Enquête à Fukushima pour estimer le nombre futur de victimes
Quel sera le bilan réel de cette catastrophe ? Alors que le tremblement de terre et le tsunami ont fait plus de 20.000 morts, le nombre de victimes de la radioactivité est encore une question à laquelle les scientifiques chargés du suivi médical des habitants ont du mal à répondre.

Un centre d’appel a été mis en place après l’accident de Fukushima © Radio France – Anne-Laure Barral
L’université de médecine de Fukushima, à 50 km de la centrale, a monté un centre d’appel avec une dizaine d’opérateurs régulièrement en contact avec les 400.000 habitants qui ont répondu aux questionnaires envoyés après l’accident nucléaire.
Ils devaient notamment dire ce qu’ils avaient fait pendant la dizaine de jours qui ont suivi les explosions à la centrale. Ces enquêtes menées par l’université sont destinées avant tout à déterminer jusqu’à quel point les deux millions d’habitants de la région ont pu être exposés : s’ils ont mangé des légumes de leur jardin, s’ils sont beaucoup sortis.
Il ne faut pas compter sur une étude exhaustive d’autant que beaucoup de familles se sont séparées. Mais il y a une donnée qui sera sans appel, c’est le nombre de cancers de la thyroïde chez les enfants. « L’iode 131 se fixe sur la thyroïde, cela peut être un facteur déterminant qu’il faut suivre à l’avenir« , explique le professeur Suzuki, chargé de ce suivi.
Une étude terminée d’ici deux ans
L’université de médecine a diagnostiqué 60 cas de cancer de la thyroïde dont six confirmés. Mais elle devrait terminer, d’ici deux ans, une première étape de son étude sur le sujet. Cette étude servira de base pour voir l’évolution du nombre de cancers imputables au nuage radioactif.
Le retour des habitants dans des territoires décontaminés est une question aussi délicate en ce moment. Le retour est possible à condition que la radioactivité n’excède pas 20 millisievert/ an. Le seuil limite pour les travailleurs du nucléaire en France. Les enfants en croissance sont plus sensibles à la contamination radioactive. Leurs parents sont donc toujours confrontés à un choix difficile s’ils veulent revenir dans leur village d’origine.