L’Isle le 24 janvier:
Le Japon pourrait stopper une nouvelle fois sa production électronucléaire cet été
Le Japon sapprête à connaitre son deuxième été dénucléarisé : les deux seuls réacteurs actuellement en production pourraient stopper leur production électronucléaire à la fin de lété pour subir des opérations de rechargement et de maintenance.
Oho 3 et 4 rechargeront en septembre 2013
Les deux seules unités Japonaises en production actuellement ne peuvent, daprès la règlementation Japonaise, fonctionner quau maximum 13 mois en continu sans subir dopérations de maintenance ; ces unités ayant été remises en service au début de lété 2012 se verront donc obligatoirement stoppées au plus tard à la fin de lété 2013.
Ohi 3 a été remis en production le 17 juin 2012 et Ohi 4 le 21 juin 2012
Lélectronucléaire : des sources dénergie aléatoires nécessitant des arrêts fréquents
Une centrale nucléaire nest pas en production 100% du temps, loin de là ; cest ainsi quen France la disponibilité dun réacteur nucléaire moyen (lindice KD) nest au mieux que denviron 80% (2011), ce qui signifie encore quen moyenne, treize réacteurs sur les 58 que comportent le parc électronucléaire français sont stoppés pour des opérations de maintenance ou des incidents.
Graphique de la disponibilité des centrales françaises établi en 2010 (Les échos / EDF)
Lopérateur historique français entend depuis longtemps faire évoluer cet indice à 85% en revoyant notamment les cadencements lors des opérations de maintenance mais leffet mal anticipé des troisièmes visites décennales a semble-t-il joué les troubles-fête.
Les principaux facteurs pouvant agir sur la disponibilité cumuléedes réacteurs sont :
– Les opérations de maintenance programmées (11% des arrêts de tranche)
– Les opérations de maintenance inopinées (6%)
– Les avaries (5%)
Sans même évoquer leffet aléatoire des nombreux incidents !
Même si EDF entendait réduire les arrêts pour incident de 5% en 2010 à 3% en 2011 avec laide de marabouts sans doute ? leffet Fukushima aura, ici aussi, provoqué son petit dosage : en 2012, lindice de disponibilité des réacteurs aura finalement baissé de 2% environ. Nous névoquerons enfin lincidence dun éventuel accident majeur français ou même dun « simple » nouvel accident à létranger sur ce paramètre, un évènement qui pourrait définitivement ruiner sil se produit les belles espérances de Monsieur Proglio.
Indice KD des différents pays Européens nucléarisés en 1997
ces chiffres ont régulièrement baissé depuis cette date (infographie Sénat / EDF)
Non représentés : USA (81.6%), Japon (80.8%) Canada (65.4%) et
Russie (65.3% !)
Indice : un incident sur deux survient lors dopérations de maintenance
LASN répertorie ainsi plusieurs centaines dincidents par année sur les réacteurs français, dont une moitié environ est déclarée lors darrêts de tranche , une opération de maintenance chassant lautre, en quelque sorte ; ce simple fait prouve bien que les centrales nucléaires ne sont que des géantes aux pieds dargile pouvant subir des complications indécelables lors de la superposition dévènements ou même le simple enchainement logique de conditions nettement défavorables.
Si les causes des principaux accidents électronucléaires majeurs sont pour linstant hétérogènes lissue en est hélas toujours constante : la panique des opérateurs et des autorités précédant de peu la détresse et la sensation dabandon des populations exposées à des rejets massifs.
100% des accidents commencent par un incident
Amis lecteurs, vous commencez à connaitre nos marottes, lune dentre pouvant se résumer dans la croyance que le prochain accident électronucléaire majeur débutera forcément par un incident mineur , la situation se compliquant ensuite dune manière probablement dramatiquement originale et en conséquence parfaitement non-anticipée.
Nous estimons donc quil y a de bonnes chances que le prochain accident soit original dans la mesure où lenchainement des évènements saggrave souvent au moment où les rassurantes procédures ne savèrent plus exploitables, que ce soit pour des raisons humaines ou techniques, voire même pour le simple fait quelles sont devenues tellement lourdes, complexes et modifiées quelles nen deviennent à un moment inappropriées
Notre propos est simplement de faire remarquer que si une fraction des incidents débouche finalement sur un accident, plus la densité dincidents augmente notamment du fait de matériels vieillissants plus la probabilité dun nouvel accident majeur progresse mathématiquement ; placer des réacteurs en arrêt à froid comme au Japon nest jamais quune réponse transitoire qui prouve que la brume masquant le fond de limpasse électronucléaire commence enfin à se dissiper.
Source :
Japan faces nuclear shutdown for second time since Fukushima, Reuters UK, 24113

