Une barrière de glace pour les eaux radioactives
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Par La Voix de la Russie | Au Japon, sur la centrale nucléaire Fukushima-1, on a commencé à créer une couche artificielle de glace. Cela devra protéger l’océan contre les eaux souterraines polluées par la radiation. La première étape, c’est la pose des tuyaux d’acier à la profondeur de 30 mètres. Après cela, un liquide refroidissant circulera dans ces tuyaux, ce qui doit permettre de créer dans le sol une sorte de muraille de glace barrant la voie aux eaux radioactives.
Pour cela, à la profondeur de 30 mètres, l’azote liquide circulera dans les tuyaux. La construction d’un énorme congélateur souterrain, c’est une belle idée, mais cela ne résoudra pas complètement le problème de la fuite d’eau radioactive, croit le directeur général du Fonds de la sécurité énergétique nationale Konstantin Simonov.
Du point de vue technologique, la glace devra devenir une barrière sur la voie des fuites radioactives. Bien sûr, des questions surgissent. Nous avons affaire aux substances radioactives pour lesquelles la glace n’est pas un obstacle. « Une muraille de glace », c’est une belle idée, mais toute personne qui comprend les processus des radiations se rend compte que la glace ne protégera pas contre les fuites radioactives. La conservation complète de la centrale est nécessaire.
Les experts sont inquiets : le puits technique d’où étaient prélevés les spécimens radioactifs se trouve à une quarantaine de mètres de l’océan. Alors, on ne peut pas exclure la pénétration des eaux polluées dans le Pacifique. Déjà, presque la moitié de tous les poissons aux alentours de la centrale contiennent des métaux dangereux. Mais ce n’est pas tout. Récemment, les traces des combinaisons chimiques provenant de Fukushima étaient trouvées chez les baleines et les poissons à un millier de kilomètres de la centrale, a noté le vice-président du comité de la Douma d’Etat sur les ressources naturelles et l’écologie Maxime Chingarkine.
Il est impossible de lutter contre la pollution radioactive des organismes biologiques. En raison de leurs propriétés chimiques et physiques, les matières radioactives remplacent efficacement les matières naturelles. Ainsi, au lieu du phosphore, le strontium est incorporé dans l’organisme. La radiation s’accumulera constamment dans les organismes biologiques, si les rejets des eaux radioactives dans l’océan continuent. Si les réacteurs ne sont pas démontés, cela se fera constamment.
Au Japon, on fait semblant de contrôler la situation. On assure que les problèmes sur la centrale n’empêcheront pas de tenir en 2020 les JO à Tokyo. Les Japonais oublient les pronostics des experts : il faut au moins une quarantaine d’années pour liquider les suites de l’accident. Il est dur d’imaginer ce qui pourra avoir lieu entre-temps. Donc, le Pays de Soleil Levant aura du mal à résoudre le problème sans l’aide du programme international du sauvetage de Fukushima, croient les spécialistes.