L’Isle le 19 février:
Jouer loin de Fukushima
Merci à Martine Carton pour ce témoignage et cette traduction qui montrent ce quest la vie après une catastrophe nucléaire. La ville de Fukushima (300 000 habitants) aurait dû être évacuée : début avril 2011, elle présentait 2,5 fois les seuils dévacuation établis en Ukraine pour le Cs-137. Elle devrait toujours lêtre aujourdhui
« Ceci nest pas un scoop, cest un moment de la vie ordinaire au Japon.
Ce matin, avant de partir à lécole, ma fille lisait un article du Journal Asahi pour les écoliers. Elle me tend le journal et me dit : « Regarde, maman, cest triste. »
Jai traduit cet article, intitulé : « On a joué dans la neige comme des fous !
Fukushima, les enfants en excursion
« Je voudrais bien mamuser dans la neige ! »
Dans les zones où la radioactivité est relativement élevée, nombreux sont les enfants privés de jeux extérieurs. Inquiètes du manque dexercices physiques des enfants, des organisations se chargent de les emmener jouer dans des zones moins contaminées. Cest le cas dune de ces organisations, la NPO Sortie éducative « Enfants en excursion » qui propose aussi des programmes qui vont de lassistance durgence à des actions prolongées dans le temps. »
UNE JOURNÉE DE VISAGES RADIEUX
La neige qui arrive jusquà la taille est lisse. Dans le jardin enneigé, les enfants font des glissades ou sétendent de tout leur long dans la neige. Ils se sont bien amusés, leurs visages sont tout recouverts de neige. Les garçons de trois ans courent à toutes jambes devant les élèves de primaires. Le visage radieux, ils ont oublié jusquau froid. « Les enfants en excursion » ont passé une journée à jouer comme des fous dans une zone où la radioactivité est faible. Seize enfants de 3 à 9 ans, habitant la ville de Fukushima ou les alentours, ont participé à cette journée, à Inawashiromachi, plus à louest de chez eux.
Tomoki Watanabé (9 ans) et son petit frère sortent tous les week-ends en famille hors de la préfecture de Fukushima. « En général, on ne joue pas beaucoup dehors. Comme activités de club, les CE2 passent leur temps à jouer au yoyo. » ajoute Tomoki. Nombreuses sont encore les écoles primaires qui limitent à trois heures par jour les sorties extérieures. Après les cours, les élèves vont à la garderie, mais ils ne peuvent pas sortir non plus.
Lassociation offre aussi des classes de découverte de la nature : ce jour-là, les enfants ont fait du traîneau sur les pistes de ski.
« Jouer dehors, cest vraiment super ! » sexclame Tomoki, les yeux brillants de joie.
(Fin de larticle)

« Restera-t-il, dans quelques décennies, des « zones moins contaminées », vestiges dun monde disparu, quon montrera à nos enfants qui les regarderont avec des yeux brillants de larmes ?
Lassociation en question a une page FaceBook, vous pouvez laimer autant que vous voulez, merci.
http://www.facebook.com/fukushima.ihp »
Pour approfondir
Le Fukushima Collective Evacuation Trial mène une action en justice collective pour demander au gouvernement local de la ville de Koriyama, préfecture de Fukushima, d’évacuer les enfants des zones où la dose de radioactivité de fond est supérieure à 1 mSv/an.
Si le cas des enfants de Koriyama est approuvé par le tribunal, les autorités d’autres zones à forte radioactivité devront adopter cette norme et assurer un soutien inconditionnel à l’évacuation des enfants.