Japon 2012 Apres le déluge/153

L’Isle le 11 octobre:

Fukushima : Tepco met en ligne 6 heures de vidéoconférence supplémentaires

 

161 nouvelles séquences tournées lors des vidéoconférences de crise nucléaire de Fukushima-Daiichi durant la période du 12 au 15 mars 2011 ont été mises en ligne sur le site de Tepco.

Tepco publie ce qu’il veut après un filtrage strict des informations

L’Asahi Shimbun s’étonne dans un article du 6 octobre que Tepco ne diffuse pas une bonne fois pour toutes l’ensemble des vidéoconférences de Fukushima-Daiichi et s’étonne des énormes délais nécessaires (1). Il est évident que l’opérateur exerce un contrôle et un filtrage strict des échanges tenus lors de ces vidéoconférences « internes »

Parfois, quelques informations intéressantes surgissent pourtant des séquences tournées à Fukushima

Malgré les efforts intenses et prolongés visant à « filtrer » les conversations, quelques informations intéressantes nous surprennent parfois dans un océan de banalités, comme si personne ne voulait évoquer ouvertement l’ampleur de la catastrophe en cours. Analysons quelques passages commentés d’un extrait des vidéos de Fukushima-Daiichi publiées par Tepco.

La quête (00:05)

Le 13 mars 2011, alors que la situation était très critique, le responsable des approvisionnements de Fukushima-Daiichi suppliait que l’on lui fasse parvenir de l’argent d’urgence car personne n’en disposait plus sur le site.

Il s’agissait à ce moment d’acheter des batteries d’automobile afin de remettre en service les équipements de refroidissement de secours (2) dont les batteries commençaient à faiblir. Il s’agissait réellement d’une situation d’urgence dans l’urgence mais pourtant le responsable de la centrale, Masao Yoshida demandait très innocemment s’il devait remplir une note de frais… (00:55)

Contretemps ennuyeux : les magasins de bricolage sont fermés, chef ! (01:25)

Le lendemain, d’autres équipes de Tepco faisaient la tournée des magasins de bricolage toujours dans l’idée d’approvisionner des batteries pour bricoler les circuit de secours alimentés par des batteries faiblissantes. Manque de chance, tous les magasins de bricolage étaient fermés suite à l’évacuation de la zone rouge intervenue entre temps. Les « Tepcops », vous dit-on…

Tepco : « allons-y pour une explosion d’hydrogène, si la NISA le dit… » (04:45)

Les techniciens sur le site ignoraient absolument ce qui avait engendré l’énorme explosion du 14 mars qui a détruit le bâtiment-réacteur n°. 3 à 11h01. En fait, il semble que Tepco se soit benoitement aligné sur les déclarations péremptoires de la NISA qui affirmait, elle, qu’il s’agissait bien d’une explosion due à l’hydrogène dégagé par la fonte du cœur de l’unité n°. 3. Voila ce qu’on appelle une certitude du village nucléaire : une simple supposition !

(1) La dernière mise en ligne de vidéos similaires a été faite le 11 avril 2011

(2) Le circuit RCIC (Reactor Core Isolation Cooling) veillait à maintenir au niveau des unités n°. 2 et 3 le refroidissement du cœur après une perte totale de réseaux électriques (Blackout Station) ; ce circuit fonctionne à l’aide de batteries prévues pour offrir une autonomie maximale d’environ 72 heures. Le 13 mars, ce système de secours fonctionnait déjà depuis 48 heures !

Sources :

161 clips of Tepco emergency videoconference, 12-15 mars 2011

Fukushima disaster response video now online, asahi, 6/10/12

Behind the scenes of the world’s worst nuclear disaster, vidéo youtube, 7/10/12

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