Japon 2012 Apres le déluge/127

L’Isle le 24 juin: Retour sur les derniers événements suite à la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011 au Japon

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 23/06/2012
Un homme politique Japonais de premier plan aurait fui Iwate et les radiations de Fukushima-Daiichi
M. Ichiro Ozawa, ancien secrétaire général du Parti Démocratique Japonais (le parti au pouvoir depuis 2009), est député de la 4ème circonscription d’Iwate, préfecture située au Nord de celle de Fukushima. Le Japan Times du 15 juin rapporte une histoire incroyable : l’épouse de M. Ozawa, Kusuko née Fukuda, (1) aurait récemment demandé le divorce suite à un comportement de son mari qui se serait avéré assez peu “héroïque” face aux radiations émises par la catastrophe de Fukushima-Daiichi.
Le “général” Ozawa se serait enfui devant les radiations s’échappant de Fukushima-Daiichi le 25 mars 2011
M. Ozawa n’est pourtant pas un homme peureux ni insensé : appelé le “Shogun de l’Ombre” 影の将軍 (2) par ses adversaires notamment pour avoir été la conscience discrète de l’ancien Premier Kakuei Tanaka, M. Ozawa a longtemps été une figure politique majeure du Japon ; il symbolisait le courage et la détermination constante au sein des nombreux partis Japonais qu’il a côtoyé et souvent dirigé. Ministre de l’Intérieur du Japon de décembre 1985 à juillet 1986 dans le gouvernement Nakasone, secrétaire général du PDJ (3) en 2009-2010, élu député d’Iwate sans interruption depuis 1969, habile tacticien, M. Ozawa s’était récemment opposé aux deux anciens Premiers Ministres Japonais, MM. Kan et Noda ; Ichiro Ozawa, représentant alors le courant de gauche radicale du PDJ, soutenu par quelques grands électeurs de ce parti, s’était d’ailleurs présenté à l’investiture au poste de Premier Ministre contre M. Kan en aout 2010 ; il avait alors obtenu 491 voix contre 721 à M. Kan.
Dès le 16 mars 2011, Ichiro Ozawa aurait affirmé disposer d’“informations confidentielles” sur les radiations
La femme de M. Ozawa explique que le 16 mars 2011, une secrétaire de son mari serait venue à sa rencontre à Tokyo pour lui conseiller de fuir au plus vite la capitale Japonaise avec les enfants du couple. Suite au refus de Mme Ozawa, son mari aurait – toujours d’après son épouse – abandonné sa maison d’Iwate le 25 mars 2011 pour se réfugier – avec ses secrétaires – dans la région de Kyoto. Le Japan Times rapporte d’ailleurs que, suspicieux, les médias Japonais auraient installé une caméra devant son habitation pour vérifier qu’il y résidait encore.
Le “général” bat en retraite mais les habitants du Sud d’Iwate sont invités à rester stoïques face aux radiations
Bien sûr, cet évènement aurait été depuis longtemps démenti comme “mensonger” s’il n’avait été rapporté par la propre épouse de M. Ozawa ; sa réaction est d’ailleurs parfaitement compréhensible : accuser M. Osawa de lâcheté et d’abandon précipité d’électeurs qui lui ont apporté une confiance continuelle depuis plus de 40 années pourrait sembler légitime ; ce serait toutefois minimiser le fait que M. Ozawa, le conseiller de l’ombre, n’avait de ce fait pas de statut officiel auprès du cabinet de M. Kan et n’avait donc aucune raison de ne pas abandonner le navire précipitamment, tandis que MM. Kan, Edano et les autres ne pouvaient le faire sans accroitre les sentiments de confusion, de panique et d’abandon latents dans un Japon qui venait d’être secoué par une triple catastrophe.

(1) Héritière du PDG Tadashi Fukuda, important homme d’affaires de Niigata

(2) le shōgun 将軍 : le général

(3) Parti Démocratique Japonais, au pouvoir depuis 2009 ; le secrétaire général est le N°. 2 du parti ; il a été remplacé en 2010 par Yukio Edano

Sources :

japantimes, 15 juin, anglais

wiki français pour sa page très complète sur M. Ozawa

22/06/2012

Pourquoi la fameuse étude du MIT sur les souris est bâclée, orientée et trompeuse
Le prestigieux département de Science et d’Ingénierie Nucléaire du Massachussetts Institute of Technology s’est fendu récemment d’une étude qui entendait démontrer qu’une exposition “prolongée” à une dose 400 fois supérieure a la radioactivité “naturelle” n’induisait pas de dommages génétiques notables sur des souris. Malheureusement pour les auteurs et le MIT, l’examen approfondi de cette étude révèle tellement de faiblesses et d’approximations qu’il aurait mieux valu qu’elle ne soit jamais ni publiée ni même évoquée.
Le résumé de l’étude MIT : notez l’aiguille du détecteur sur “zéro radiation” !
La référence (pour les études d’irradiation sur les souris) : Tanaka et al., 2009
Cette étude publiée en 2009 a exposé environ 4 groupes de 1000 souris à des doses moyennes à très faibles de Césium-137 (21, 1.1, 0.05 et zéro mGy / jour (1)) sur une période de 400 jours, soit une dose totale de 8, 0.4, 0.02 et zéro Grays ; les souris étaient ensuite examinées après leur mort “naturelle” (2) pour en déterminer l’origine. La conclusion résumée des scientifiques était : “Les résultats de l’étude indiquent que la réduction de la durée de vie chez les souris exposées de manière prolongée à de faibles doses d’irradiation Gamma advient par une mort précoce induite par plusieurs sortes de néoplasmes (3) et non par une l’incidence accrue d’un cancer spécifique.” Et également : “Une augmentation significative de la masse corporelle [des souris] était notable chez les groupes de souris adultes (4) exposées respectivement au doses journalières de 1.1 mGy et 21 mGy, respectivement.”
Pourquoi l’étude du MIT est bâclée
Premièrement, elle ne tient aucun compte des études similaires précédentes et notamment de celle menée par Tanaka et al.. L’étude du MIT est présentée comme : “la première étude ayant mesuré les dommages génétiques engendrés par de si faibles niveaux d’exposition.” C’est évidemment totalement inexact, car l’étude de 2009 a bel et bien exposé un groupe de 1000 souris à une dose cumulée bien inférieure : 20 mGy contre 100 mGy pour l’étude du MIT. D’autre part, les dommages génétiques induisant systématiquement la survenance de néoplasmes, observer l’accroissement de l’incidence de ces derniers revient à constater un désordre génétique post-irradiation qui s’est “exprimé”. En outre, Tanaka a directement consacré une partie de son étude à l’observation du taux d’aberration chromosomique comme le prouve le graphe présenté ci-dessous. Notez en passant qu’à 100 mGy d’exposition, l’incidence de l’irradiation est relativement négligeable par rapport au groupe-témoin ; il est donc facile de “passer à côté” de la corrélation si l’on ne prolonge pas l’exposition au delà de 100 jours d’exposition.
L’étude Tanaka a bien analysé les aberrations chromosomiques chez les souris irradiées (Goddard’s journal, Fair Use)
Deuxièmement, la durée d’exposition : si une souris vit en moyenne 110 semaines, yang n’a exposé ses souris que pendant 5 semaines soit 1/22ème de leur vie probable. Exposer à la fois à une dose Gamma très faible pour une durée très faible n’apporte rien de nouveau dans le domaine de la recherche ; il faudrait idéalement exposer les sujets de manière permanente jusqu’à leur mort puisque c’est en fait ce qui s’est passé en Ukraine et en Biélorussie dès 1986 pour les populations non déplacées et ce qui se passe depuis la mi-mars 2011 pour les 350.000 habitants de Fukushima-city par exemple. Le co-auteur Engelward suppose très arbitrairement qu’“une exposition plus longue ne devrait pas modifier les résultats.” Où est la preuve scientifique de cette affirmation ?
Troisièmement, la population composant les groupes : alors que Tanaka a utilisé 4000 souris dans son étude de 2009 dont un groupe témoin de 1000, la photo du banc d’expérimentation accompagnant l’article du MIT montre… 4 cages ! Même si la composition détaillée des groupes n’apparait nulle part, vu la taille des cages photographiées ci-dessous, il est probable que les différents groupes ne se limitent au mieux qu’à quelques dizaines d’individus.
Quatrièmement, le radio-nucléide utilisé : au lieu d’utiliser le “bon vieux” Césium-137, l’un des principaux éléments radioactifs dispersés lors d’un accident majeur, le MIT a utilisé, probablement pour des raisons de facilité (5), de l’Iode-125, qui présente des caractéristiques bien différentes : période de 60 jours (30 ans pour le Cs-137), émetteur X et Gamma basse énergie (Gamma HE pour le Césium), des débits d’équivalent de dose différents…
Pourquoi l’étude du MIT est (dés)orientée
Un des plus grands donateurs du MIT et notamment de son département d’Ingénierie Nucléaire n’est autre que le DOE américain, qui a déjà attribué plus de 36 millions de dollars à l’Université du Massachusetts. L’US Department Of Energy gère la répartition des fonds publics (environ 30 Millards de Dollars US) mais également des financements collectés auprès du privé pour la recherche, les laboratoires, etc..
L’objectif du DOE en matière de nucléaire est clairement défini : “Apporter une assistance technique et financière dans l’optique de dynamiser l’industrie électronucléaire américaine.” On ne saurait être plus clair !
Le DOE se positionne d’ailleurs encore plus clairement en indiquant que : “Ce projet vise à insérer à terme un modèle futur de présentation socialement acceptable de nouveaux projets nucléaires, dans une optique d’évaluation et d’amélioration du taux de satisfaction des principaux intervenants.” Autrement dit, le MIT développe un activisme ouvertement pro-nucléaire.
Pourquoi l’étude du MIT est trompeuse
Elle peut injustement amener à penser que le zonage actuel des accidents nucléaires majeurs est incorrectement établi, autrement dit que les zones d’évacuation sont trop largement définies et pourraient avantageusement être réduites. L’étude ne vise pas à éviter un prochain désastre nucléaire, elle vise à en limiter artificiellement et de manière économique les conséquences, du moins dans un premier temps…
Conclusion
Sur le fond, il est raisonnable de s’interroger sur la motivation d’une énième étude d’irradiation des souris alors que les expérimentations réelles sur l’homme ne manquent pas : d’Hiroshima-Nagasaki à Fukushima en passant par Sellafield, Tchernobyl, autant d’études épidémiologiques qui ont confirmé l’étendue des aberrations chromosomiques dans les populations, même évacuées (6) ! D’autre part, pourquoi les auteurs indiquent-ils de manière erronée que leur travail est “original” alors que c’est loin d’être le cas ? Sur la forme, il semble que le cahier des charges ayant mené à cette étude se résume à une “commande” visant à redorer rapidement et économiquement le blason d’une industrie électronucléaire discréditée et décadente ; la différence semble être ici que le manque de sérieux avec lequel ce projet a été mené indique une baisse de la garde de l’établissement pro-nucléaire, ce qui est finalement plutôt rassurant !
(1) Une dose absorbée de 1 mGy/jour équivaut approximativement à un débit de dose efficace de 1mSv/jour soit environ 40 µSv/h pour l’exposition aux rayons Gamma (Sv = Gy * K avec K = 1)
(2) Non sacrifiées si ce n’est par l’exposition au Cs-137
(3) Cancer, tumeur ou plus spécifiquement un “accroissement rapide de tissus anormaux”
(4) 32 à 60 semaines, sachant que l’espérance de vie moyenne d’une souris est de 2 années environ mais qu’elle est réduite à 18 mois soit 80 semaines en cas d’obésité (source : University Of Ohio, 2011)
(5) L’Iode-125 est une source commune de curiethérapie
(6) Rappelons que la ville de Pripyat n’a été évacuée que le lendemain de l’explosion initiale de Tchernobyl, alors que les débits de dose cumulés étaient déjà énormes : de 40 à 50 Rads par individu soit environ 500 mSv de Gamma
Sources :
A new look at prolonged radiation exposure, Yanch et al., MIT.EDU, 15 mai
Le texte integral de l’étude du MIT, 2012, anglais
Cause of death and Neoplasia in Mice Continuously exposed at very low dose Rates of Gamma Rays, Tanaka et al., 2009
MIT no-évac Study Debunked, Ian Goddard, Vidéo Youtube, 5 juin

21/06/2012

Ohi : un redémarrage décidément bien chaotique
Il n’aura pas fallu attendre longtemps : quelques jours seulement après la décision politique de redémarrage des unités n°. 3 et 4 d’Ohi, le premier incident matériel s’est produit mardi vers 10h du matin ; il semble qu’une alarme se soit déclenchée suite à un seuil minimum de liquide de refroidissement présent au niveau de l’alternateur de l’unité n°. 3. Flute alors, après les nombreux cahots dans la décision politique de redémarrage, il ne manquerait plus que le matériel fasse à son tour des siennes !
La localisation de l’alarme : le circuit de refroidissement de l’alternateur n°. 3 (Kepco)
Des arrêts trop longs et trop fréquents préjudiciables au ‘bon’ fonctionnement des matériels industriels
Il est communément admis qu’une installation industrielle est faite pour fonctionner et ceci est encore plus vrai des technologies utilisées par l’électronucléaire : une statistique assez peu documentée et commentée estime qu’une petite moitié des incidents déclarés à l’ASN survient lors “des arrêts de tranche” (1) alors que ces derniers ne représentent en moyenne qu’environ 22% du temps cumulé (2) des centrales françaises en 2009, et moins encore à l’étranger (3). Moitié des incidents, quart du temps… quelque chose ne va pas, non ? Tous les ingénieurs s’accordent généralement pour estimer que les incidents de toute nature surviennent plus fréquemment lors des ‘phases transitoires’ (4).
Un modeste décalage de 13 heures entre l’incident et sa révélation
Voilà un délai qui laisse songeur sur les capacités de transparence Japonaises de l’ère post-Fukushima : si l’incident avait été plus grave, peut-être l’aurait-on appris 48 heures plus tard ? Les autorités auraient-elles tenté de dissimuler complètement cette nouvelle péripétie électronucléaire malvenue ? Les médias Japonais tirent à boulets rouges sur ce nouveau raté mettant en cause à la fois l’opérateur Kepco et l’autorité de contrôle Japonaise (ex-NISA), dont le représentant Yasuhi Morishita a d’ailleurs déclaré lors d’une conférence de presse : “Je m’excuse pour ce retard causé par ma propre négligence dans le temps de réaction”. Négligence, vraiment ?
L’affaire fait grand bruit dans les médias Japonais (NHK, 20/6)
Nous sommes sauvés : la surveillance d’Ohi va être ‘renforcée’ !?
NHK indique que des inspecteurs de la NISA vont être détachés à temps plein dans l’un des bâtiments annexes afin de veiller de “plus près” à la sécurité du site d’Ohi. Nous voilà rassurés, enfin, à peu près autant que quand de nombreux gendarmes et policiers “renforcent” la sécurité du réseau routier à certaines occasions, sans pourtant – allez savoir pourquoi – que les automobilistes ne soient pour autant parfaitement rassurés. Et, pour tout dire, nous ne le sommes pas plus par le déploiement de personnels de la NISA à Ohi, personnels qui ont par ailleurs la réputation de fuir plus vite que la vitesse du son des explosions d’hydrogène.
(1) Arrêt de tranche : procédure de rechargement de combustible et / ou de maintenance planifiée ou non
(2) Disponibilité cumulée des centrales françaises en 2009 : 0.78 (78%), arrêts de tranche = indisponibilité = (1 – disponibilité) (source : EDF)
(3) La disponibilité des centrales nucléaires étrangères est d’environ 88%, elle est supérieure à 90% au Canada (réacteurs à eau lourde CANDU) et probablement également en Russie
(4) Constatation particulièrement validée dans les technologies de pointe comme l’informatique dont l’un des principes de base est : “On ne touche pas à une machine qui fonctionne bien, ne serait-ce que pour l’arrêter !”
Sources :
Delayed discolsure at Ohi plant, NHK, 20/6
Surveillance at Ohi nuclear plant enhanced, Kyodo News, 21/6
Nuclear agency apologizes for late disclosure of Oi nuclear plant warning, Japan Today, 21/6
Rédigé le 21/06/2012 à 17:46 dans Incidents nucléaires divers | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Les autorités municipales de Fukushima jugent le rapport “final” de Tepco mensonger et bâclé
Un rapport ‘final’ ? Vraiment ?
Tepco a informé hier que le compte-rendu “final” de l’accident de mars 2011 avait été achevé. Sans même ouvrir ce document, on comprendra qu’il ne peut logiquement se valoir d’être “finalisé” car l’opérateur ne dispose d’aucune donnée précise sur l’étendue des dégâts des confinements, de l’état du combustible en cœur et en piscine ni la connaissance des conséquences sanitaires tardives (1) de l’accident. La NHK commente même (contrairement à ses habitudes) que Tepco ne connait toujours pas le chiffre exact des termes-source de l’accident ni l’état exact des ‘réacteurs’.
Un rapport épais (352 pages) et… obligatoirement provisoire !? (NHK)
Tepco tente de décharger sa responsabilité sur le gouvernement de M. Kan
L’opérateur reconnait dans le rapport qu’il porte une part de responsabilité dans la catastrophe notamment par son manque de préparation d’une éventuelle crise nucléaire mais tente de dégager le plus gros de la responsabilité sur M. Kan et son cabinet qui auraient “ajouté à la confusion générale déjà induite par l’enchainement des évènements accidentels”. Comme si le choléra excusait la peste…
M. Kan débarque à FD le 13 mars 2011, un mauvais sourire aux lèvres (NHK)
Un esclandre majeur entre Tepco, les autorités locales et les habitants de la région de Fukushima
Selon le Mainichi Daily de ce jour, l’épais rapport publié par Tepco a initié un sentiment de colère et d’incompréhension chez les autorités locales et préfectorales aussi bien que chez les habitants de la région touchée par la catastrophe nucléaire de Fukushima-Daiichi ; chacun y va de son petit commentaire, estimant fréquemment ce document comme ‘très léger’ et même ‘rempli de mensonges’. M. Yoshishiro Koyama, responsable du bureau de la sécurité nucléaire à la Préfecture de Fukushima avoue ainsi que “Tepco ne sait même pas ce qui s’est réellement produit au sein des réacteurs n°. 1, 2 et 3”. Le maire de Namie-Machi, M. Tamostsu Baba estime quant à lui que Tepco a carrément inventé des faits comme une soi-disant visite de l’opérateur auprès des habitants de Namie le 13 mars alors que M. Baba n’a rencontré pour la première fois les représentants de l’opérateur que fin mars et qu’auparavant “il n’en a jamais entendu parler”. Tiens, encore une soi-disant visite à Fukushima, décidément c’est un mauvais plan comm. : les observateurs de cette catastrophe sont si attentifs aux moindres détails qu’ils ne gobent plus ‘tout cru’ les gros mensonges des autorités.
Qui a menti, mentira…
Un habitant de 71 ans évacué de Tamioka estime d’ailleurs que “malgré [la publication de] ce rapport soi-disant final, je ressens nettement le fait que Tepco cache encore beaucoup de choses… il est probable que Tepco continue encore actuellement à masquer des informations aux habitants… Il est évident que Tepco essaye de minimiser sa culpabilité et d’échapper à ses responsabilités.”
Des poursuites judiciaires probables
Le maire de Namie prévoit de réclamer à ‘l’ancien directoire de Tepco et d’autres autorités nationales (2) des indemnités pour le non-respect de clauses contractuelles d’alerte immédiate des autorités locales en cas de crise nucléaire. Certes, c’était l’affolement et la panique, mais même ces réactions peuvent être améliorées grâce à de simples entrainements et execices, ce qui manifestement n’était pas une règle en vigueur avant Fukushima.
(1) Le délai de survenance des maladies radio-induites par des doses ‘faibles’ à ‘moyennes’ est compris entre 2 et plusieurs dizaines d’années
(2) Probablement la NISA ?
Sources :
Fukushima residents call Tepco disaster ‘sloppy’ and ‘false’, mainichi daily, 21/6
Tepco releases ‘final’ report on FD disaster, NHK World, 20/6

20/06/2012

Après Fukushima, les Japonais ne sont plus que 6% a faire “aveuglément” confiance aux scientifiques
Selon une enquête publique effectuée par le Ministère de l’Industrie et des Sciences Japonais auprès de 1600 personnes et publiée le 19 juin, si 85% de la population Japonaise faisaient confiance aux scientifiques avant le 11 mars 2011, ils ne sont plus que 65% aujourd’hui alors que les Japonais estimant qu’ils sont probablement peu dignes de confiance bondit de 4 à 13% des sondés. Le sondage témoin a été effectué en octobre et novembre 2010 alors que l’enquête post-Fukushima a été réalisée en octobre et novembre 2011.
La science principalement accusée de ne pas avoir su appréhender les évènements du 11 mars 2011
Il semble que les Japonais reprochent notamment aux scientifiques de ne pas avoir su prédire la probabilité d’une catastrophe naturelle de la magnitude de celle qui a frappé l’Est du Japon le 11 mars 2011 ; les Japonais n’ont non seulement pas été prévenus de la possibilité d’un séisme aussi dévastateur mais le système d’alerte Tsunami dans la vallée de Sendaï a également complètement dysfonctionné malgré un précédent historique (1). Le tsunami est pourtant à l’origine de la majorité des décès induits par les évènements du 11 mars 2011 (2).
La vulnérabilité des centrales nucléaires
Il semble que les Japonais ne comprennent pas plus pourquoi des installations qui étaient décrites comme totalement sures et inoffensives avant les évènements de Fukushima pouvaient subitement devenir aussi menaçantes et incontrôlables.
Un manque cruel de réponses à la crise nucléaire : robots, technique de “décontamination”…
Après la catastrophe, les Japonais reprochent également aux scientifiques de ne pas avoir prévu de réponses précises à l’extension de la crise nucléaire : depuis les systèmes d’alerte et d’évacuation déficients (3), le raté des pilules d’iode, le zonage approximatif de la contamination, le manque d’attitude vis-à-vis des animaux d’élevage et domestiques, la prise en compte des points chauds en-dehors du zonage… La liste n’est pas limitative et intègrera surement encore d’autres évènements dans le futur.
Des scientifiques qui restent perchés sur leur petit nuage…
D’après le JDP, la plupart des scientifiques n’ont pas compris l’évolution de la situation et continuent à faire comme si la catastrophe n’avait pas eu lieu : 44% de ces derniers estiment ainsi qu’ils ont toujours la confiance “aveugle” du public alors que la réalité est proche de 6%, soit environ un Japonais sur quinze ! En fait, ils ne sont pas les seuls à se tromper, les scientifiques de tout crin sont rejoints dans ce comportement de déni de réalité des conséquences accidentelles par les autorités et l’ensemble du bloc électro-nucléaire, y compris ses représentants internationaux.
(1) Le séisme de Jogan, estimé à 8.3, a levé un tsunami qui a frappé exactement la même zone en 869, faisant environ 1000 morts
(2) 90% de décès (wiki) imputés au tsunami soit environ 17.000 morts sur 19.000
(3) Le système de pré-alerte SPEEDI est bien entendu visé ici même s’il n’est curieusement pas détaillé dans l’enquête effectuée par le MEXT
Sources :
Japan Daily Press, 20 juin, anglais
Asahi Shimbun, 19/6, anglais
Lire également : La toute-puissance des opérateurs nucléaires Japonais encore à l’œuvre quelques jours avant le 11 mars 2011, gen4, 27/02/12

19/06/2012

Après Siemens, E.ON et EnWB, l’allemand RWE s’écarte à son tour du nucléaire, jugé trop « risqué », pour s’orienter vers le gaz et l’éolien
« Nous ne pouvons plus nous permettre les risques financiers et autres conditions liées au centrales nucléaires »
Cette déclaration faite avant-hier par Peter Terium, futur PDG de RWE, a dû glacer le sang des dirigeants d’AREVA qui comptaient bien tenter de placer des réacteurs par l’intemédiaire de la filiale dédieé de RWE, Horizon Nuclear Power (1). Le géant allemand des services aux collectivités a déclaré qu’il n’investirait plus un cent dans la construction de centrales neuves à l’international (et encore moins en Allemagne !).
Une industrie nucléaire en voie de désintégration
AREVA, quelques Chinois nucléocrates (2), 2 ex-géants américains en nette perte de vitesse et les Russes resteront-ils bientôt les seuls zélateurs d’une industrie moribonde ? RWE se consacrera désormais aux projets de centrales flamme (gaz) et surtout aux parcs éoliens. La décision politique allemande de sortie du nucléaire suite à la catastrophe de Fukushima est évidemment une des composantes de cette décision prise par le nouveau dirigeant néerlandais de RWE, Peter Terium, alors que son ancien patron, Jürgen Grossman, nucléocrate avéré, tenait encore très récemment un discours d’arrière-garde en allant jusqu’à attaquer en justice la décision politique allemande (3).
La centrale de Gundremmingen en Bavière – cherchez l’erreur ? (STACHE /AFP)
(1) HNP, filiale 50/50 de E.ON et RWE créée en 2009
(2) AREVA prévoirait de racheter HNP avec un groupe Chinois, mais avec quel argent ? (AREVA étant à 80% sous le contrôle d’un État français qui n’a plus d’argent public à gaspiller)
(3) RWE aurait subi une baisse de 34% de son bénéfice net suite à l’arrêt immédiat « post-Fukushima » du réacteur qu’elle exploitait à Biblis

Sources :
Challenges, 17/6
Romandie (AFP), 19/6
Spiegel, 18/6 (allemand)

M. Son, 1ère fortune Japonaise, n’aime pas le nucléaire
Le patron du géant Japonais SOFTBANK s’apprête à bousculer le marché national de l’énergie
M. Masayoshi Son, Directeur exécutif du groupe de télécommunications Softbank Corp. (1), a si mal vécu la catastrophe de Fukushima-Daiichi qu’il a confié à ses collègues que cette vision le troublait dans sa concentration professionnelle et qu’il avait presque décidé de revendre immédiatement son empire Internet pour se lancer immédiatement dans la résolution concrète des problèmes énergétiques Japonais. M. Son avoue n’avoir été convaincu par ses partenaires de modérer ses réactions qu’à la suite d’une réunion de travail très “houleuse”.
Les idées de M. Son pour révolutionner l’énergie au Japon… et au-delà
Premièrement, la sortie complète du nucléaire à l’horizon 2030 (2). Deuxièmement, la part d’énergies renouvelables passerait à un minimum de 50% de la production totale à la même date. Troisièmement : l’interconnexion ; M. Son prévoit de raccorder les différents pays asiatiques dans une super-grille énergétique reliant des champs solaires ou éoliens installés dans les territoires désertiques de Mongolie ; Softbank a d’ailleurs signé récemment (3) un contrat de prospection et de recherche éolien dans le désert de Gobi.
Un plan ambitieux qui bouscule les producteurs / distributeurs Japonais
Le plan de M. Son est clairement provocateur : le réseau électrique Japonais étant – volontairement – aussi peu interconnecté que possible (4), relier le réseau Japonais avec l’étranger c’est d’abord le rendre cohérent au sein même des frontières nationales. Et quand les compagnies d’électricité Japonaises lui demandent, l’air innocent, si son projet est sérieux, M. Son répond : “Le Japon importe bien du pétrole et du gaz, qu’y aurait-t-il de mal à importer directement de l’électricité ?”
Peut-être parce que les marges de distribution s’effondreraient avec un KWh importé de Corée à 2 yens au lieu des 9 Yens facturés habituellement par les opérateurs Japonais ?
Des projets de méga-centrales solaires déjà réalisés
Nous avons déjà évoqué la mise en production récente d’une unité de production électro-solaire de 2 MW à Schichigama début juin, les projets d’unité PV de 10 MW telles qu’envisagées par M. Son ne sont pas irréalisables, loin de là. En ce qui concerne les projets de maillage de réseaux, il semblent être la clef qui garantira bas prix, disponibilité et minimisation des pertes en ligne (5).
M. Son devant quelques-unes des sociétés composant son empire médiatique
(1) La fortune personnelle de M. Son est estimée par Forbes à US$ 8 milliards en 2011 ; la holding Japonaise qu’il contrôle détient entre autres le portail Yahoo Japon et le réseau exclusif de l’IPhone au Japon
(2) Ce qui en fait le plan d’abandon de l’électronucléaire Japonais le plus rapides et le plus ambitieux
(3) Notamment avec le groupe public Coréen KEPCO
(4) Des réseaux de transport différenciés (50Hz / 60 Hz), 9 compagnies d’exploitation totalement indépendantes…
(5) Par l’emploi de technologie adaptées comme le transport en courant continu

Source : WSJ, 18 juin
Lire également :
Masayoshi Son, net worth 7.2 B$US, Forbes
Une méga-centrale solaire 100 km au Nord de Fukushima, gen4, 29/5/12

18/06/2012

Le Ministre Hirano reconnait les résultats limités des techniques de « décontamination »
Le gouvernement Japonais reconnaît avoir pu « susciter de faux espoirs » en déclarant que la décontamination était la solution à la contamination : elle n’en est finalement qu’une réponse imparfaite. M. Hirano, ministre Japonais de la « reconstruction », a rencontré hier les autorités de Fukushima pour – enfin – leur tenir un discours responsable sur ce que peut faire la décontamination et ce qu’elle ne peut pas faire.
Pour les miracles, voyez la religion, pas la science !
Synthèse des déclaration de M. Hirano devant les autorités locales de Fukushima :
– Après deux minutes trente de décontamination (1), la radioactivité ambiante mesurée au niveau de la surface d’un tronçon de rue diminuera d’environ 30% mais cette performance relative n’augmentera jamais quels que soient les efforts ultérieurs ;
– La radioactivité peut diminuer de 20 à 65% après la « décontamination » des murs et du toit d’un bâtiment mais répéter l’opération n’apportera plus aucune amélioration significative ;
– La décontamination ne permettra jamais de descendre instantanément de niveaux élevés à de faibles niveau de radioactivité.
La nouvelle esquive des « techniques qui restent à inventer » !
M. Hirano, s’il admet désormais que les technologies actuelles sont inadaptées à l’étendue de la contamination au Japon, estime que le pays devra en rechercher et en développer de nouvelles. Comme si personne n’avait jamais essayé avant eux, comme si l’industrie et les labos Japonais possédaient des données, des appareils ou des cerveaux qui n’existent nulle part ailleurs…
Il n’existe en vérité qu’une seule technique de décontamination parfaitement efficace et réellement « scientifique » : la désintégration radioactive, c’est – dire patienter quelques centaines d’années en ce qui concerne les noyaux « moyens » (Césiums, Strontium-90) et jusqu’à plusieurs dizaines de millions d’années en ce qui concerne certains actinides majeurs (2) ou mineurs (3) dispersés.
Chaîne de désintégration des Uraniums (IN2P3)
(1) Qui consiste à nettoyer à la volée la surface de la route au Karcher pour balancer les résidus radioactifs dans les égouts, les fossés, le sol naturel ; autrement dit, décontaminer à gauche pour re-contaminer à droite
(2) Les Uranium-235 et 236 par exemple : chaque réacteur en contient – contenait – environ 4 tonnes qui mettront des centaines de millions d’années avant de disparaître de la biosphère
(3) Le Neptunium-237 par exemple (demi-vie 2.5 millions d’années), principal actinide mineur fabriqué à hauteur de 10 kilos par an et par réacteur

Sources :
ex-skf, 17/6, anglais
asahi Shimbun, 17/6, japonais

17/06/2012

Une imposante étude épidémiologique anglaise confirme que les leucémies aiguës juvéniles sont directement corrélées aux radiations Gamma « naturelles »
Après les rayons-X, les radiations Gamma accusées de favoriser les leucémies aiguës juvéniles
Les scientifiques savaient depuis longtemps que les rayons-X artificiels (1) favorisaient l’apparition de cancers du cerveau ou de leucémies chez les jeunes enfants. Une étude menée en Grande-Bretagne sur une cohorte de 175.000 patients et publiée dans The Lancet du 7 juin a d’ailleurs confirmé que les enfants exposés à un minimum de 3 séances d’imagerie scanner de la tête présentaient un risque de développement de gliome (cancer du cerveau) 3 fois plus élevé qu’un groupe témoin non exposé alors que ceux exposés à au moins 5 scanners de la tête avaient environ la même probabilité de développer une leucémie juvénile.
En Grande-Bretagne, 75 cas annuels de leucémie infantile seraient provoqués par l’exposition Gamma « naturelle »
Selon une autre étude co-dirigée par le Dr Kendall du laboratoire de recherche sur le cancer de l’université d’Oxford (a priori non encore publiée), une corrélation très nette a été découverte entre l’exposition aux rayons Gamma « naturels » et le développement de leucémies aiguës lymphoïdes chez l’enfant. Cette étude a comparé une cohorte de 37.500 enfants atteints d’un cancer (dont 9.000 leucémies) à un groupe-témoin constitué de 37.500 enfants sains.
Les enfants habitant dans des zones où l’exposition « naturelle » au rayons Gamma est élevée courent plus de risques
Le rayonnement Gamma, très pénétrant car très énergique, traverse facilement les différentes couches de protection du corps humain pour atteindre les éléments humains les plus fragiles à l’irradiation : la peau, le cerveau, les organes, les muscles (cœur), les os… et la moelle osseuse en ce qui concerne les leucémies (2).
Pouvoir de pénétration des
différents rayonnements ionisants
Dans l’étude anglaise, les régions où la radioactivité « naturelle » est la plus élevée (120 nGy/h contre 70 nGy/h pour les plus faibles) correspondent précisément à celles où le taux de prévalence de leucémie chez les jeunes enfants est le plus élevé. L’étude précise que chaque mSv (3) d’exposition Gamma supplémentaire amènera un accroissement de la morbidité par leucémie estimé à environ 12%.
Autant pour les partisans de « l’hormésis » radiologique !
Cette étude vole clairement dans les plumes des partisans (une arrière-garde ?) d’une certaine tolérance du corps – voire parfois même de soi-disant bénéfices – retirés par l’exposition à de faibles doses de radioactivité, du moins sur des enfants britanniques jeunes et en ce qui concerne le rayonnement Gamma « naturel » ; ce rayonnement Gamma qui est essentiellement délivré par les dérivés de l’Uranium, du Thorium et du Potassium naturellement présents dans la terre, les roches, l’eau et même les matériaux de construction.
Et autant pour les autorités Japonaises…
Dont le célèbre Pr. « 100 mSv » Yamashita, qui estimait initialement qu’une dose efficace inférieure à 100 mSv était « inoffensive, y compris sur les fœtus » avant de revenir totalement, mais beaucoup trop tard, sur ses déclarations initiales (4). La vérité est, en ce qui concerne les enfants Britanniques, qu’une exposition à une dose efficace de 100 mSv de Gamma induit une progression géométrique de 86300 fois (1.12 100) la probabilité « standard » de survenance de leucémies LAL.
Le mot de la fin au Professeur Wakeford de l’université de Manchester, co-auteur de l’étude :
« Le rayonnement Gamma naturel représente une source inépuisable d’exposition aux faibles doses de radioactivité mais cette étude épidémiologique particulièrement importante permet de penser que même ces niveaux très bas de radiations induisent un faible risque sanitaire. »
Déclaration de laquelle nous déduirons que si une dose efficace de 1 mSv – soit une exposition continue à un débit de dose de 0.11µSv/h sur une année – induit une probabilité quantifiable de morbidité infantile, une dose 100 fois supérieure ne peut définitivement plus être considérée ni comme un événement « banal », ni « faible », ni « normal ».
En fait, les autorités Japonaises ont probablement volontairement autorisé la survenance d’un accroissement notable à terme des leucémies aiguës chez les jeunes enfants (5) en ne déplaçant pas l’ensemble des populations (6) soumises à de tels niveaux d’irradiation, ce qui dans d’autres lieux et d’autres conditions serait assez rapidement qualifié ou requalifié comme un « acte inhumain contre les populations civiles » (7).
Évidemment, nous nous attendons à ce que les zélateurs nucléophiles / nucléopathes ébauchent l’étape suivante de la pseudo-discussion sur les faibles doses appliquées à l’accident de Fukushima en arguant par exemple qu’un mSv de radioactivité Gamma « naturelle » n’équivaut absolument pas à un mSv d’irradiation Gamma « accidentelle », que la Grande-Bretagne n’est pas le Japon, que de toute manière ces maladies présentent un taux de mortalité « acceptable » (comble de l’hypocrisie !) ou encore que la couleur de la peau des enfants Japonais les protège… Bref, un nouveau chapitre de l’imposant livre de la superstition pseudo-scientifique risque de s’ouvrir !
Une anomalie chromosomique « dicentrique »
provoquée par un rayonnement ionisant
(1) Émis par des appareils d’imagerie médicale, radiographie conventionnelle ou scanner
(2) Leucémies aiguës de type LAL qui sont en fait des atteintes de la moelle osseuse
(3) Soit une année d’exposition à un débit de dose efficace de 0.11 µSv/h !
(4) Le Pr. Yamashita n’était évidemment pas idiot au point de réellement croire ce qu’il disait, cette déclaration saugrenue servait juste de caution pseudo-scientifique aux consignes gouvernementales de minimisation de l’accident
(5) Les leucémies LAL apparaissent généralement quelques années après les expositions avec un minimum de 2 années
(6) Le problème des jeunes enfants est hautement symbolique : il est impossible de les déplacer sans envisager le déplacement et la relocalisation des familles entières
(7) Une des définitions secondaires du « crime contre l’humanité »

Sources :
the Independant, 11 juin, anglais
Radiations exposure from CT scans retrospective cohort study, Pearce et al., The Lancet, 2012
Lire également :
Une étude épidémiologique Japonaise revient sur le seuil de 100 mSv, gen4, 21/2/12

16/06/2012

Sous la pression des banquiers et de certaines grosses firmes Japonaises, Noda décide finalement de relancer la production électronucléaire à Ohi
L’intérêt public ne pèse pas lourd face à de gros intérêts privés
Alors que 71% des Japonais se sont prononcés contre le redémarrage précipité de « l’activité » électronucléaire au Japon (1), alors que 52% des mêmes sondés indiquent qu’ils craignent qu’au moins un membre de leur famille n’ait été affecté à un moment ou à un autre par les radiations, alors que les manifestations et protestations continuent dans tout le pays contre la remise en service prochaine des réacteurs nucléaires Japonais, alors qu’à Fukushima 160.000 habitant sont chassés de leur domicile pour des dizaines d’années au minimum, M. Noda a décidé, sous la pression de gros intérêts privés, d’autoriser la remise en service des unités n°. 3 et 4 de la centrale d’Ohi.
Manifestation anti-Ohi à Tokyo (LAT)
NEC et Komatsu Ltd (2) ont menacé de délocaliser leur production hors du Japon
Selon bloomberg, ces deux sociétés parmi les plus importantes du pays ont pesé de tout leur poids auprès du gouvernement Japonais en exerçant un chantage à la délocalisation de leur usines de production Japonaises si ces dernières couraient le moindre risque de coupure d’alimentation électrique. Le professeur DeWit de l’université de Tokyo a estimé que « M. Noda avait cédé sous la pression majeure des banques et des entreprises qui souhaitaient un redémarrage rapide [des installations nucléaires]… afin de leur assurer une reprise de la capacité financière [de production] optimale.
Un probable retour de bâton rapide sur un cabinet déjà fragilisé
Sur le plan politique, M. Noda s’est ainsi complètement désolidarisé non seulement d’une majorité des Japonais mais également du tiers environ de sa propre majorité (3) qui était également hostile à cette remise en service rapide. Le cabinet de M. Noda, fragilisé par d’autres affaires sans rapport avec la crise nucléaire et souffrant d’une côte de popularité en chute libre (27% selon le Nikkei du 23/4/12), ne survivra probablement pas très longtemps à cette décision impopulaire et qui satisfait uniquement les groupes privés en hérissant une grande partie de l’électorat rural.
Un site d’Ohi exactement dans le même état qu’avant le 11 mars 2011
Cette décision est d’autant plus irrationnelle que la seule différence notable dans les installations d’Ohi avant et après le 11 mars 2011 est un simple programme informatique (4) qui a permis de déterminer que le site était « sûr ». Le fait que le site soit situé sur une ligne de fracture sismique complexe et probablement active n’a pas le moins du monde fait raisonnablement douter d’une éventuelle nouvelle catastrophe nucléaire majeure qui pourrait se produire à une centaine de Kilomètres au Nord de la ville d’Osaka, la troisième du Japon.
(1) Selon un sondage mainichi daily effectué les 2 et 3 juin
(2) Un des principaux fabricants mondiaux de matériel lourd de TP. et d’engins de prospection
(3) Sous la houlette de l’ancien Premier Naoto Kan, voir par exemple ici ou là
(4) Les fameux « stress-tests » ne sont qu’une simple simulation informatique, quelques obscures lignes de code tournant sur un ordinateur…

Sources :
« Le Japon autorise le redémarrage de deux réacteurs nucléaires », Nouvel Obs, 15 juin
« Le Japon redémarre ses réacteurs malgré un phonie du nucléaire qui se développe dans le pays », LA Times, 15 juin, anglais
« Le Japon reprend le nucléaire et Noda risque un retour rapide de baton » bloomberg, 16 juin, anglais
Lire également :
« A Ohi, le gouvernement Japonais entend passer en force », gen4, 17 mars 2012
« Honte à vous, M. Noda », fukushima blog, 16 juin (lien vers une pétition anglaise en ligne)



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