L’Isle 22 janvier:
Virée pour avoir fui le Japon, une Française poursuit la NHK
Après 20 ans de bons et loyaux services à la NHK, une Française s’est retrouvée sans emploi. Motif : elle a quitté le Japon pour fuir la catastrophe de Fukushima. Aujourd’hui, l’employée licenciée contre-attaque.

« Pour protéger ma famille, j’ai décidé de quitter temporairement Tokyo. Avant mon départ, j’ai suivi les procédures de travail de la NHK, en obtenant l’autorisation de ma hiérarchie ». Cette journée du 15 mars 2011, Emmanuelle Bodin, employée de la NHK, décide de suivre les recommandations du gouvernement français, et d’évacuer le Japon, sous la menace de la radioactivité venue de Fukushima.
Selon le Japan Times, Emmanuelle Bodin, employée par la chaîne publique nippone pendant plus de 20 ans, a affirmé qu’un de ses supérieurs hiérarchiques lui avait donné l’autorisation de quitter le Japon avec ses deux filles ce jour là.
Mme Bodin a alors dit à la NHK qu’elle serait de retour le 30 mars. Mais entre temps, elle a reçu une lettre datée du 22 mars, lui notifiant la fin de son contrat annuel, au motif de « désertion » de poste. Une décision que la Française ne comprend pas : aujourd’hui, elle attaque la chaîne publique nipponne, en affirmant que son contrat de présentatrice radio a été rompu injustement, et que son départ temporaire avait été fait dans les règles.
« J’ai servi loyalement la NHK au cours des 21 dernières années. J’étais très fière de travailler pour une organisation aussi prestigieuse ». Mme Bodin réclame une réembauche à son poste, ainsi que des dommages et intérêts d’un montant de 22,17 millions de yens (190 000 euros).
De son côté, la NHK soutient que le contrat de la Française a été annulé, car elle avait prévenu la chaîne qu’elle ne se rendrait pas à son travail de manière unilatérale. Un comportement qui aurait causé du tort à la société. Selon le porte-parole de la chaîne publique, Emmanuelle Bodin n’aurait prévenu de son absence que trois heures et demi avant le début de son émission.
L’un des avocats de Mme Bodin affirme quant à lui qu’elle devait travailler le 15 mars, mais aurait demandé à un collègue de la remplacer, ne causant aucun problème au bon déroulement de l’émission. Huit autre salariés auraient d’ailleurs eux aussi quitté le Japon à ce moment là, et auraient, eux, réintégrés leur poste.
« Je ne comprends vraiment pas pourquoi je suis ainsi montrée du doigt », a déclaré Mme Bodin