Japon 2012 Apres le déluge/189

L’Isle le 20 novembre:

Le Japon pourrait chercher à résoudre Fukushima en virant à droite

Posted on 20 novembre 2012 | in ACTUALITÉS FUKUSHIMA-INFORMATIONS | by 

 

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Le Japon va changer de premier ministre pour la 3 ème fois depuis le 11 mars à l’issue des élections de ce 16 décembre 2012.
Le nouveau premier ministre semble devoir être M. Abe du LDP (Liberal Democratic Party). Il est connu pour être à droite.
En outre, M. Ishihara, le précédent gouverneur de Tokyo a rejoint le parti de M. Hashimoto, le maire d’Osaka, et tous les deux sont à droite aussi.

Ces trois partis sont pressentis pour s’unir et prendre la majorité de la Chambre des Représentants, c’est à dire une situation politique similaire à celle du Japon de la 2e guerre mondiale.
La droite n’est pas puissante au Japon, donc il est impossible de trouver un équilibre.

Ces trois partis politiques ont toujours demandé une révision de la constitution japonaise, en particulier de son article 9. Le récent conflit entre la Chine et le Japon sur l’archipel austral des Senkaku / Diaoyu a été induit par Ishihara et les médias ont diffusé une ambiance de guerre et réveillé le patriotisme.
On le compare parfois à la guerre des Malouines mais c’est très différent parce qu’il s’agit des 2e et 3 ème plus grandes économies mondiales. Une atmosphère/attitude d’auto-défense de la part des gens va leur faciliter une révision de la constitution et s’ils arrivent à l’obtenir, la conscription pourrait alors être légalisée. Dans la version actuelle de la constitution japonaise, toute conscription est interdite.

Ils ont déjà trompé les gens en abusant du patriotisme juste après le 11-3. Les célèbres slogans de « Soutien en mangeant », « partageons la souffrance » et aussi « Kizuna / fusion émotionelle ». Ils se sont habitués à faire manger de la nourriture contaminée et à répandre les débris de la catastrophe sur tout le Japon.
Quelles qu’aient été leurs intentions, les gens ne vont pas s’entre-déchirer pour les rares nourritures encore saines et la fréquence des cancers peu en devenir stable même si elle explose dans Fukushima, ils pourront dire que ce n’est pas spécifique à Fukushima, que c’est partout au Japon grâce à ces propagandes.

Certains japonais ont peur que la droite utilise le patriotisme plus directement pour imposer une conscription sur l’accident de Fukushima.

Pour l’instant, le gouvernement japonais maintient toujours la politique de laisser les gens vivre dans Fukushima en décontaminant. Néanmoins, la décontamination autour de la préfecture de Fukushima a un coût estimé à 10 à 100 milliards de yens alors qu’il serait bien moins coûteux de donner de l’argent à chaque famille pour leur permettre de déménager.

Trois raisons expliquent probablement pourquoi ils restent figés sur cette politique irrationnelle.

Maintenir en place les dirigeants de la préfecture de Fukushima.
Maintenir le salaire et les retraites des fonctionnaires de la préfecture de Fukushima.
Maintenir la population de Fukushima près de la centrale pour y avoir de la main-d’œuvre.

Quoi qu’il en soit, on commence à savoir qu’une décontamination totale est impossible techniquement et financièrement (de la radioactivité sort encore de la centrale de Fukushima à chaque seconde).

En octobre, Tepco a décidé d’envoyer tous ses employés à Fukushima. C’est obligatoire et ils vont devoir s’y plier deux à trois fois par an.
Toutefois, ceci ne sera pas suffisant pour appliquer la stratégie des vagues humaines au démantèlement de la centrale de Fukushima.

Ce qui fait peur à certains japonais est que le gouvernement impose l’idée aux gens qu’aller à la centrale de Fukushima est un acte patriote. (autrement dit que les gens non-patriotes ne veulent pas aller dans la centrale de Fukushima.)
Le gouvernement japonais a appliqué la même stratégie pendant la deuxième guerre mondiale pour enrôler les étudiants et les élèves dans son armée. Ces gens étaient appelés « Hikokumin » (=non-Japonais) lorsqu’ils refusaient d’aller sur le champ de bataille et refusaient la guerre.
Les japonais ont facilement l’esprit de groupe et sont très sensibles à la pression de leurs pairs ce qui fait que cette propagande peut facilement contrôler les japonais.

Ils ont déjà commencé à envoyer les élèves des high school dans la région de la catastrophe pour nettoyer, ramasser les débris, etc. Comme s’ils faisaient d’aller à la centrale de Fukushima une matière obligatoire pour passer en classe supérieure.

A Tchernobyl, de 600 000 à 800 000 ouvriers ont été réquisitionnés pour démanteler la centrale. Il est établi que la plupart d’entre eux sont décédés.
Au Japon, 3 à 4 réacteurs ont explosé et chacun d’eux contient toujours une piscine à combustible. C’est quelque chose que personne n’a jamais rencontré dans l’histoire de l’homme. Il est pratiquement impossible d’estimer quel sera le coût du démantèlement et combien d’ouvriers seront nécessaires au total. En estimation grossière, ce peut être 4 fois plus qu’à Tchernobyl, soit entre 2 400 000 et 3 200 000 personnes à enrôler de force et voir mourir.
La conscription pour Fukushima est différente des conscriptions ordinaires en ce sens que tous ceux qui y seront soumis seront irradiés à voir leurs vies drastiquement réduites. Ils sont tous voués à mourir d’une façon misérable.

Ces trois partis politiques sont pour le nucléaire. Grâce à la propagande des médias et d’une gestion sans imagination des manifestations, le mouvement anti-nucléaire a perdu toute influence sur la situation politique. Les gens recommencent à penser que l’électricité nucléaire est nécessaire au développement de l’économie sans tenir compte du fait que le Japon n’a connu aucun essor économique sur ces 20 dernières années même avec l’énergie nucléaire.

S’ils relancent d’autres centrales nucléaires japonaises, la pénurie en ouvriers du nucléaire va être plus grave.

Pour répandre des propagandes telles que le « Soutien en mangeant », des milliards de yens ont été payés aux médias par le gouvernement. Le site du « Soutien en mangeant » est hébergé chez « Dentsu », le plus grand publicitaire nippon. Réveiller le patriotisme va être une autre grosse affaire juteuse.
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