Tokyo le 1er novembre:
Jeudi 1 novembre 2012
Etats-Unis : on a frôlé un nouveau Fukushima
A cause de la tempête tropicale Sandy qui a balayé lest des Etats-Unis, 2 réacteurs nucléaires ont été arrêtés, 2 ont eu des incidents et une centrale (Oyster Creek dans le New Jersey) a été mise en alerte de niveau 2 ‒ sur une échelle de 4 ‒ car elle a failli être dans la même situation que Fukushima.
En effet, les deux évènements précurseurs à laccident étaient identiques :
1) Perte dalimentation électrique extérieure
2) Montée des eaux et perte partielle de la source froide permettant de refroidir le cur
Deux experts nucléaires états-uniens ont communiqué sur cette situation : Robert Alvarez dune part a assuré que si une forte inondation ou des vents violents avaient mis à plat le système électrique de secours, la centrale aurait alors été en situation de black-out, situation qui avait mené au désastre de Fukushima, au Japon en 2011. Dautre part, Arnie Gundersen a déclaré que si le réacteur avait fonctionné en pleine capacité ‒ Oyster Creek était en phase de ravitaillement ‒ ça aurait été le pire des scénarios, comme à Fukushima.

Centrale d’Oyster Creek
La situation à la centrale nucléaire de Salem (dans le New Jersey également) était aussi critique : 4 pompes sur 6 destinées à la circulation deau étaient en panne.
En effet, la menace était réelle : lautorité de sûreté nucléaire américaine, par la voix de son porte-parole Neil Sheehan, a annoncé quil restait encore à régler de nombreuses questions concernant la stabilité de la température des réacteurs affectés par la tempête.
Or nul nignore aujourdhui que la maîtrise de la température dun réacteur est la clé de voûte de la sûreté nucléaire. Sans refroidissement, cest la fonte du cur assurée en une dizaine dheures quand une centrale est en fonctionnement habituel.
Pour mémoire, on a déjà frôlé la catastrophe deux fois en Europe depuis Tchernobyl :
– une fois en 1999 avec linondation de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) qui a mis hors service plusieurs systèmes de refroidissement.
– une autre fois en 2006 à Forsmark (Suède) : à 7 minutes près, le cur du réacteur commençait à fondre
Il faut le redire à tous ceux qui clament que lénergie nucléaire est sûre : un tsunami ou un tremblement de terre ne sont pas nécessaires à larrivée dune catastrophe nucléaire. Bien dautres évènements peuvent survenir, comme le rappellent justement Stéphane Lhomme ici ou Trifouillax là.
Comme dhabitude en cas de menace, le message se voulait rassurant : « Il n’y a aucune menace de fuite » radioactive, annonçait Craig Fugate, de l’agence américaine de gestion des crises (FEMA), interrogé sur la chaîne NBC. Mais le lendemain, on apprenait de lopérateur de la centrale de Salem 1 que le réacteur avait sans doute relâché des gaz pouvant contenir du tritium.
sources :
http://gen4.fr/2012/10/usa-electronucleaire-ouragan-sandy.html
En savoir plus sur les centrales nucléaires du New Jersey :
http://www.thelivingmoon.com/forum1/index.php?topic=3086.0
Autre effet de la tempête
Un veilleur de Fukushima états-unien, Alexander Higgins, a dû évacuer sa maison inondée.
Lanceur dalerte par son blog, il a été lun des premiers à sinterroger sur la détection de plutonium et de strontium sur le sol américain en avril 2011.
Aujourdhui, il a tout perdu, sa maison, son serveur, et son travail.
Une page de soutien et de solidarité sest rapidement créée sur Facebook. Vous trouverez sur cette page des informations et la manière daider Alexander et sa famille à surmonter cette épreuve extrêmement difficile :