Immersion à Fukushima avant une grande opération de démantèlement
Par Joël Legendre , La rédaction de RTL.fr | Publié le 10/11/2013 à 15h58 | RTL Monde
Joel Legendre à la centrale de Fukushima le 7 novembre 2013.
Crédit : RTL
REPORTAGE – Le correspondant de « RTL », Joël Legendre, a pu pénétrer à l’intérieur du réacteur 4 de la centrale de Fukushima, où la délicate évacuation des combustibles doit commencer prochainement.
Deux ans et demi après la catastrophe de Fukushima au Japon, le correspondant de RTL, Joël Legendre est le seul journaliste francophone à avoir pu pénétrer à l’intérieur du réacteur 4 de la centrale. Une opération délicate doit commencer dans les jours qui viennent : l’évacuation des barres d’uranium toujours plongées dans leur piscine de refroidissement.
Deux ans et demi après la catastrophe, la zone est toujours interdite. Et les opérations de sécurisation continuent. Tepco, l’exploitant de la centrale, confirme que la situation est toujours très difficile mais qu’après les tests sur le réacteur 4, le démantèlement des combustibles va pouvoir commencer.
Des centaines d’assemblages de combustibles usés
Dans la salle de commandement de l’opération, la journée démarre par un contrôle de sécurité. Pour pénétrer sur le site, les visiteurs doivent être équipés de tenues de protection : masque, casque et plusieurs épaisseurs de gants et chaussettes.
La piscine de stockage du réacteur 4 est saturée : 1.331 assemblages de combustibles usés et 202 assemblages de combustible « frais » y sont immergés dans des casiers. Il ne faut surtout pas que le niveau de la piscine baisse, sinon le carburant nucléaire risque de chauffer.
Ces assemblages de combustibles vont être extraits de leurs casiers vers un caisson sécurisé de 91 tonnes, tout cela dans la piscine. Le caisson sera ensuite levé à l’aide d’une grue géante et transporté en camion vers une piscine plus sécurisée située à proximité.
Une opération risquée
Ce qui compte pour Tepco, c’est d’être capable de récupérer les combustibles en douceur. Car un incident affecterait le calendrier de l’ensemble du démantèlement. L’opération, menée par des experts, prendra au moins an.
Le patron des opérations assure qu’il est impossible qu’une autre catastrophe se produise et que les installations sont faites pour résister à un séisme aussi fort qu’en 2011.
Le 11 mars 2011, le Japon a été secoué par le tremblement de terre le plus violent depuis 140 ans. Ce séisme a été suivi d’un terrible tsunami provoquant la mort de 16.000 personnes et 3.000 disparus. Deux réacteurs de la centrale de Fukushima sont entrés en surchauffe et ont explosé. La catastrophe a été classé niveau 7, l’équivalent de Tchernobyl.