Japon 2013 – Après le déluge/15

l’Isle le 22 janvier:

Fukushima : une dégradation probable de la contamination de la nappe aquifère au niveau du puits de l’unité 1F2

Près de 22 mois après la phase critique de la catastrophe, l’activité radiologique relevée au niveau du puits contigu à l’unité n°. 2 de Fukushima-Daiichi n’a pas diminué, bien au contraire : la contamination, notamment celle engendrée par le radiocésium, a ainsi crû de manière régulière et significative au cours des 3 derniers mois.

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L’évolution de la contamination radiologique sur les 3 derniers mois (Bq/cm3)

Rien d’étonnant à ce que les poissons soient plus radioactifs, l’eau des aquifères ne l’étant pas moins !

Il n’y a en vérité rien de très étonnant à ce que les poissons péchés au niveau du port du site électronucléaire situé à quelques dizaines de mètres présentent des contaminations record : la situation radiologique des rejets diffusés au niveau du puits de l’unité n°. 2 s’est en fait dégradée en 2 ans, passant pour le césium-137 de 0,63 Bq/cm3 le 31 mars 2011 (15 jours après le déclenchement de l’accident) à 0,75 Bq/cm3 le 22 janvier 2013.

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Les derniers chiffres publiés par Tepco le 22 / 1 / 13

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La situation radiologique mesurée le 31 / 3 / 11

Quelle contamination pour notre ami le Murasoi prélevé le 18 janvier dans le port de Fukushima à supposer que les aquifères soient communicants comme ils le sont probablement ?

Ramenés à des unités de mesure plus réalistes et en considérant qu’au niveau du puits n°. 2, la nappe aquifère et la nappe océanique sont “ouvertes”, la contamination de l’eau prélevée ce jour à ce niveau pourrait ainsi s’élever à environ 750 Bq/l ou encore 750 kBq/m3. Sachant qu’un poisson de taille moyenne comme le murasoi dont nous parlions dimanche pourrait ainsi incorporer environ un demi-million de Becquerels par jour , il n’est guère étonnant que sur un cycle d’existence de cette espèce les contaminations ne deviennent extrêmement significatives.

Les sub drain pit : les puits adjacents au bâtiments-réacteur et turbine

Les prélèvements sont apparemment effectués au niveau des sub drain pit c’est à dire près ou dans les puits forés à proximité immédiate des bâtiments-réacteur et turbine ; des forages qui communiquent plus ou moins directement avec la nappe phréatique océanique car, de l’aveu même de Tepco, certains de ces puits auraient été endommagés par le tsunami du 11 mars 2011 (ou par le séisme ?), mêlant ainsi les eaux radioactives avec les eaux de ruissèlement et, très probablement, avec les nappes aquifères.

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Le sens des flèches de transfert utilisé par Tepco est proprement hallucinant :
ce dernier semble en effet redouter que les aquifères ne “contaminent” les
bâtiments-réacteurs alors que la situation réelle est évidemment inverse !

Des rejets de Césium toujours en cours au niveau de l’unité n°. 2

L’opérateur tente de décontaminer l’eau radioactive de ces puits avec un certaine efficacité – sauf au niveau de l’unité n°. 2 – un problème qu’il s’avouait incapable à résoudre en février 2012 et qui, relevés de contamination en main, persiste à ce jour. Il est très probable en conséquence que le confinement de l’unité n°. 2 ne communique au moins partiellement avec la nappe aquifère par l’intermédiaire de ce puits et que cette source radioactive permanente ne rende l’ensemble impossible à décontaminer… pour des dizaines d’années.

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Sources :

Nuclides Analysis Result of the Sub-drain of Fukushima Daiichi NPS, Tepco, 22113

FD NPS : result of measurement of sub drain, Tepco, 31311

Progress Status of Sub-drain Purification Test, Tepco, 27212

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