Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a entamé une tournée européenne. Il doit se rendre notamment en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France et en Belgique. Il est perçu comme un dur.
Shinzo Abe et son épouse – Belga Image
Shinzo Abe est considéré comme un ultra-conservateur au discours nationaliste. Depuis son arrivée au pouvoir, fin 2013, il ambitionne le retour du Japon sur la scène internationale.
Il a pris les rênes d’un pays traumatisé par le tsunami et la catastrophe de Fukushima. Un pays en pleine crise économique, avec un chômage en hausse et une population vieillissante. Il a directement mis en place les « Abenomics ». Des mesures destinées à relancer l’économie. Dans un premier temps, ce plan de relance a bien marché. Mais, aujourd’hui, il suscite des doutes.
Du coup, le Premier ministre japonais a délaissé les sujets économiques au profit d’un discours nationaliste. Il utilise une rhétorique musclée aux relents nostalgiques.
Le Premier ministre japonais joue la carte nationaliste
Comme l’économie du Japon stagne, Shinzo Abe a fait un tour de vis ultranationaliste. Il a augmenté le budget de la défense. Il souhaite également réviser la Constitution pacifique imposée par les Etats-Unis en 1947. L’idée est de doter le Japon d’une véritable armée. Ce qui risque de raviver les tensions avec la Chine et les deux Corées.
Le Premier ministre japonais a aussi fait une offrande au sanctuaire de Yasukuni. Ce lieu controversé honore les morts pour la patrie, dont 14 criminels de guerre condamnés après 1945. Imaginez… C’est comme si la Chancelière allemande Angela Merkel se rendait sur les tombes de criminels nazis.
La visite de Shinzo Abe a provoqué la colère de la Chine et de la Corée du Sud qui parlent de provocation. Pour la première fois, les Etats-Unis, alliés proches du Japon, ont aussi affiché leur mécontentement face à ce geste.
Sa femme est un personnage atypique
Aki Abe représente tout le contraire de son mari. Elle se considère comme un parti d’opposition dans son ménage. Elle était le week-end dernier à la Gay Pride de Tokyo. Elle insiste aussi sur une augmentation des salaires des Japonaises.
Elle est opposée à la réouverture des centrales fermées depuis la catastrophe de Fukushima, alors que son mari est un pro nucléaire. Et, pendant que son époux se brouille avec la Corée du Sud, elle dit adorer la musique et la cuisine coréenne.
Bref, dans l’intérêt des Japonais, de l’Asie et de tout le monde, le Premier ministre japonais devrait beaucoup plus écouter sa femme.
Nicolas Willems