Lundi 25 février:
Fukushima-Daiichi : mais au fait, doù viennent donc ces « sédiments » retrouvés avant-hier ?
Tepco a poursuivi aujourdhui comme prévu les investigations au niveau de la salle du tore de suppression de lex-unité n°. 1 de Fukushima-Daiichi ; un prélèvement de sédiments a été effectué, son analyse devrait apprendre beaucoup à un opérateur qui semble aussi curieux que nous de savoir de quoi peut être composée cette impressionnante couche sédimentaire recouvrant le fond de la salle.
(1) Lopération de prélèvement des sédiments au fond de la salle du tore de suppression 1F1
Des sédiments dans des piscines ouvertes, OK, mais dans un confinement ?
Afin dobtenir un point de comparaison, nous nous proposons de comparer la couche sédimentaire constatée récemment dans la piscine de désactivation n°. 3 avec la couche recouvrant le fond de la salle du tore telle que Tepco et nous lavons découverte hier.
(2) La couche de sédiments et de débris recouvrant le combustible irradié dans le bassin 1F3 (Tepco)
La poignée mesurant environ 10 cm de hauteur , la couche peut ainsi facilement être estimée de 20 à 30 cm dépaisseur et est composée principalement de gros débris de béton auxquels sest superposée une couche sédimentaire bien plus fine.
(3) Dans la salle du tore 1F1, quelques éléments massifs mais une couche sédimentaire omniprésente
Ici la situation semble bizarrement inversée : WTF, (pardon mais la surprise est de taille) la couche de « sédiment » semble bien plus épaisse que les blocs ? Et dailleurs, pourquoi trouverait-on des blocs et des « sédiments » dans une salle fermée, qui naurait pas souffert et donc aux éléments théoriquement intacts ?
Des sédiments issus plus ou moins directement du corium, sinon de quoi dautre ?
Réfléchissons : il ne devrait pas y avoir de couche sédimentaire ou de débris à cet endroit, Tepco ayant signalé sans trop se faire prier que le tore n°. 1 et la salle le contenant semblaient à priori en bon état, donc pas de débris envisageables ; doù peut donc bien provenir cette couche importante ? Dune corrosion avancée du tore et / ou des cuves et / ou des éléments de contrôle et de mesure du réacteur par leau de mer qui se seraient précipités, emportés au plus bas du bâtiment-réacteur par les flots ininterrompus deau injectés ?
Pourrait-il sagir dune partie des éléments du béton (silice, chaux, alumine, oxyde de fer) qui auraient été décomposés par le corium sans se retrouver incorporés à ce dernier , donc « recrachés » par le corium, remis en suspension dans leau puis floculés et redéposés ultérieurement ?
Ou encore sagit-il directement du corium lui-même qui aurait subi une transformation chimique inconnue pour se retrouver fragmenté et éparpillé un peu partout dans la salle du tore ? Cette dernière hypothèse, même si elle semble à priori plutôt une bonne nouvelle savèrerait en fait redoutable car elle induirait une fragmentation du combustible rendant possible et même probable sa dissémination étendue ; ce serait en fait le nouveau cauchemar des Japonais : limpossibilité de récupérer ce qui reste du combustible dont au moins une partie se serait probablement déjà faufilée dans la biosphère, le circuit de refroidissement des ex-installations étant partiellement ouvert.
Lanalyse de léchantillon de sédiments est en cours
Tepco a prélevé hier un échantillon de cette couche sédimentaire qui devrait être analysé rapidement et nous en apprendre enfin un peu plus sur le sort du combustible de Fukushima-Daiichi que tout le monde cherche mais que personne ne trouve
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(4) Petit flacon, grandes conséquences pour la gestion de la catastrophe de Fukushima-Daiichi ?
Sources :
Investigation of Unit 1 Torus Room at Fukushima-Daiichi NPS (Day 2) Tepco, 22313
Lire également :
Tepco : « Pas de dégâts majeurs dans la salle du tore 1F1″ gen4, 21213
