Japon: premier feu vert technique pour la relance de deux réacteurs
(©AFP / 10 septembre 2014 05h23)
Tokyo – L’autorité japonaise de régulation nucléaire a validé mercredi pour la première fois la sûreté de deux réacteurs atomiques de l’ouest du Japon, donnant ainsi son feu vert technique pour leur relance, qui exige néanmoins encore le passage de plusieurs obstacles.
Lors d’une réunion régulière des membres de cette instance indépendante, la dernière version d’un rapport de certification des réacteurs Sendai 1 et 2 (situés dans le sud-ouest) a été examinée, après la prise en compte de commentaires publics.
Il a fallu près de 14 mois pour que le régulateur passe en revue l’état de ces deux tranches afin de se prononcer sur leur sûreté.
Tous les réacteurs du Japon (48 sans compter les six saccagés de Fukushima Daiichi) sont actuellement stoppés, et ce depuis près d’un an.
Les procédures, longues et fastidieuses, de certification ont été rendues nécessaires par l’entrée en vigueur mi-juillet 2013 de nouvelles normes durcies après l’accident de Fukushima en mars 2011.
Les unités Sendai 1 et 2, exploitées par Kyushu Electric Power, ont bénéficié d’un traitement prioritaire car le dossier était jugé plus simple à étudier que celui d’autres réacteurs.
L’autorité se borne toutefois à dire si les installations sont techniquement sûres. Il reste en outre encore quelques examens techniques des travaux envisagés et équipements. Il revient ensuite aux dirigeants politiques locaux et nationaux d’autoriser le redémarrage.
Puisque la volonté du gouvernement de droite de Shinzo Abe est de relancer tous les réacteurs jugés sûrs par l’autorité de régulation, l’étape la plus délicate à franchir risque d’être l’opposition d’une partie de la population locale.
La nouvelle ministre de l’Industrie, Yuko Obuchi, chargée de ce dossier, a d’ores et déjà indiqué qu’elle allait faire de son mieux pour convaincre les citoyens que l’énergie nucléaire était indispensable.
Les observateurs estiment que les réacteurs Sendai 1 et 2 pourraient être remis en exploitation vers décembre.
Les antinucléaires sont quant à eux bien décidés à en découdre.
Le gouvernement ignore les leçons de Fukushima et essaie de faire revenir la nation à sa dépendance à l’énergie nucléaire, dangereuse et peu fiable. C’est la politique énergétique la pire pour l’avenir du Japon, se plaint Kazue Suzuki, de l’organisation écologiste Greenpeace Japon.
Le gouvernement devrait concentrer ses efforts sur la gestion de la catastrophe nucléaire en cours à Fukushima, le soutien de ses victimes, et abandonner ses plans pour relancer les réacteurs nucléaires, insiste la militante.
KYUSHU ELECTRIC POWER/ 10 septembre 2014 05h23)