Japon 2012 Apres le déluge/135

L’Isle le 21 août:

Kashiwa, à 200 Km de Fukushima, étouffe sous les radiations

Un habitant de Kashiwa, ville de 400.000 habitants situé à 30 km au Nord-Est de Tokyo avait constaté un débit de dose anormal au niveau de lichens jaunes accrochés sur sa toiture. Son radiamètre personnel indiquait environ 0.7 µSv/h au contact de la surface de son toit

yellow substancePeu après, une équipe de « nettoyeurs » passe et décontamine en expédiant la mousse jaune dans la gouttière et le jardin

 Le propriétaire en profita donc pour ramasser – en tenue de cosmonaute ;) – un gros échantillon (plusieurs kilos) afin de le soumettre au verdict de labos spécialisés dans la contamination (établissements qui semblent mystérieusement fleurir au Japon).

La dose au contact de la toiture était descendue de 0.7 à 0.4 µSv/h mais le problème n’était pas pour autant « évacu頻 : la contamination s’était simplement déplacée de quelques mètres (Technique de décontamination Japonaise brevetée). Les « professionnels » ne se sont d’ailleurs apparemment pas trop préoccupés des résidus de leur travail…

Un ratio radio-Césium / radio-Potassium supérieur à 70

Dans le cadre d’une analyse normale, les Césiums-134+137 doivent être nettement inférieurs à l’activité du Potassium-40 « naturel » ; ce dernier est souvent utilisé comme référence car c’est un radio-élément « naturel » dont l’activité est relativement stable du fait d’une demi-vie extrêmement longue (>1 milliard d’années) et surtout, ce radionucléide n’est pas relâché à la suite d’accidents nucléaires ni d’essais atomiques.

Le ratio Cs134+137/K-40 est théoriquement inférieur à 0.025 (10/400) dans une situation radiologique « normale ». Ici le rapport est plus qu’inversé car il passe de 1/40 à 70/1 !

Le ratio Cs-137/Cs-134 permet par ailleurs de relier l’origine de la radioactivité à la catastrophe de Fukushima-Daiichi (1).

Cette découverte n’est pas isolée : d’autres toitures de Kashiwa présenteraient la même situation

Le propriétaire de l’habitation conclut tristement :

« Et nous habitons ici, avec une telle m… sur notre toit ! »

« Quand j’étais sur ma toiture, j’ai aperçu les toits voisins et il s’avère que la plupart étaient recouverts de cette substance jaune ; il est probable que la radioactivité est aussi élevée chez eux… »

Notre ami semble relier directement la présence de radioactivité à ces lichens jaunes de toiture – par ailleurs très courants – qui sembleraient, d’après lui, concentrer le Césium. Pour notre part, nous estimons que ces lichens – plus précisément des champignons lichénisés – peuvent effectivement un moment concentrer les césiums (tout comme le feraient des plantes au sol) mais que s’il n’étaient pas retenus par ce procédé, les radionucléides se retrouveraient sous une forme encore plus concentrée au niveau des gouttières, fossés, talus… avant de rejoindre les ruisseaux, rivières, fleuves, lacs, marécages…

Maintenant que les Japonais sont confrontés à la réalité de la contamination au quotidien, vaut-il mieux une dose de radioactivité proche mais contenue à une re-concentration de la contamination dans les zones les plus sensibles de l’écosystème comme les zones humides, ce processus pouvant déboucher sur des déséquilibres écologiques majeurs ?


(1) 107/69 = 1.55 soit globalement en phase avec les périodes respectives et les inventaires de produits de fission de Fukushima-Daiichi


Sources :

14 µSv/h from the yellow substance on the roof in Kashiwa, Chiba, Fukushima diary, 10/8/12

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