L’Isle le 27 janvier:
Tepco : nouvelles révélations sur le désastre de Fukushima-Daiichi
Lidée que la phase critique de la catastrophe de Fukushima-Daiichi navait finalement duré que quelques jours à peine seffiloche au fil des publications de chaque nouvel épisode du feuilleton des vidéoconférences de crise par Tepco : lon apprend par exemple que dans la nuit du 23 au 24 mars 2011 lopérateur sapprêtait à dégazer une nouvelle fois le confinement de lunité n°. 1 alors que sa pression interne augmentait de nouveau dans des proportions importantes.
Deux semaines après le 11 mars 2011, langoisse régnait encore dans la salle de crise de Fukushima-Daiichi
Le 23 mars 2011 à 11h20, Masao Yoshida, Directeur du site, évoquait avec le siège de Tepco à Tokyo léventualité dune nouvelle procédure de vent de lunité n°. 1 dont la pression augmentait à nouveau de manière inquiétante ; Yoshida précisait alors quil sagissait dune procédure « absolument prioritaire » et quil était nécessaire de coordonner cette opération au plus vite avec le siège Tokyoïte de Tepco.
Autrement dit, il fallait obtenir le feu vert des autorités, préparer le plan de communication, expliquer pourquoi 13 jours après le tsunami une explosion vapeur au sein de lunité n°. 1 était toujours envisageable, pourquoi les vent précédents navaient manifestement pas été suffisants, etc.
Comment la pression du confinement peut-elle augmenter de nouveau si ce dernier est endommagé ?
Il est pratiquement certain que lexplosion du 12 mars 2011 a endommagé le confinement de lunité 1F1 car la pression interne de ce dernier a chuté en flèche, passant de 750 kPa à environ 430 kPa en lespace de quelques instants ; le 19 mars, elle était revenue à moins de 100 kPA. Si lexplosion navait pas endommagé le confinement, la pression naurait vraisemblablement jamais chuté de manière aussi synchronisée avec lévènement explosif.
Pourtant le 23 mars cette pression progressait de nouveau au sein du confinement, passant de 100 à 300 kPa en lespace de 24 heures en provoquant lincompréhension et un début de panique au sein du personnel resté sur place ; dans le même intervalle la pression mesurée au sein du réacteur évoluait de manière synchronisée, passant de 200 à plus de 400 kPa. Comment cela pouvait-il être possible ?
Un bouchon de corium bouchant momentanément la fuite du confinement ?
Attendu que les variations de pression semblaient parfaitement synchrones entre la cuve du réacteur et celle du confinement (D/W), il est possible denvisager le scénario suivant :
Les cuves réacteur et confinement sont percées toutes les deux mais la pression au sein de la première reste cependant plus élevée car une petite partie du combustible en fusion y est restée accrochée et dautre part son volume est nettement plus faible que celui du drywell , ce qui peut laisser envisager une pression résiduelle étroitement liée à celle du confinement mais toutefois supérieure.
En cas de bouchon au niveau de la fuite (importante) du confinement la surpression résultante pourrait ainsi se voir distribuée de manière homogène sur lensemble du volume formé (donc les 8000 m3) cest à dire entre le confinement et le réacteur.
Le 24 mars à minuit, la pression dans le D/W 1F1 était de nouveau retombée vent réussi ?
Sans que lon sache exactement si la manuvre de vent a été finalisée ou non, la pression décrût à environ le tiers de sa valeur précédente dans la soirée du 24 mars mais resta cependant environ deux fois plus élevée quavant cette nouvelle alerte, indice dun fond de problème toujours latent.
Le même jour, nouvelle alerte : la température de lunité n°. 5 progressait de nouveau
Pratiquement simultanément, un autre incident ayant causé un certain émoi au niveau des opérateurs restés sur le site de Fukushima-Daiichi survenait : la température du réacteur n°. 5 qui sétait stabilisée le 20 mars sous le seuil fatidique de 100° C menaçait de franchir cette limite mais cette fois-ci à lenvers.
La pompe de secours alimentant le circuit RHRS au niveau de lunité n°. 5 savérait défectueuse avant de finalement, selon Tepco, rendre définitivement lâme quelques jours plus, le 28 mars au matin.
Ce nouvel incident induisit une vive colère chez le directeur du site, M. Yoshida qui se dit alors furieux de navoir pas été averti immédiatement de ce nouveau problème et demanda dêtre sollicité instantanément lors de la découverte de tout nouvel incident sérieux.
La salle de crise sécurisée de Fukushima-Daiichi (Tepco)
Une vidéo diffusée eyes only
Il faut faire remarquer pour conclure que Tepco na pas diffusé publiquement le contenu des vidéos comme il le faisait précédemment ; la séance de diffusion sest ainsi adressée uniquement a un petit comité de journalistes qui était prié de prendre des notes ; il est donc inutile de chercher sur le site de Tepco la copie de ce document qui ne devrait pas y figurer, selon le blog ex-skf, généralement bien informé.
Sources :
Videos show crisis at Fukushima nuclear plant 2 weeks after tsunami, asahi shimbun, 24113
The Accident in Fukushima Daiichi, Université de Tokyo, 19612
Fukushima 1 unit 5 water pump fails, joewein, 30511
Fukushima-Daiichi Issues at unit 5, simplyinfo, 21111
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Vidéo publiée récemment de la téléconférence de TEPCO : »Il ne nous est pas venu à lidée que la flaque deau pouvait être fortement radioactive », bistrobarblog, 23/1/13
