Dans les zones évacuées de Fukushima
Depuis cet été, les 700 km2 inhabitables autour de la centrale de Fukushima ont été divisés en trois : des zones de préparation au retour des habitants dès l’an prochain, des zones à décontaminer à long terme et une zone rouge où les autorités ont du mal à admettre qu’il n’y aura sans doute jamais de retour possible.

Des magasins éventrés montrent l’évacuation précipitée © Radio France – Anne-Laure Barral
À Tomioka, une ville à quelques kilomètres à peine de la centrale, les vitrines de magasins éventrées montrent à la fois les dégâts du tremblement de terre, du tsunami mais aussi de l’évacuation précipitée à cause de l’accident nucléaire.
La gare n’a plus de bâtiment, emporté par la vague. Mais dans les maisons encore debout, on voit les jardins à l’abandon. Dans la zone rouge, il y a des restaurants où il reste les couverts sur les tables. « C’est très émouvant. Cela fait forcément penser à Tchernobyl », témoigne Jacques Repussart, le patron de l’IRSN, venu en visite avec son équipe à Fukushima.
Travaux de décontamination

Une machine test pour des travaux de décontamination © Radio France Anne-Laure Barral
Mais par endroit, le gouvernement japonais a autorisé le retour des habitants après des travaux de décontamination pour faire baisser la radioactivité. Des armées d’ouvriers en combinaison et masque de protection grattent la terre pour l’entreposer un peu partout dans des champs ou sur des parkings. En tout, ces chantiers pourraient générer 55 millions de tonnes de déchets radioactifs. C’est cent fois le site de Diguleville dans la Manche.
L’enjeu des travaux est de faire baisser le seuil de la radioactivité à 20 millisievert par an, le seuil limite pour les travailleurs du nucléaire en France. Un seuil qui fait débat chez les habitants. « Moi je retourne chez moi toutes les semaines, je m’y sens bien« , estime Norio Kano, le maire de Idate. Quand on a tout perdu, la radioactivité est un risque que l’on veut bien prendre.