Japon 2013 – Après le déluge/38

Lundi 25 février:

Fukushima-Daiichi : mais au fait, d’où viennent donc ces « sédiments » retrouvés avant-hier ?

Tepco a poursuivi aujourd’hui comme prévu les investigations au niveau de la salle du tore de suppression de l’ex-unité n°. 1 de Fukushima-Daiichi ; un prélèvement de sédiments a été effectué, son analyse devrait apprendre beaucoup à un opérateur qui semble aussi curieux que nous de savoir de quoi peut être composée cette impressionnante couche sédimentaire recouvrant le fond de la salle.

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(1) L’opération de prélèvement des sédiments au fond de la salle du tore de suppression 1F1

Des sédiments dans des piscines ouvertes, OK, mais dans un confinement ?

Afin d’obtenir un point de comparaison, nous nous proposons de comparer la couche sédimentaire constatée récemment dans la piscine de désactivation n°. 3 avec la couche recouvrant le fond de la salle du tore telle que Tepco et nous l’avons découverte hier.

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(2) La couche de sédiments et de débris recouvrant le combustible irradié dans le bassin 1F3 (Tepco)

La poignée mesurant environ 10 cm de hauteur , la couche peut ainsi facilement être estimée de 20 à 30 cm  d’épaisseur et est composée principalement de gros débris de béton auxquels s’est superposée une couche sédimentaire bien plus fine.

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(3) Dans la salle du tore 1F1, quelques éléments massifs mais une couche sédimentaire omniprésente

Ici la situation semble bizarrement inversée : WTF, (pardon mais la surprise est de taille) la couche de « sédiment » semble bien plus épaisse que les blocs ? Et d’ailleurs, pourquoi trouverait-on des blocs et des « sédiments » dans une salle fermée, qui n’aurait pas souffert et donc aux éléments théoriquement intacts ?

Des sédiments issus plus ou moins directement du corium, sinon de quoi d’autre ?

Réfléchissons : il ne devrait pas y avoir de couche sédimentaire ou de débris à cet endroit, Tepco ayant signalé – sans trop se faire prier – que le tore n°. 1 et la salle le contenant semblaient à priori en bon état, donc pas de débris envisageables ; d’où peut donc bien provenir cette couche importante ? D’une corrosion avancée du tore et / ou des cuves et / ou des éléments de contrôle et de mesure du réacteur par l’eau de mer qui se seraient précipités, emportés au plus bas du bâtiment-réacteur par les flots ininterrompus d’eau injectés ?

Pourrait-il s’agir d’une partie des éléments du béton (silice, chaux, alumine, oxyde de fer) qui auraient été décomposés par le corium sans se retrouver incorporés à ce dernier , donc « recrachés » par le corium, remis en suspension dans l’eau puis floculés et redéposés ultérieurement ?

Ou encore s’agit-il directement du corium lui-même qui aurait subi une transformation chimique inconnue pour se retrouver fragmenté et éparpillé un peu partout dans la salle du tore ? Cette dernière hypothèse, même si elle semble à priori plutôt une bonne nouvelle s’avèrerait en fait redoutable car elle induirait une fragmentation du combustible rendant possible et même probable sa dissémination étendue ; ce serait en fait le nouveau cauchemar des Japonais : l’impossibilité de récupérer ce qui reste du combustible dont au moins une partie se serait probablement déjà faufilée dans la biosphère, le circuit de refroidissement des ex-installations étant partiellement “ouvert”.

L’analyse de l’échantillon de sédiments est en cours

Tepco a prélevé hier un échantillon de cette couche sédimentaire qui devrait être analysé rapidement et nous en apprendre – enfin – un peu plus sur le sort du combustible de Fukushima-Daiichi que tout le monde cherche mais que personne ne trouve…

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(4) Petit flacon, grandes conséquences pour la gestion de la catastrophe de Fukushima-Daiichi ?


Sources :

Investigation of Unit 1 Torus Room at Fukushima-Daiichi NPS (Day 2)– Tepco, 22313


Lire également :

Tepco :  « Pas de dégâts majeurs dans la salle du tore 1F1″ – gen4, 21213

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