Le prix de Fukushima: le poisson est maudit (et le sushi aussi…) |
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Tsukiji Fish Market
L’accident dans la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, il y a deux ans, a eu une conséquence catastrophique sur l’intérêt que le monde entier porte à la cuisine de ce pays. Par peur de suites d’une éventuelle contamination radioactive, beaucoup de consommateurs se sont détournés de leur plaisir de consommer la cuisine japonaise. En Corée du Sud, entre- temps, toute importation de poisson et de produits de la mer provenant du Japon a été interdite. Cela a eu des conséquences graves, car le poisson n’est pas seulement un élément essentiel de l’art culinaire japonais, mais il représente aussi un des plus importants secteurs d’exportation du pays. Jusqu’à la catastrophe de la centrale nucléaire, le Japon gérait une des plus importantes flottes de pêche au monde. Le pays représentait, selon les estimations du magazine Forbes, environ 15% de la pêche mondiale. Ce secteur a été fortement menacé par la catastrophe, même si selon les observateurs, on note une timide reprise au vu de certains indicateurs. Vu que les consommateurs par peur de la radioactivité ont mis largement un frein à leur enthousiasme pour la cuisine japonaise, les pêcheurs sont obligés de vendre à perte une grande partie de leurs prises. Yamashike Yosuke, professeur d’ingénierie de l’environnement à l’Université de Kyoto, fait remarquer que dans les environs de la centrale touchée par l’accident, on peut enregistrer sur le fond de la mer une importante contamination, avec une forte concentration en césium radioactif. La contamination était, en grande partie, due à la fuite d’eau de refroidissement du système hydraulique de la centrale. On a craint que cette radioactivité ne continue à se répandre dans l’Océan Pacifique. Il est possible que 5 préfectures soient touchées par la contamination. Ce fait menace de nombreuses entreprises de pêche, qui produisent environ 40.000 tonnes de poisson par an. Les compagnies de pêche de la préfecture de Fukushima sont donc maintenant obligés de contrôler l’éventuelle contamination de leurs prises. « Lors de chaque pêche, un échantillon est prélevé à des fins de tests », déclare un porte-parole du secteur. « Même la plus petite indication d’une possible irradiation est suffisante pour rejeter toute la pêche et la détruire. Mais jusqu’à présent, on n’a encore constaté aucune contamination. Le poisson japonais est sûr ». Il semble cependant difficile de convaincre le public que le poisson japonais est tout à fait sain, malgré les efforts des autorités pour affirmer que le problème est sous contrôle. Aleksey Yaroshevsky, éditeur du magazine Russia Today, dit au contraire avoir constaté que dans le port de Soma, à quelques kilomètres du site nucléaire, chaque pêche effectuée dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale est automatiquement détruite à cause du danger d’irradiation. « Selon l’économe Hirokai Kurasaki, les pêcheurs concernés sont dédommagés pour leurs pertes par Tepco, exploitant de la centrale », ajoute-t-il. « Les pêcheurs ne sont donc pas tentés de faire de la publicité quant au problème. Certaines quantités de poisson seraient d’ailleurs proposées à la vente dans de petits magasins », pense Kurasaki. ✔ En juin 2012, la National Academy of Sciences a publié un rapport choquant qui révélait que des thons rouges avaient amenés des éléments radioactifs en Californie. ✔ Déjà en 2012, le Vancouver Sun rapportait que du césium-137, un isotope radioactif instable de césium, avait été retrouvé dans un pourcentage important du poisson que le Japon vend au Canada : dans 73% des maquereaux, 93% des thons et 92% des sardines. (Entre-temps, l’article a disparu du journal). |
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