Des traces de radiation de Fukushima devraient bientôt atteindre la côte ouest américaine
19/03/2014 12:14 (Par Sandra BESSON).
Les scientifiques ont déployé un réseau de volontaires pour prélever des échantillons d’eau sur les plages le long de la Côte Ouest des Etats-Unis dans l’espoir d’avoir un aperçu détaillé des faibles taux de radiation qui traversent l’océan depuis le tsunami de 2011 qui a dévasté la centrale nucléaire de Fukushima au Japon.
Le risque pour la santé publique étant extrêmement faible, l’effort consiste davantage à perfectionner les modèles informatiques qui permettront de mieux prévoir les déversements chimiques et de radiation à l’avenir plutôt que de détecter une réelle menace, d’après ce qu’ont indiqué des chercheurs.
Les agences fédérales ne prélèvent pas d’échantillons sur les plages. L’Etat de Washington ne teste pas l’eau de l’océan pour mesurer les taux de radiation, d’après ce qu’a indiqué le porte-parole du Département de la Santé du gouvernement américain, Donn Moyer. L’Etat d’Oregon mène une campagne d’échantillonage mais à la recherche de taux de radiation plus élevés, plus proches des standards fédéraux en matière de santé, a déclaré le physicien Daryl Leon.
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Le modèle prévoit des taux de caesium 137 compris entre 30 et 2 Becquerels par mètre cube d’eau de mer d’ici le moment où le nuage atteindra la Côte Ouest![]() |
Le tsunami de Mars 2011 au large du Japon avait inondé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, provoquant le déversement d’eau contaminée dans l’océan Pacifique. Des taux de radiation ont été mesurés dans le lait et l’eau de pluie aux Etats-Unis peu de temps après. Mais les éléments se déplacent bien plus lentement dans l’océan.
« Nous savons qu’il y a de l’eau contaminée qui s’échappe de là-bas, même encore aujourd’hui » a déclaré Ken Buesseler, un scientifique de l’Institution Océanographique Woods Hole dans le Massachusetts.
En fait, il s’agit de la plus grande quantité de liquide radioactif à s’écouler dans l’océan, selon lui.
« Ce que nous ne savons pas vraiment c’est à quelle rapidité et quelle quantité est transportée dans le Pacifique » a-t-il ajouté. « Oui, les modèles nous disent que ce sera sans danger. Oui, les taux que nous attendons au large de la côte des Etats-Unis et du Canada devraient être faibles. Mais nous avons besoin de mesures, surtout maintenant que le nuage commence à arriver le long de la Côte Ouest.
Dans un email envoyé depuis le Japon, Ken Buesseler a déclaré qu’il espérait que les échantillons continueront à être prélevés tous les deux à trois mois pendant les deux à trois prochaines années.
Deux modèles différents ont été publiés dans des journaux prévoyant la propagation d’isotopes radioactifs de caesium et d’iode en provenance de la centrale nucléaire de Fukushima. Un modèle, baptisé Rossi et all, montre la tête du nuage frappant la côte Ouest depuis le sud-est de l’Alaska jusqu’au sud de la Californie d’ici le mois d’avril. L’autre modèle, baptisé Behrens et all, montre le nuage frappant le sud-est de l’Alaska, la Colombie britannique, et l’Etat de Washington d’ici Mars 2016.
Les isotopes ont été détectés à des taux très faibles dans un point d’échantillonnage au Canada, loin en mer, et ce de manière plus précoce que les modèles ne le prédisent, mais ces taux n’ont pas encore été signalés dans les prélèvements faits sur la plage, d’après Kathryn A. Higley, directeur du Département d’Ingénierie Nucléaire et de Physiques la Radiation pour l’Université d’Oregon.
Le modèle Rossi prévoit des taux légèrement supérieurs aux retombées des armes nucléaires testées dans les années 1960. Le modèle de Behrens prévoit des taux plus faibles comme ceux mesurés dans l’océan dans les années 1990, après que la radiation se soit dissipée.
Le modèle prévoit des taux de caesium 137 compris entre 30 et 2 Becquerels par mètre cube d’eau de mer d’ici le moment où le nuage atteindra la Côte Ouest.
Les standards fédéraux pour l’eau potable sont de 7400 Becquerels par mètre cube, d’après ce qu’a indiqué Daryl Leon.


