémarrer. La préfecture ne disposerait que du quart des autocars nécessaires à évacuer les habitants.

A Satsuma-Sendai et à Ichiki-Kushikino il faudrait 415 bus de 30 à 50 passagers pour évacuer tous les habitants dans le rayon des 10 km.
Les municipalités n’ont que peu d’autocars et devraient passer des accords avec les compagnies privées. Les compagnies affirment qu’elles ne pourraient en fournir que 100.
Pour évacuer les habitants dans un rayon de 30 Km, il en faudrait encore bien plus.

Dans la préfecture de Shimane il faudrait plus de 5.000 bus. Il n’y en aurait que 500 de disponible.
Dans le rayon des 30 km autour des centrales de Shimane et Tottori, il y a 470.000 habitants à évacuer.

Problème supplémentaire: la sécurité des chauffeurs.

Légalement ils ne doivent pas être exposés à plus de 1mSv/an.
Les compagnies prendront-elles la responsabilité d’envoyer leurs chauffeurs dans des zones hautement contaminées ? Comment assurer leur sécurité ?
Un syndicat de conducteurs s’oppose au plan tant que des mesures de sécurité pour les chauffeurs ne sont pas prévues.

De plus, la distribution de pastilles d’Iode stable n’est pas non plus encore organisée.


D’après un article de l’Asahi Simbun du 27 Septembre 2014
http://ajw.asahi.com/article/0311disaster/fukushima/AJ201409270012


Note

L’évacuation massive des populations sous les retombées nucléaires
est un très gros problème.

Il faut déterminer qui on évacue, qui on laisse sur place.

Les calculs de contamination des habitants sont incertains; c’est selon la quantité et la qualité des radionucléides émis et à quelle heure; selon la météo qui par définition est variable; c’est aussi selon de savants calculs d’irradiation qui sont assez incertains et dont les modalités sont contestées.

Enfin il y a les critères politiques: en Europe comme ailleurs, il est admis par les « autorités » que la population peut sans problème supporter jusqu’à 100mSv/an en cas d’accident. Si les calculs sont en dessous de ce chiffre, les populations seront laissés sur place. Ce chiffre de 100mSv/an arrange le lobby nucléaire et les gouvernements mais il est vivement contesté par les scientifiques indépendants.

On passe ensuite à la logistique de l’évacuation:

Déterminer la destination de chaque véhicule, gestion des embouteillages et des accidents de circulation (au Japon il y a aussi le problème des routes détruites par un tremblement de terre, un tsunami, une éruption volcanique); intempéries possibles: pluies, neige, verglas; lieux d’accueil; Alimentation, lieux d’hygiène; Soins pour les gens qui en auront besoin; accompagnement et soins de ceux qui sont en fauteuil roulant; Évacuation des malades alités, des patients en soins intensifs…etc…On distribue de l’iode , comment? à qui ?

Une telle évacuation massive prend de 2 à 6 jours

Et après ?

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